Toutelatele

Sophie Le Tellier (Un si grand soleil, France 2) : « J’espère que Claire pardonnera à Hélène... et que Janet comprendra »

Par
Rédacteur - Expert TV & Audiences
Publié le 15/05/2022 à 18:58

Hélène a joué les trouble-fêtes dans le quotidien de Claire en la droguant à plusieurs reprises dans Un si grand soleil. Pour Toutelatele, l’actrice Sophie Le Tellier est revenue sur les relations de son personnage avec Claire au sein de cette arche dramatique.

Emmanuel Lassabe : La situation s’est inversée pour Hélène qui devient la victime, imaginiez-vous un tel retournement de situation au début de cette intrigue où elle drogue Claire ?

Sophie Le Tellier : Je pensais que les téléspectateurs allaient effectivement comprendre pourquoi Hélène avait agi comme cela, qu’il y aurait une espèce de rédemption. Mais je ne connaissais pas l’existence de ce retournement de situation. Mais c’est ça que j’adore aussi dans cette série, les comédiens découvrent au fur et à mesure l’évolution des histoires. Cela est très ludique pour nous. Là, j’étais agréablement surprise parce que cette intrigue me permet de jouer un tas de choses différentes. C’est très plaisant de pouvoir s’amuser autant.

Hélène est-elle poussée à la folie à cause de son amour pour Claire ou plutôt de sa détestation de Florent ?

Ni l’un ni l’autre. Toute cette folie est due au traitement médicamenteux que mon personnage prend. Elle n’est pas vraiment une érotomane, le médicament a fait que, subitement, Hélène a perdu le sens de la réalité, la mesure de ses actions. Hélène s’est prise d’affection pour Claire (Mélanie Maudran) et elle a imaginé soudainement qu’elle était la seule à lui vouloir du bien, l’unique personne à pouvoir faire des actes positifs pour son amie. Mais ses gestes ont viré à l’obsessionnel. Et c’est ce comprimé contre l’hypertension qui l’a fait vriller.

« Hélène a perdu le sens de la réalité »

Hélène a-t-elle perdu à tout jamais l’amitié de Claire après cet épisode dramatique ?

Je me mets à la place du personnage de Claire. Dans la vraie vie, cela me paraît compliqué de retrouver la confiance. Après, on ne sait jamais. Il existe de tels rebondissements dans ce feuilleton... Les scénaristes vont vraiment insister sur le fait qu’Hélène n’est pas responsable et que c’est la prise de ce médicament qui l’a fait perdre pied. À l’arrêt de cet antibiotique, ils se rendront compte que la situation évolue dans ma perception de la réalité, dans ma personnalité. J’espère que Claire pardonnera à Hélène.

Hélène a-t-elle peur des réactions de sa direction à suite à ses actes ?

Sur le moment, pas du tout. Pour elle, c’était vraiment pour le bien de Claire. C’était pour que l’infirmière puisse se reposer, car elle travaillait énormément. Elle la droguait afin qu’elle se rende compte que Florent (Fabrice Deville) n’était pas assez à l’écoute, ni bienveillant envers elle. Ses actions étaient toujours sous couvert de faire le bien. Elle n’en mesure pas les conséquences. Les effets des médicaments mettent une espèce de distance par rapport à la réalité. Des choses anodines dans sa vie paraissent énormes dans la réalité donc Hélène n’a pas vraiment conscience de cela. Après, quand les résultantes dues au médicament seront passées, elle va se prendre toutes ses décisions de plein fouet. Hélène va se rendre compte de l’horreur de ses gestes.

Hélène doit-elle craindre le retour de l’alliance entre Claire et Janet ?

Non, parce que le personnage de Janet (Tonya Kinzinger) est quelqu’un de plutôt bienveillant. Je ne pense pas qu’elle ait à craindre le médecin. J’espère qu’elle comprendra plus que Claire.

On apprend que Hélène a basculé dans la folie à cause de son traitement médicamenteux. C’est un ressort narratif largement exploité dans les soaps de manière générale pour dédouaner un coupable. Avez-vous été déçue de ce choix de la part des scénaristes ?

Ah non, au contraire, j’en ai été très contente. C’est tellement génial d’avoir des personnages comme cela, un peu fous. C’est vraiment amusant !

« Je suis très lucide, car je sais que ça peut s’arrêter ! »

N’auriez-vous pas préféré qu’elle soit véritablement diabolique en devenant la méchante d’Un si grand soleil ?

Non parce qu’on se lasse des méchantes au bout d’un certain moment. C’est compliqué de les racheter. C’est bien d’avoir une phase comme ça pour Hélène, suivie d’un adoucissement de sa personnalité où elle tombe dans une espèce de prise de conscience, qui fait qu’elle redevienne normale. J’ai déjà interprété les méchantes, cela m’aurait amusé aussi. Mais là, c’est chouette parce que cela me permet de montrer plus de facettes de mon jeu.

Comment voyez-vous l’évolution d’Hélène dans la suite d’Un si grand soleil ?

J’aimerais que ce personnage perdure au fil des mois. Après c’est une série où se croise beaucoup de monde, avec des arrivées, mais également des sorties. Je fais confiance aux auteurs et aux scénaristes, et puis je prends les choses vraiment comme elles viennent. Je m’amuse, je suis heureuse d’être là. J’espère que le personnage d’Hélène pourra évoluer et vivre d’autres aventures. Mais je suis très lucide parce que je sais que ça peut s’arrêter.

Êtes-vous toujours actuellement en tournage sur les plateaux de Vendargue ?

Oui, je tourne toujours. Les téléspectateurs vont découvrir des scènes passionnantes. Vous n’en reviendrez pas ! (rires)