Stéphane Gendarme (Directeur de l’information de M6) : « Un nouveau visage pourrait bien arriver à la météo de M6 »
La météo de M6 est la deuxième plus regardée en France par les femmes responsables de moins de 50 ans avec 13% de part d’audience en moyenne. 1.6 million de téléspectateurs suivent chaque soir le bulletin avant le 19.45 et 767 000 Français s’informent de la pluie et du beau temps avant le 12.45. Stéphane Gendarme, Directeur de l’information de M6, est revenu pour Toutelatele sur les spécificités de la météo sur M6 et sur les évolutions à venir de ce rendez-vous incontournable.
Benjamin Lopes : À l’heure de la digitalisation de l’information, pourquoi l’information reste-t-elle incontournable sur M6 ?
Stéphane Gendarme : Sur M6, c’est un rendez-vous qui présente la météo comme peuvent le faire certaines applications, mais je pense aussi qu’il y a un aspect didactique. On s’efforce d’ajouter un décryptage dans nos bulletins météo. À l’image de ce que sont nos JT et nos magazines d’information, on ajoute des informations supplémentaires qui expliquent la météo.
La météo demeure un rendez-vous important sur les chaînes de télévision en France et en Europe. Ont-elles une crédibilité supplémentaire par rapport à d’autres supports ?
Le terme de crédibilité est sans doute important même s’il y a des applications qui sont remarquables. Je pense qu’on apporte un décryptage, et donc peut être une crédibilité par ce biais. On apporte aussi une facilité puisque le téléspectateur a tout en quelques minutes et il peut savoir quel temps il fera le week-end et comment il s’habillera le lendemain. En toute transparence, on n’a pas d’études en interne qui montrent l’impact de notre météo, mais en toute logique on sait qu’elle a une influence sur les habitudes des téléspectateurs.
Outre ce décryptage, comment vous démarquez-vous de la concurrence ?
On a une représentation visuelle qui est simple et instantanée sur M6. Quand on a une carte par exemple, on n’a plus les petits logos des nuages comme avant, mais ils sont véritablement placés sur la carte de la France. L’aspect réel avance au fil des heures sur la carte. Cette représentation assez simple et visuelle permet une compréhension plus aisée. C’est un des exemples.
Certains évoquent le manque de visibilité pour la météo en 3D. Comment la défendez-vous sur M6 ?
À un moment donné, on raconte une histoire. Les mouvements de la présentatrice permettent d’avoir un point de départ et un point d’arrivée. On débute avec l’image du jour qui incarne le premier point abordé, ensuite l’évolution de la présentatrice fait qu’on a une partie de l’histoire à un autre endroit. Ces différents chapitres permettent d’avoir une narration complète de nos bulletins météo. C’est ce que l’on défend chez M6. Je pense aussi, et le public le verra prochainement, que l’on va faire rentrer de plus en plus de technologies dans nos bulletins météo, comme sur nos JT. À un moment donné, il faut utiliser les nouvelles technologies au service de l’information, pour donner des clés de compréhension. Ça apporte de la fluidité, mais n’enlève pas de lisibilité.
La durée des bulletins météo est variable en Europe. Comment est-elle définie sur M6 ?
Évidemment, à un moment donné, il y a un calage de grille. Heureusement qu’on connait la durée de notre météo à l’avance, sinon tout serait décalé. On est peu sur le modèle du JT avec une écriture similaire. Le rythme est important. Quand c’est trop long, on rajoute des informations aux gens et ce n’est pas forcément nécessaire. Lorsque vous faites à la fois un bulletin court et rythmé avec des images et des données chiffrées, ce n’est pas la peine d’en rajouter.
« À un moment donné, il faut utiliser les nouvelles technologies au service de l’information, pour donner des clés de compréhension »
Quand sont enregistrés les bulletins météo sur M6 ?
Le plus proche de la diffusion antenne. On ne peut pas se permettre, surtout dans les périodes où il y a des alertes, d’enregistrer trop en avance. C’est donc mis en boîte dans la demi-heure qui précède le JT. Il n’y a pas de direct à proprement parler, même s’il peut y avoir des décryptages dans nos rendez-vous de l’information. On peut avoir quelqu’un qui vient en plateau même si c’est très rare.
