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Émilie Caen (Frotter, frotter) : « Il y a beaucoup de femmes de ménage dans la série qui le sont réellement dans la vie »

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Rédacteur - Expert TV & Audiences
Publié le 19/02/2025 à 20:36

Emilie Caen incarne Fanny, une avocate dans la série Frotter, frotter dont les deux premiers épisodes sont diffusés ce mercredi 19 février 2025 sur France 2. Elle explique à Toutelatele le cheminement de son personnage.

Emmanuel Lassabe : Après la série Papa ou Maman sur M6, vous interprétez le rôle de Fanny, une avocate en pleine instance de divorce dans Frotter, frotter sur France 2. Comment votre personnage vit cette période compliquée ?

Émilie Caen : Au départ, elle vit très mal cette période, puisqu’elle a complètement perdu ses repères. Elle décide de ne pas accepter l’aide financière de son mari. Elle est totalement déclassée au début de la série, et elle va, au fur et à mesure, se réapproprier son travail et s’assumer en tant que femme. Grâce à sa rencontre avec les autres femmes, elle va moins subir la situation et en faire quelque chose, se faire entendre. Elle comprend qu’elle a un rôle à jouer et une voix à porter dans ce métier. Elle va se révéler au fil des épisodes.

Elle va accepter de défendre Solange (Eye Haïdara) et ses collègues sur cette affaire de grève et de travail dissimulé. Quelles sont ses motivations à ce moment précis ?

Je pense qu’il y a une volonté de se prouver à elle-même qu’elle en est capable et de retrouver une certaine motivation. Sa décision de devenir leur avocate n’est absolument pas préméditée. Je crois que lorsqu’elle passe devant l’hôtel, elle se jette dans ce combat sans même comprendre ce qui l’attend. Au fil des jours, elle réalise que la bataille est difficile, et Fanny va s’étonner elle-même de ce dont elle est capable.

Fanny va pourtant prendre de haut ses clientes sur le perron de l’hôtel où elles travaillent. Quelles sont les raisons qui la poussent à prendre cette distance ?

Fanny doit gagner sa vie. Elle doit donc continuer à gérer d’autres dossiers en parallèle. On peut alors se poser des questions sur son engagement vis-à-vis de ces femmes, mais très vite, on comprend, notamment en écoutant les vocaux de ces femmes de ménage, qu’elle ne les a jamais abandonnées. Elle va leur faire comprendre qu’il faut qu’elles s’engagent pleinement dans ce combat.

« Ce n’est pas un dossier de plus pour Fanny, c’est une affaire importante »

Elle va refuser de les défendre après un premier échec aux prud’hommes. Fanny ne se sent-elle plus capable de les aider ?

Elle pense qu’elle ne va pas y arriver, et c’est un syndrome assez courant. Lorsqu’on n’a pas beaucoup de confiance en soi et qu’on tente quelque chose sans succès, on a envie d’abandonner. Mais évidemment, il faut persévérer, et les échecs servent à ça. Elle va finir par le comprendre.

Elle revient sur ce dossier alors qu’elle tente malgré elle de le transférer à une collègue. Comment retrouve-t-elle sa motivation ?

Pour Fanny, ce n’est pas un dossier comme les autres, c’est une affaire importante. Elle éprouve beaucoup de compassion pour ces femmes, qu’elle apprend à connaître de plus en plus. Elle sent qu’il y a un véritable combat à mener et que, toutes ensemble, elles peuvent gagner. Fanny va se convaincre qu’elle est la bonne personne pour les aider à y parvenir.

Fanny va-t-elle prendre cette mission au sérieux ?

Fanny va prendre cette mission à cœur, tout comme ces femmes, d’ailleurs. Ce combat dépasse les plaidoiries et le simple métier d’avocate. Il devient, à ce moment-là, un combat personnel.

« Il y a une mise en abyme de leur travail »

Comment s’est passé le tournage ?

C’était formidable. La réalisatrice nous a vraiment mises en confiance. Nous étions très heureuses de travailler ensemble. Il y a beaucoup de femmes de ménage dans la série qui le sont réellement dans la vie. Il y a donc une mise en abyme de leur travail. Cela change le rapport au jeu. Elles avaient un peu peur et le trac, mais nous étions là pour les rassurer. C’est un peu comme jouer avec un enfant : on est encore plus dans l’instant que d’habitude. J’ai retrouvé ce pourquoi j’aime faire ce métier. C’était vraiment une belle expérience, grâce à ce mélange entre professionnelles et amateurs.

Cette série est-elle inspirée d’une histoire vraie ?

Oui, elle s’inspire de la grève des femmes de ménage de l’Ibis Batignolles en 2020. Il s’agit de la plus longue grève dans le secteur hôtelier. Ces femmes ont obtenu énormément grâce à leur combat.

Savez-vous s’il y aura une suite ?

Cela pourrait être le cas, mais il n’y aura pas de suite à ce tournage. L’histoire raconte le combat de ces femmes et leur victoire au bout du compte.