Ahmed Sylla (Noah, adjoint de Marquand) : « Alice Nevers est un réel amusement »
Déjà auteur d’un one-man show, Ahmed Sylla trouve en Alice Nevers son premier rôle dans une série télé. A 24 ans, le jeune comédien revient sur son expérience dans la saison 12 de la série policière de TF1. Il évoque ses partenaires, son personnage, mais aussi ses ambitions.
Claire Varin : En acceptant de jouer dans Alice Nevers, cherchiez-vous une plus grande visibilité ?
Ahmed Sylla : Quand j’ai passé le casting, c’était d’abord une curiosité. Je n’étais pas forcément spectateur de séries françaises avant, j’étais curieux de voir ce qu’ils proposaient. Ensuite, c’est vrai que TF1 apporte une super exposition. Et comme je viens de la scène, je me suis dit que les personnes qui peuvent me découvrir dans cette série peuvent ensuite être intéressées pour voir ce que je fais dans le spectacle. Je suis très content du choix que j’ai fait. Cette série est un réel amusement. C’est beaucoup de travail, mais c’est très enrichissant.
Comment décririez-vous Noah, votre personnage ?
Noah est arrivé sur la série un petit peu comme un cheveu sur la soupe. C’est un jeune policier très calé en informatique et très en phase avec sa génération. C’est un gourmand. Mais quelqu’un de très sérieux dans ses enquêtes. Il aime avoir un train d’avance sur son commandant. Noah a aussi beaucoup d’humour, il apporte un souffle comique sur la série.
On voit souvent Noah manger. Cette idée vient-elle des auteurs ou de vous ?
Ce n’était pas écrit. Quand j’ai rencontré Vincent Mouluquet [Ego Productions, ndlr.], il m’a demandé comment je me comportais dans ma vie privée et quels étaient mes traits de caractère. Je lui ai parlé de mon péché mignon pour la nourriture et on a décidé de l’intégrer à l’histoire. J’ai pris pas mal de kilos durant le tournage (rire). Quand on fait la prise cinq ou six fois, ça fait cinq ou six muffins dès le matin. Le plus dur était le sandwich au saumon à 10 heures du matin.
« J’ai parlé de mon péché mignon pour la nourriture et on a décidé de l’intégrer à l’histoire »
Le public va-t-il en découvrir plus sur Noah au cours de la saison ?
Il avait un feuilletonnant très important autour de la vie privée d’Alice et Marquand sur cette saison. On ne voulait pas étouffer le spectateur avec trop de nouveautés. On a gardé cette part de mystère. Je laisse la surprise aux gens, mais je pense que la saison prochaine, on en connaîtra plus sur le personnage de Noah.
Avec le film Goal of the dead, Alice Nevers marque vos débuts d’acteur. Est-ce quelque chose que vous avez envie de poursuivre ?
Je travaille avec mon frère, qui est mon manager. On essaie de mener une cohérence dans ma carrière. Je suis plus un comédien qu’un humoriste pur. Donc j’essaie d’apporter mes talents de comédiens à des rôles. Je peux faire des choses complètement différentes. Dans Goal of the dead, je jouais un jeune footballeur prétentieux. Et là, je me retrouve lieutenant de police geek. J’aime les challenges et les défis.
Partie 2 > Sa rencontre avec Marine Delterme et les souvenirs de ONDAR
Appréhendiez-vous l’accueil du public ?
J’étais vraiment surpris de l’accueil parce que le public suit la série depuis pas mal d’années. Je suis arrivé un peu à tâtons. J’attendais avec beaucoup de peur le retour du public. Et il s’est avéré super positif. Les gens m’ont bien accueilli. J’ai eu des compliments sur les réseaux sociaux. Ça m’a conforté dans l’idée que l’on ne s’était pas trompé.
Comment s’est passée votre rencontre avec Marine Delterme et Jean-Michel Tinivelli ?
Ils sont installés depuis une dizaine d’années. Et moi, en petit nouveau, je me demandais comment réussir à m’intégrer. Dès le premier jour de tournage, j’ai découvert deux comédiens très professionnels et avec de l’humanité. Marine et Jean-Michel m’ont pris sous leur aile. Ils m’ont intégré à leur cercle d’écriture et à leur réflexion sur la série. C’est ce qui m’a plu et qui fait que j’ai envie de continuer cette série avec eux. Ils m’apportent beaucoup et me font évoluer. Je suis tout neuf. Je suis encore sous cellophane. Et rencontrer des gens comme ça, qui apportent leur talent à la nouvelle génération, c’est super agréable.
Eric Le Roux, qui a une expérience de cadreur à Hollywood (Urgences), a réalisé quatre épisodes de la saison. Comment s’est déroulée votre collaboration ?
Eric Le Roux est un génie. Il réalise, il est cadreur et il dirige ses comédiens. Il a une charge de travail immense. C’est un bosseur acharné. J’ai pris un grand plaisir à travailler avec lui. Il m’a fait grandir sur la série. Je l’ai beaucoup remercié à la fin du tournage. C’est avec des gens comme lui que l’on avance. Le fait aussi de travailler avec différents réalisateurs [Akim Isker, Aurélien Poitrimoult et Julien Zidi, ndlr.] sur différents épisodes de la même série, ça permet de gagner en expérience et en confiance. C’est bizarre comme situation, mais ça a son originalité et son lot de surprises. J’ai adoré travailler avec chacun de ses réalisateurs.
Quel regard portez-vous sur votre participation à l’émission On n’demande qu’à en rire ?
L’émission m’a offert une visibilité. Ça m’a permis d’aller loin dans ce que je voulais faire. Laurent Ruquier m’a permis de toucher un peu au cinéma et aujourd’hui à la télé. C’est la plus belle des récompenses. C’était une expérience formidable. J’ai rencontré des gens attachants. J’y ai construit de nouvelles amitiés. C’est une partie de ma vie que je ne peux pas oublier.
« J’attendais avec beaucoup de peur le retour du public »
Quels sont vos projets ?
J’ai joué mon spectacle « À Mes Délires ! » pendant huit mois, l’année dernière, au petit Palais des Glaces. Puis, j’ai tourné la série. Là, je pars sur un nouveau spectacle avec mon co-auteur, qui devrait être présenté pour la rentrée prochaine. Il est encore un peu tôt pour parler du sujet du spectacle. Mais les gens qui me connaissent retrouveront la folie qui m’habite, le jeu de personnages et les situations folles. Je veux que les gens trouvent mon identité et que ce ne soit à effet comme.
Vous voyez-vous sur un plateau de tournage la journée et sur scène le soir ?
Oui, je ne peux pas choisir entre la scène et le cinéma. Ce sont deux choses qui me font vibrer. C’est ce qui me motive. C’est ce qui fait ma vie. Temps que j’ai la jeunesse et la santé pour le faire, j’ai envie d’être en même temps sur scène et soit à la télé ou au cinéma. C’est en préparation, en tout cas.