Y.Launoy / C.Savarit / Y.Bigot : les instigateurs d’Intervilles
Yves Launoy est le producteur d’Intervilles et le fondateur de Mistral Production, société qui a racheté les droits du jeu phare de Guy Lux. Claude Savarit est le compagnon de route de Guy Lux. Créateur d’Intervilles, le jeu n’a plus aucun secret pour lui. Après 5 ans d’absence à la télévision, Intervilles revient sous l’impulsion d’Yves Bigot, Directeur des Programmes de France 2. Tous les trois reviennent sur cette émission culte qui fait le bonheur des petits et des grands depuis 1962...
Yves Launoy
(Producteur, fondateur de Mistral Production)
Catherine Nardone : Comment se passe l’organisation d’un tel divertissement ?
Yves Launoy : Dans l’équipe de production, nous sommes 250 personnes, ce qui est énorme. S’ajoutent les agents de sécurité, les hôtesses, les pompiers et bien d’autres. Il y a 12 semi-remorques rien que pour les jeux ! Pour les costumes, on est aidé par les associations locales notamment les retraités. Ce n’est pas la production qui choisit les candidats mais la commune en faisant des journées de sélection avec des épreuves de force et d’équilibre. Elle va même jusqu’à construire certains défis pour s’entraîner ! Tout le monde se mobilise et met de la bonne volonté pour faire fonctionner le spectacle. Même si les villes ont des budgets fermés et calculent le moindre coup de pinceau...
Catherine Nardone : Des nouveautés sont prévues pour cet Intervilles 2005 ?
Yves Launoy : Oui, il y aura une épreuve où les candidats seront des enfants de 6 à 8 ans. Ils devront tirer de toutes leurs forces sur une corde pour faire tomber un ogre qui « veut les manger ». Avant, il y avait un jeu de questions mais il y a tellement de quiz à la télé que nous avons décidé de le supprimer. Le public préfère les défis sportifs et les vachettes. Pour illustrer certaines épreuves, on a repris les thématiques propres aux régions : la vigne pour Châteauneuf-du-Pape, les escargots de Bourgogne, les thermes pour Saint-Amand ou encore les géants du Nord. Généralement, Intervilles fonctionne par cycle de cinq ans car c’est une émission qui a besoin de respirer. Et les jeux ne se créent pas du jour au lendemain !
Catherine Nardone : Intervilles n’est pas prêt de s’arrêter alors !
Yves Launoy : C’est une émission mythique de la télévision ! Même le général de Gaulle à l’époque bloquait sa soirée pour regarder « son émission préférée » ! Intervilles est un spectacle divertissant où la magie prend tout de suite. Pas de votes pour éliminer des candidats, pas de gains mais des bleus pour le plaisir du jeu. Quand on arrive dans une ville, on crée un évènement dont tout le monde parle. C’était le bébé de Guy Lux et je pense que pour sa 43ème année, il en serait fier. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter car on va tourner des émissions pour la Chine, l’Ukraine et la Russie.
Catherine Nardone : Que pensez-vous de l’équipe d’animateurs de cette année ?
Yves Launoy : Nathalie Simon est au goût du jour puisqu’elle a remporté 1ère Compagnie. Elle est sportive et a déjà participé à Intervilles qui l’a lancé. Nathalie court partout pour expliquer les différentes épreuves contrairement à Juliette Arnaud l’an dernier. J’espère que Patrice Laffont sera de très mauvaise foi ! Il fallait quelqu’un qui ait du répondant face à Nagui et qui ne se laisse pas faire. Je pense qu’on va s’amuser !
Catherine Nardone : Vous gardez un souvenir particulier d’Intervilles ?
Yves Launoy : Que des galères qui deviennent de bonnes anecdotes ! Je me rappelle il y a quelques années, qu’au moment de tourner l’émission Guy Lux était introuvable ! Il s’était tout simplement assoupi dans sa loge alors que le public déchaîné attendait. Pour que Guy puisse être maquillé, on a dû prolonger le générique. Ce soir là, il n’a jamais été aussi long !
Claude Savarit
(Créateur d’Intervilles avec Guy Lux)
Catherine Nardone : Que représente Intervilles pour vous ?
Claude Savarit : Intervilles est une grande fête populaire et chaleureuse au-delà d’une rivalité plutôt amicale entre deux villes. Tout le monde est là pour s’amuser, pas pour se battre. L’an dernier avec l’émission en Allemagne, on perdait 3 ou 4 éléments primordiaux du jeu et j’avoue que j’ai eu très peur. Cet été, on reprend notre balade à travers la France car ce divertissement est comme un cirque qui tourne dans l’hexagone. L’animation est aussi un élément important car moi qui ai fait partie de « la bande des 4 » avec Guy Lux, Léon Zitrone et Simone Garnier, je sais que la mauvaise foi des présentateurs fait partie du spectacle. Avec Intervilles version 2005, on revient dans nos bottes !
Yves Bigot
(Directeur des Programmes de France 2)
Catherine Nardone : Pourquoi revenir à une formule en prime time pour Intervilles ?
Yves Bigot : Les audiences de l’an dernier étaient satisfaisantes pour France 2 car la moyenne était au-dessus des étés précédents. On avait bien démarré pendant toute la période du Tour de France en juillet mais on a souffert, comme c’est souvent le cas pour la chaîne, au mois d’août. C’est le score de la finale en prime l’an dernier qui nous a laissé entendre que ce serait une meilleure idée de programmer Intervilles à cette case horaire. En 2004 en Allemagne, c’était plutôt une expérience avec un site unique, en access. Cette année, on revient à une version plus classique du divertissement : en prime, en France, avec une « sitcomisation » de l’animation. Le jeu des candidats et celui des animateurs sont aussi un vrai vecteur d’attirance d’Intervilles.