La Saga Dorothée : le Club de toutes les convoitises (2/7)
Jamais dans l’histoire de la télévision une personnalité n’a connu un tel succès auprès des enfants, sur une durée si longue ! Dorothée a bâti un empire avec ses doigts de fée, malgré tous ceux qui la prirent pour une sorcière... Toutelatele.com vous propose tout au long de l’été de revivre les années Club Dorothée. De l’émission aux sitcoms AB en passant par les retrouvailles avec Ariane, Jacky et Corbier.
Deuxième partie
Au début des années 90, les sitcoms apparaissent comme une alternative judicieuse aux dessins animés japonais. Et tandis qu’Hélène, Justine, Cri-cri d’amour ou les filles d’à côté se partagent la part belle, des séries américaines, comme Punky Brewster, Charles s’en charge, Ricky ou la belle vie et Huit, ça suffit ! obtiennent aussi un joli succès. Le club n’a jamais compté autant de membres. En 1993, plus de 500 000 enfants et adolescents y sont inscrits et piaffent d’impatience le jour de leur anniversaire pour voir leurs noms apparaître au générique !
Dorothée continue son bonhomme de chemin, entre salles de concert bondées et émissions vilipendées par la critique. Mais combien de temps notre Dorothée nationale pourra-t-elle tenir ? En 1994, La 2 et La 3, devenues France Télévisions, préparent de nouveaux missiles pour détruire le royaume AB. Après Eric Galliano et Cyril Drevet, Maureen Dor s’y colle sur France 2 tandis que Les Minikeums arrivent, en fin d’après-midi, sur France 3. Pour la première fois de son histoire, l’audience de Dorothée vacille sans toutefois s’écrouler. Du reste, Cyril Drevet et Eric Galliano, les concurrents, rejoignent le navire AB très rapidement.
Le jeu de l’ABC, Le Jackie Seau, A l’eau ? A l’huile, Tu chantes, tu gagnes, Le jeu des parents... Dorothée et sa bande continuent, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige. On se souviendra des fameux Club Noël en après-skis et des étés caniculaires à Nashville... Et le Docteur Klein de présenter encore et toujours Terre, attention danger, en compagnie d’animaux sauvages pendant que Madame Soleil avait ses cinq minutes d’astrologie, le mercredi matin.
En 1995, pourtant, le Club Dorothée a perdu près de la moitié de son volume horaire ! Exit les prime time du Nouvel An, les émissions en direct, les longues plages d’après-midi pendant les vacances ! TF1, en « quête de sens », pense déjà à la succession de Dorothée. En fait, la Une veut installer un flux de dessins animés bon enfant et en finir une fois pour toutes avec les « japoniaiseries », si décriées de toutes parts. Dans la tour de verre, ce n’est, du reste, plus un secret pour personne ! La fin du règne de Dorothée est proche...
Parallèlement, TF1, actionnaire de TPS, et AB, instigatrice du bouquet AB Sat, rentraient en guerre économique. En mars 1997, la chaîne privée fait connaître le verdict à Dorothée : la fin de son Club est programmée le 29 août de cette année-là. A l’affiche, le jour J, rien de bien exceptionnel ! Les fastes sont faits pour les nouveaux, pas pour les anciens. Dorothée se contentera de chanter un ultime refrain testament, intitulé Un jour, on se retrouvera, qui rappelle le « Je reviendrai » ! de Danièle Gilbert, seize ans plus tôt. A ceci près que l’inoubliable interprète des chaussettes rouges et jaunes à petits pois n’a pas voulu effectuer son come back dans La Ferme !
Puisque la télévision semble ne plus vouloir d’elle, Dorothée ne force pas les portes et se fait on ne peut plus discrète malgré son apparition surprise chez Michel Drucker en décembre dernier. Elle a participé à quelques projets comme la chaîne de télévision Do TV ou encore un pilote pour L’instit. Qu’il est difficile de survivre à soi-même ! Quoiqu’il arrive, Dorothée n’a plus rien à prouver. Sa légende est dans toutes les mémoires...