Petits Meurtres en Famille > Marius Colucci
Fils de Coluche, Marius Colucci a l’image du « rigolo de service ». Acteur, il compte s’imposer petit à petit à la télévision et au cinéma sans jamais renier ses origines et son nom. L’opportunité lui a été offerte en interprétant Emile Lampion, l’inspecteur qui mène l’enquête dans Petits meurtres en famille, la saga de l’hiver de France 2. Celui qui aimerait jouer les méchants lève le voile sur son parcours.
Tony Cotte : Qui est Emile Lampion, le personnage que vous interprétez dans Petits Meurtres en Famille ?
Marius Colucci : Il est l’inspecteur qui assiste le commissaire Larosière. Mon personnage a la chance de travailler avec l’un des meilleurs flics de France, dont il est fan. Il apprend ainsi le métier et développe son travail petit à petit. On peut dire qu’il finit par devenir un vrai petit flic.
Tony Cotte : Qu’est-ce qui vous a le plus stimulé à accepter de tourner dans cette saga ?
Marius Colucci : Qu’on me le propose (rires). Quand j’étais petit, j’ai lu tous les Arsène Lupin et les Sherlock Holmes. J’aime les enquêtes qui évoquent une certaine bourgeoisie dans des endroits froids. La famille Le Tescou correspond bien à cette description. Personne n’a vraiment envie de passer Noël avec eux ! Et puis en tant qu’acteur, j’étais donc content d’avoir quelque chose d’un petit peu plus conséquent dans ma carrière.
Tony Cotte : La scène homosexuelle avec Alexis Michalik était-elle la plus difficile à tourner ?
Marius Colucci : C’était la première fois que j’embrassais quelqu’un à l’écran. Nous avions tous les deux un peu le trac. Finalement, c’est passé assez vite. Au moins en commençant par un mec, il n’y a pas de quiproquo (rires). Quand on fait une scène homosexuelle dans un téléfilm pour France Télévisions, on sait qu’il n’y aura pas une autre belle scène ombrée où l’on voit une épaule qui sort de l’ombre et une main qui glisse dessus en la ramenant dans le lit (rires). J’étais rassuré.
Tony Cotte : Dans la fiction, la dimension de huit-clos est pesante pour les protagonistes. Qu’en était-il pour les acteurs ?
Marius Colucci : Nous étions tous ensemble en Bretagne mais dissociés dans plusieurs hôtels. Nous avons vécu également dans un gîte où nous étions pouponnés mais isolés de tout. Mais j’étais le plus petit des gros rôles, ou le plus grand des petits rôles, je devais donc être souvent là. Le comédien qui devait attendre toute une demi-journée pour ouvrir une porte le soir, c’était moi !
Tony Cotte : Honnêtement, pensez-vous que votre nom de famille vous a permis d’intégrer le casting ?
Marius Colucci : Sincèrement, je ne pense pas que cela les ait influencés. Les réalisateurs s’en foutent d’avoir un « fils de ». Ils recherchent avant tout un comédien qui soit bon. Ils ne veulent pas perdre de temps. Lors de la diffusion au festival de la fiction à St Tropez, on m’a dit que j’étais émouvant dans la scène où j’affirme ne pas avoir de père. Etant considéré comme le premier orphelin de France, ça doit aider à ce qu’on apprécie mes prestations de ce côté-là. Mais je n’y avais même pas pensé lors du tournage !
Tony Cotte : Pensez-vous que ce rôle va vous ouvrir de nouvelles portes ?
Marius Colucci : Je n’en sais rien. Si ce n’est pas le cas, je prendrai alors mon pied de biche ! Pour l’instant, je suis content d’avoir fait Petits Meurtres en Famille. A ce stade de ma carrière, ce serait bête d’arrêter. A moins que je ne décède et là on pourra dire à quel point j’étais formidable (rires) !
Tony Cotte : Ne craignez-vous pas que votre participation à un feuilleton populaire vous ferme les portes d’un certain cinéma ?
Marius Colucci : A partir du moment où l’on est bon dans ce que l’on fait, il y aura toujours quelqu’un pour nous repérer. On assiste à la naissance d’une nouvelle génération avec ce feuilleton de l’hiver. Il y a cinq ans, c’est ce que l’on aurait appelé une « mini série ». C’est mieux développé qu’une série ou un unitaire tout en gardant une bonne qualité.
Tony Cotte : Quel type de rôle aimeriez-vous endosser ?
Marius Colucci : Avec la sympathie que je peux inspirer et celle de mon père, on me donne facilement des rôles de rigolo. Sur les castings, je croise souvent tous les comiques de France comme Kad et Olivier ou Les Robins des Bois. Je me suis même fait piquer une fois un rôle par Jean-Paul Rouve ! Que ce soit clair : je ne suis pas humoriste. C’est vrai que je joue souvent le petit jeune un peu sensible et penaud. Mais j’aimerais que l’on me propose des rôles de salaud. Ce qui est chiant dans ce métier, c’est de faire toujours la même chose.
Tony Cotte : Avez-vous souvent refusé des propositions ?
Marius Colucci : Ca fait toujours mal au cul de refuser des rôles. Je trouve ça prétentieux. En plus, j’aime beaucoup travailler. En revanche, j’en ai refusé plus souvent au théâtre. Un jour on m’a proposé une pièce qui s’intitulait « Fils de » dans lequel je devais jouer, avec Arthur Jugnot, des producteurs qui engagent le fils de Coluche et de Gérard Jugnot ! Une femme m’a aussi proposé une chanson « Fils d’enfoiré »... j’ai cru comprendre de quoi il en retournait ! On s’est beaucoup intéressé à moi pour des trucs où je n’avais pas d’intérêt. J’ai conscience que l’on m’engage aussi bien en tant que comédien que personnage public. Par exemple, dans La famille Zappon de Pascal Légitimus, je me suis retrouvé avec la moitié du paysage audiovisuel français. Je me suis douté que j’y étais en tant que « fils de Coluche ». Mais je ne suis pas mon père. C’était un être d’exception et je n’ai ni l’impression ni l’intention de lui ressembler.
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