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Stéphane Plaza (La meilleure offre) : « Avec Julien Courbet, j’ai appris qu’il n’y avait pas que des gens maladroits dans la vie »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 17/10/2019 à 19:06

Un duo inédit est à la présentation de La meilleure offre, le nouveau divertissement de M6 à suivre ce 17 octobre à partir de 21h05. Stéphane Plaza, agent immobilier, et Julien Courbet, aux commandes de Capital, unissent leurs forces pour réunir vendeurs et acheteurs dans le cadre de ventes de biens qui relèvent de l’urgence. Pour Toutelatele, les deux animateurs ont commenté leur expérience commune.

Joshua Daguenet : [J] Il y a le Julien Courbet tantôt déconneur sur C8, tantôt sérieux dans Capital, et un Julien mixte sur RTL. Quel est votre ton aux côtés de Stéphane Plaza ?

JC : C’est le mixte du côté de RTL. Nous avons trouvé le ton de l’entertainment avec une émission dans laquelle nous nous sommes beaucoup amusés avec Stéphane, tout en étant pratique, concret et en donnant des conseils. Le ton n’a rien à voir avec celui, très journalistique, de Capital.

[S] M6 a lancé de nombreuses émissions immobilières avec vous à la présentation. N’y a-t-il pas un risque de finir par s’y perdre ?

SP : Non, parce que l’intérêt de cette émission est celui qu’elle n’a rien à voir avec toutes les autres, qu’il s’agisse de Recherche appartement ou maison et Maison à vendre. Je ne l’aurais pas faite sinon. J’ai l’avantage d’être sur M6 depuis 13 ans, je souhaitais présenter quelque chose de très différent. Mon binôme avec Julien en est un vrai car La meilleure offre nécessite deux personnes.

Qui a eu l’idée de vous réunir dans une même émission ?

SP : Il s’agit du producteur, Julien Courbet ! Il a eu cette idée parce qu’il cherchait quelqu’un pour l’immobilier, il s’est dit : « Je vais appeler Stéphane Plaza parce qu’apparemment il marche assez bien et comme il s’y connait un petit peu... ».

JC : J’ai proposé l’émission directement à Nicolas de Tavernost [Président du groupe M6, ndlr] qui m’a dit que c’était une bonne idée et m’a demandé à qui je pensais pour l’animation. Je lui ai répondu « À ton avis ? », et il m’a dit « Bon OK, on pense à la même personne ». Au départ, Stéphane devait être seul et M6 a réfléchi à un duo car il y a deux facettes dans cette émission.

Professionnellement, qu’avez-vous appris l’un de l’autre sur son secteur de prédilection ?

JC : J’ai énormément appris dans ce style d’émission qui se passe en extérieur. Tout au long de ma carrière, j’ai surtout fait du plateau et c’est un tout autre exercice que de se retrouver à tourner pendant huit heures un coup dans le jardin, dans la maison etc… Stéphane a une véritable science de ce genre de programme. J’ai appris, contrairement aux émissions de plateau, à être complètement nature et à me laisser guider par les événements.

SP : J’ai appris qu’il n’y avait pas que des gens maladroits dans la vie, mais des gens adroits de leurs mains qui ne faisaient pas tout tomber. À deux, on est plus forts, on avance plus vite, on se pose davantage de questions pour trouver plus rapidement les bonnes réponses. Avec Julien, j’ai découvert des endroits dans lesquels je n’aurais pas été, où existaient de réels besoins.

JC : Je peux attester sur l’honneur que Stéphane Plaza ne le fait pas exprès. En pleine conversation très sérieuse, il décide de s’appuyer contre le mur et fait tomber une assiette de collection que le producteur est obligé de rembourser.

« Un agent immobilier n’est pas simplement là pour ouvrir une porte »

On retrouve une phase d’enchères qui réussit à Sophie Davant mais a échoué avec Cristina Cordula. Est-ce l’une des attractions fortes de cette émission ?

JC : En France, une vente aux enchères est encadrée. L’acheteur doit signer un chèque de caution et lorsque le commissaire-priseur dit « adjugé vendu », il est obligé d’acheter quoi qu’il arrive. Dans notre émission, nous mettons en relation des acheteurs et vendeurs, et à n’importe quel moment, ils peuvent se rétracter. Le sel de La meilleure offre réside dans cet ascenseur émotionnel. Ces négociations différencient cette émission des autres de Stéphane et c’est pour cette raison qu’il a accepté. C’est une opération commando car les gens viennent visiter le matin et ils doivent se lancer dans l’après-midi. En quelques jours, nous devons trouver des potentiels acheteurs.

