Studio Gabriel
DIFFUSION
Lundi 5 septembre 1994 à 18h50 sur France 2
Arrêtée le vendredi 27 juin 1997
PRODUCTION
DMD
PRESENTATION
Michel Drucker
SYNOPSIS
De retour de TF1, Michel Drucker installe ses tréteaux et son équipe de jeunes et moins jeunes talents à 18h50. « Je travaille sur cette émission depuis le 23 mai, date à laquelle j’ai enregistré ma dernière de TF1 ». A la table des invités, Michel Sardou fait office de parrain.
Pendant trois saisons, tous les acteurs, humoristes et politiques du moment le rejoindront à sa table plantée au « centre d’une ville de l’an 2000 au crépuscule, totalement futuriste », un décor signé Stéphanie Jarre.
Pierre Bellemare (histoires extraordinaires), Jean-Pierre Coffe (cuisine), Sylvain Augier (France vue du ciel), Pierre Bonte (personnages insolites), les Timbrés et le duo Laurent Gerra/Virginie Lemoine sont les premiers annoncés de la liste des chroniqueurs. Au cours des émissions, apparaîtront quelques unes des futures vedettes de la télévision : Laurence Ferrari (médecine), Gaël Leforestier (musique), Benjamin Castaldi (cinéma), Sylvain Mirouf (magie) David Martin (cuisine) ou encore Sandra Valentin et Stéphane Bouillaud.
Ils sont tous là ! Le soir de la première, Michel Drucker l’avoue aux téléspectateurs en ouverture : « Je ne peux plus reculer ça y est ! J’ai le trac. Evidemment ! J’ai le trac ! ». Sous la houlette de Philippe Lallemant, les rubriques s’enchaînent. A la pause, Etienne Leenhardt présente une nouvelle pastille, les titres du 20 heures, depuis la rédaction. Guy Bedos rejoint ensuite Michel Sardou au box des invités. « C’est bien. On se fait pas vraiment chier ! » et les Zap’tualités. Laurent Gerra (24 ans) et Virginie Lemoine (« à peine plus ») ne vont pourtant pas tout de suite faire connaissance avec le public. La publicité survient à la suite d’une erreur de faisceau. Le direct refera surface quelques minutes plus tard. Les Timbrés, duo d’humoristes éphémères, viennent clore cette première du 5 septembre.
La concurrence s’installe. En face, TF1 diffuse d’abord Rick Hunter, inspecteur choc. Studio Gabriel remporte ce premier match. A la mi-octobre 1994, les amourettes de Beverly Hills déménagent du samedi 19 heures à la case quotidienne. La série captive déjà 600 000 téléspectateurs de plus que Rick Hunter le week-end. Le but de TF1 est tout simplement reconquérir les 15/49 ans perdus depuis l’arrêt de Coucou c’est nous, la saison précédente. Au même moment, France 2 prend les devants. La chaîne annonce à Nagui de se tenir prêt à un éventuel changement d’horaire. Studio Gabriel se dirige vers une version écourtée de 26 minutes. Le bouleversement sera effectif le 16 janvier 1995.
Et le 30 du même mois, TF1 lance l’offensive. Christophe Dechavanne et Coucou ! sont de retour. Patrick Timsit est le premier invité. Les espoirs de TF1 s’effondrent rapidement. Studio Gabriel devance la chaîne privée de près d’1,5 million de téléspectateurs certains soirs. L’ours Mathurin de Dechavanne ne parviendra jamais à dérouter les fidèles de Studio Gabriel. Sur M6, Code Quantum ne fait pas d’ombre.
En fin d’émission, les Zap’tualités prennent à contre-pied le Bébête Show nouvelle génération (TF1) et les Guignols de l’info (Canal +). La concurrence est coriace au royaume de la caricature. « Fantomette qui rie qui pète » ou la ritournelle du « Quel bel homme » à la Jack Lang restent parmi les morceaux de choix de Laurent Gerra. L’imitateur et sa partenaire deviennent vite les véritables stars de Studio Gabriel. Ils osent tout. Michel Drucker n’a plus qu’à brandir son bras. Son « si tu nous écoutes » reste légendaire. Et parfois même, les deux compères regrettent quelques unes de leurs boutades.
Pour la deuxième saison, Michel Drucker conserve le même cap. Sur le plateau de Télés Dimanche de Michel Denisot (Canal +), il serre même la main de son prochain adversaire : Laurent Ruquier et ses Niouzes. Le duel ne sera jamais à l’antenne. France 2 n’a pas terminé sa programmation d’été que les Niouzes disparaissent déjà de TF1, faute d’audience. La chaîne privée optera bon gré, mal gré pour la série Alerte à Malibu.
A Noël, pas de vacances pour Michel Drucker. Le 31 au soir, il reçoit la star italienne Gina Lollobrigida. Tous les chroniqueurs ont mis leur smoking. Sur TF1, l’Agence tous risques joue les remplaçants sur la grille. Mais la succession se prépare. Chaque soir, ce sont alors quatre à cinq millions de téléspectateurs qui choisissent Studio Gabriel. Michel Drucker commente : « On n’avait pas vu France 2 devant TF1 de 19h20 à 20 heures depuis le Théâtre de Bouvard ! Il y a deux bonnes saisons devant nous mais je dois renouveler mon contrat en juin ». Ce sera chose faite malgré le scandale des animateurs-producteurs qui envenime le PAF. Michel Drucker sortira indemne de l’affaire Elkabbach, contrairement à Nagui, Arthur et Jean-Luc Delarue.
Entre-temps, un humoriste a fait son arrivée sur l’antenne de la chaîne privée. Le 25 mars 1996, un Intervilles au quotidien a vu le jour avec un certain Lagaf’. L’or à l’appel est le programme qui va contrecarrer les ambitions de Studio Gabriel. Le soir du lancement, Jean-Marc Barr est à la table du talk-show de France 2. Un fossé se creuse. Le divertissement reprend ses droits et son flot de téléspectateurs sur les versions Spectacles et Magazine du talk show. Une saison supplémentaire et Studio Gabriel terminera sa course de fond. Charles Aznavour fermera la danse.
ANECDOTES
– La rentrée suivante, Jean-Luc Delarue et Michel Drucker échangeront finalement leurs cases respectives. Déjà Dimanche, que Jean-Luc Delarue co-animait avec Carole Rousseau, devient C’est l’heure et C’est toujours l’heure en semaine. Le week-end, Michel Drucker anime Drucker and Co et Stars and Co, à 18h50 et 19h30. Camille Saféris, Benjamin Castaldi, Sylvain Augier et Sylvain Mirouf seront de la partie. Toujours dans le mythique Studio Gabriel.