Sandrine Sarroche (Zemmour et Naulleau) : « J’ai dû me faire violence. Je me suis posé la question d’arrêter »
Sandrine Sarroche est l’une des touches humoristiques de l’émission Zemmour et Naulleau tous les mercredis à 20h50 sur Paris Première. Pour Toutelatele, l’artiste a évoqué ses récents succès et celui du talk.
Joshua Daguenet : Anaïs Bouton aime employer la formule « Tout le monde s’arrache Sarroche » pour introniser votre chronique dans Zemmour et Naulleau. Cette phrase reflète bien le succès grandissant de vos chroniques...
Sandrine Sarroche : En ce moment, ça marche plutôt très bien malgré les conditions de l’extrême. Au départ, je déteste me filmer. La caméra du selfie, l’apéro zoom... je trouve qu’on a toujours des têtes de con. J’ai dû me faire violence. Je me suis posé la question d’arrêter. Depuis quelques mois, un fan-club s’est créé, ils ont 500 demandes par jour et il compte aujourd’hui plus de 90 000 membres. Ils sont adorables, très sympas et me donnent l’énergie et l’enthousiasme pour continuer. C’est un bel échange.
À l’image de la parodie de Juliette Gréco dans laquelle vous êtes simplement enroulée d’une serviette, ce confinement est-il une ode à l’inspiration et à la liberté de créer ?
Julia Cameron dit que la créativité naît dans le noir comme l’être humain. Nous sommes des êtres darwiniens. Celui qui survit c’est celui qui s’adapte !
Si vous apportez une touche humoristique à l’émission, souhaiteriez-vous participer, sporadiquement, à quelques débats aux côtés des « Deux Éric » ?
Toutes les discussions m’interpellent. Je suis une grande fan de l’émission, je la suis avec beaucoup d’intérêt. Maintenant, à participer, je le ferais juste pour déconner. Le faire sérieusement ? Je ne me suis jamais posé la question. Je ne suis pas sûre... je suis toujours impressionnée par la précision des réponses ; je n’ai pas ces références historiques, politiques. Je suis aussi bluffée par le travail d’Anaïs, d’Alba, Cyprien et des excellents journalistes. On s’admire les uns, les autres.
« RTL veut me proposer quelque chose, nous réfléchissons à la suite »
Zemmour et Naulleau offre souvent la possibilité à Anaïs Bouton, Eric Zemmour et Eric Naulleau de conseiller les téléspectateurs sur le cinéma et la littérature. En cette période de confinement, quelles sont vos recommandations ?
Pour le moment, je résiste : je n’ai pas souscrit à Netflix. Nous alternons une soirée drôle, par exemple Y’a-t-il un flic pour sauver la reine ? , avec une soirée d’un autre genre. J’ai un fils ado qui a besoin de relâcher la pression. Nous avons revu Parasite , car je trouve ce film essentiel. Mon fils m’a dit qu’il l’avait trouvé « puissant », donc je sais que ça l’a marqué. On regarde aussi des vieux Louis de Funès, la série des Bronzés... ou les excellents documentaires de Paris Première !
Les spectacles restent interrompus jusqu’à une période indéfinie. Quel manque à gagner cela représente pour vous ?
Je n’ai aucune idée des chiffres, mais c’est colossal. Je fais l’autruche, je ne veux pas savoir. Ma tournée était complète. J’avais joué deux ans à Paris et nous commencions à avoir une tournée digne de ce nom. La situation est compliquée, car derrière un artiste il y a beaucoup de gens qui travaillent dans l’ombre. Nous sommes concentrés sur les conséquences sanitaires. Je pense aux gens qui ont perdu de la famille et qui ne sont pas en situation de rendre hommage ou accompagner leurs proches.
« On n’est pas couché n’a plus eu de chroniqueurs du niveau de Zemmour et Naulleau »
Comment avez-vous vécu cette première saison aux côtés de Stéphane Bern dans À la bonne heure sur RTL ?
C’était particulier, car la saison s’est arrêtée d’un coup. J’ai voulu réaliser un exercice différent pour ne pas faire la même chose sur Paris Première et sur RTL. Pour moi, la radio est beaucoup plus compliquée, car c’est un format plus court et j’ai besoin de temps pour installer un univers. RTL veut me proposer quelque chose, nous réfléchissons à la suite.
Serez-vous sur Paris Première en septembre pour la 10e saison de Zemmour et Naulleau ?
Oui, je serai là avec grand plaisir.
Que vous inspire l’arrêt d’On n’est pas couché ?
Cela m’inspire que je vais peut-être reprendre la case (rires). Il y a une érosion naturelle. L’érosion touche les couples, les marques, il n’y a pas de raison pour que cela ne touche pas la télé. Il n’y a jamais plus eu de chroniqueurs à la hauteur de Zemmour et Naulleau qui, eux continuent en binôme ce qui prouve que Catherine Barma a eu du flair de les réunir. Les deux sont tellement complémentaires. Natacha Polony était très bien aussi, mais ces derniers temps... cela tapait souvent du côté du vent même si l’émission fut d’une grande qualité. Pour ma part, j’essaie de taper sur tout le monde, mais toujours avec tendresse.
L’interview d’Anaïs Bouton, animatrice de Zemmour et Naulleau