L’aspect social a-t-il compté dans la sélection des vendeurs, comme on peut le remarquer pour les restaurateurs de Cauchemar en cuisine ?

SP : Nous ne sommes pas entrés dans le couple mais nous désirions un casting intéressant où l’on pouvait raconter des choses avec des gens qui sont dans une extrême urgence. Par exemple, quand vous avez un couple près de la frontière suisse avec ses enfants autistes qui a dû déménager et tout dépenser pour l’enfant, évidemment cela nous touche, et on a souhaité les aider tout en mettant en avant les problématiques liés à l’autisme. Un autre cas, nous avons rencontré deux jeunes filles qui ne pouvaient plus assumer financièrement la maison de leur papa décédé.

[S] Lors de la première mission, le couple Sabrina / Nicolas essuie une déception lors de votre prix d’estimation. Avec de tels enjeux financiers, la psychologie devient-elle une qualité indispensable dans ce secteur ?

SP : Un bon agent immobilier n’est pas là pour simplement ouvrir une porte. La psychologie intervient. Dans leur cas, ils ont surestimé le coût de la maison par rapport au prix du marché de la région. Il faut leur expliquer les choses posément.

JC : Le plus de l’émission est le fait de les emmener voir le Maire puis Stéphane arrive avec toutes les maisons à vendre dans tous les alentours pour ne pas leur dire 200 au lieu de 100 car le but n’est pas de leur faire plaisir. Tout peut ensuite arriver entre les acheteurs et les vendeurs.

SP : Nous essayons de les préparer sur les offres qui peuvent être faites. Un coup de cœur ou une excitation peuvent toujours faire monter un prix mais l’immobilier reste généralement une science sûre.

Le sérieux des potentiels acheteurs qui participent aux enchères pour acquérir les biens immobiliers est-il vérifié ?

JC : Qu’ils soient sérieux ou non, ils ont une semaine pour se rétracter. À partir du moment où l’offre intéresse le vendeur, il existe un compromis mais cela nous échappe complètement.

SP : Il y a forcément des vérifications en amont. Le matin, je leur pose des questions : combien de maisons ont-ils visité ? Ont-ils un crédit ou non ? Les vérifications vont se situer surtout après la mise en relation si les deux parties se mettent d’accord. Le travail continue après-coup.

JC : En cas de rétractation, ce qui n’est encore jamais arrivé, l’avantage de l’émission est qu’il existe tous les autres acheteurs potentiels derrière qu’il suffit d’appeler pour reprendre les négociations. Généralement, quand vous venez en présence des caméras, je vois mal les gens venir et finalement dire « Je n’ai pas un rond, je ne peux pas acheter ». C’est ridicule.

« J’avais envie de faire autre chose que Capital en terme d’animation »

L’acheteur de Sabrina et Nicolas s’est montré très ferme dans sa proposition avant de finalement flancher au bout de nombreuses tentatives. Comment avez-vous procédé pour le convaincre de fournir cet ultime effort ?

SP : J’ai annoncé le prix de 420 000 euros dès le départ. J’ai effectué des allers-retours au téléphone avec le mari car ils sont deux à choisir, évidemment, nous n’allions pas diffuser une heure de conversation car cela n’intéresse personne. Nous ne sommes pas dans une télé-réalité mais dans un docu-réalité, tout ce qu’on voit est transparent. Je rappelle que j’ai beaucoup d’agences, tout doit être honnête et sûr.

Vous voyez-vous collaborer pour un autre type de programme ?

JC : Il faudrait des années à 450 jours pour pouvoir le faire. Quelques fois, Stéphane s’accorde un peu de repos à Quiberon pour se faire des bains d’algue avec des personnes de son âge. Mais si cela se représente, il faudrait que cela soit le bon thème. Nous n’allons pas nous mettre tout d’un coup à présenter des variétés. Commençons à installer cette émission et à la proposer plusieurs fois par an.

[J] Un an après votre arrivée sur M6, était-il temps de vous voir confier une autre émission que Capital ?

JC : De ce côté-là, je n’ai jamais eu le moindre doute. C’était prévu sur la feuille de route et finalement cela ne devait pas être La meilleure offre. J’adore mon rôle dans Capital mais il est vrai qu’en terme d’animation, j’avais envie de faire autre chose et cela me comble parfaitement.