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Etat de siège (France 5) : une histoire vraie, comment Costa-Gravas a pu tourner en pleine dictature ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 08/06/2020 à 18:39

France 5 propose le drame historique Etat de siège, concluant la trilogie de Costa-Gravas sur les dessous de régimes totalitaires récemment installés. Cap sur l’Amérique du Sud ce lundi 8 juin 2020 à partir de 20h55.

Le réalisateur Costa-Gravas, dénonciateur des régimes royalistes et dictatoriaux, s’est illustré en début de carrière à travers une trilogie dans laquelle il s’est successivement attaqué au Stalinisme, à la Guerre du Vietman, les régimes totalitaires en Amérique latine, mais aussi à la CIA. État de siège, troisième volet de cette collection, est à retrouver à partir de 20h55 sur France 5 ce lundi 8 juin.

Un tournage en plein chaos

Les faits se déroulent dans un pays d’Amérique du Sud « non identifié »... Philip Michael Santore (Yves Montand), accompagné de sa femme et de ses enfants, est enlevé par les Tupamaros, un groupuscule résistant d’extrême-gauche qui souhaite échanger le fonctionnaire américain contre des prisonniers politiques.

Après un interrogatoire de longue durée, Santone succombe tandis que ses ravisseurs ont prouvé qu’il était en réalité un membre du gouvernement des États-Unis. Le journaliste Ducas mène l’enquête pour reconstituer les événements. Un dénommé Hugo aurait mené les échanges avec sa victime tandis qu’une journée de deuil national est observée en Uruguay après la mort de l’Américain.

État de siège, tourné au début des années 70, s’est frotté à des régimes hostiles à l’accueil d’un tel tournage, où les propos dénonciateurs avaient déjà, quelque temps auparavant, fâché la Tchécoslovaquie qui sortait alors d’un printemps resté dans l’histoire.

Depuis les années 60, les pays d’Amérique latine et d’Amérique du Sud sont en proie à des crises financières majeures. Les pouvoirs en place sont amovibles et le Brésil va servir d’exemple quand Joao Goulard, accusé d’être trop proche du régime cubain, est brutalement remplacé.

Triste ironie du sort

En 1972, Costa-Gravas, socialiste dans l’âme, saisit la main de son ami Salvador Allende. Malgré des dissensions, ce dernier accepte que l’État de siège se pose sur ses terres chiliennes. Il n’y avait pas vraiment d’autre possibilité pour un Costa-Gravas qui n’aura pas l’honneur de recevoir la critique de Salvador Allende, assassiné par les hommes du Général Pinochet dans le plus célèbre coup d’État perpétré en Amérique du Sud, le 11 septembre 1973.