Comment analysez-vous les audiences de la météo sur M6 ?
On cherche toujours à les faire progresser évidemment. Après, le laps de temps d’antenne est tellement court que faire une analyse exacte est très difficile. On s’efforce de faire quelque chose de cohérent à l’image de nos JT. Le public est au rendez-vous et c’est tant mieux. Après vous dire que l’on fait tout pour faire progresser à tout prix les audiences de la météo, je ne peux pas le dire. Ce sont des rendez-vous qui fonctionnent, mais on a sans doute encore des étapes à franchir.
M6 a la deuxième météo la plus regardée par les femmes de moins de 50 ans responsables des achats, et la quatrième la plus suivie en France par l’ensemble du public. Avez-vous cherché à féminiser la météo ?
Ce n’est pas un objectif. La météo est de l’information et on ne cherche pas attirer à tout prix ce public. L’information s’impose à nous et c’est la même chose pour les JT. On pourrait dire que certains sujets du JT cherchent à attirer les femmes de moins de 50 ans, mais ce n’est pas le cas. Sur la météo, très honnêtement, je ne vois pas comment on pourrait faire. C’est sans doute un peu historique, car il s’agit d’une partie du public qui regarde M6.
Sur TF1, le bulletin météo après le JT de 20 heures affiche un fort taux de rétention. Le public de la météo de M6 est-il celui du 19.45 ?
Je pense, et c’est l’une des réussites de la chaine, que le public vient pour regarder une tranche horaire. On a la chance d’avoir une succession de programmes qui fonctionnent avec la météo, Le 19.45 et Scènes de ménages. Je ne pense pas que les gens viennent que pour la météo sur M6, ou juste pour Le 19.45.
L’équipe de présentatrices de la météo sur M6 est composée de Cali Morales, Laurence Roustandjee et Tatiana Silva. De nouveaux recrutements sont-ils possibles ?
Ce qui est sûr c’est qu’on peut envisager de rajouter au moins une personne pour présenter la météo. Ces trois présentatrices le font déjà très bien. On en est qu’à la phase de réflexion, mais un nouveau visage pourrait bien arriver à la météo de M6.
« On travaille sur un rapprochement de la météo avec la partie digitale du groupe M6 »
Pourquoi la météo doit-elle rester incarnée selon vous ?
Le présentateur rentre chez les téléspectateurs pour leur expliquer quelque chose, je pense que c’est plus probant et cela créé un lien avec la chaîne.
Un bulletin météo a été intégré au 19.45 à ses débuts. Quelle est votre politique aujourd’hui en la matière ?
Ce n’est pas prévu aujourd’hui. Ce n’est pas tant une question d’audience. À un moment donné on a un rythme à l’intérieur du journal. En extrayant la météo, on s’est concentré sur le reste de l’information dans le journal. C’est la principale raison, et puis la météo crée un rendez-vous d’information supplémentaire sur M6.
La BBC a lancé en novembre 2015 « BBC Weather Watchers » qui est une application qui permet aux téléspectateurs d’échanger sur la météo. Un tel dispositif est-il envisageable pour M6 ?
Ça pourrait. On commence nos bulletins par l’image du jour. Aujourd’hui ce sont des images que nous avons filmées nous même, d’agences, ou de stations. Nous pourrions utiliser les images de téléspectateurs même si ce n’est pas à l’ordre du jour. On travaille cependant sur un rapprochement de la météo avec la partie digitale du groupe M6. C’est encore en préparation, mais on se dirige vers ça.
Mediaset en Italie a créé une marque unique pour la météo et les bulletins sont diffusés sur toutes les chaînes du groupe. Est-ce envisageable pour le groupe M6 ?
La météo de M6 est reprise sur W9 et 6ter. Reprendre les bulletins sous la même forme n’est cependant pas envisagé. Ça ne fait pas partie des projets. Ce qui est sûr c’est que les données météo et le travail réalisé sur M6 apparaissent sur W9 et 6ter.