Shirley Bousquet (Meurtres en Guadeloupe) : « J’étais très heureuse dans Un si grand soleil, mais la vie en a décidé autrement »

Emmanuel Lassabe : Dans Meurtres en Guadeloupe sur France 3, vous incarnez Geneviève Rivière, la veuve de la victime. Elle n’est pas vraiment triste de sa disparition… Comment qualifiez-vous ce personnage mystérieux ?

Shirley Bousquet : C’est une femme qui a été écrasée par le poids moral de son mari pendant des années et il ne devait plus se passer grand-chose entre eux… La bienséance fait qu’on reste avec l’homme qu’on a épousé quand on est dans une grande famille. Je pense que sa mort a été plutôt un soulagement.

Parfois, on ne peut pas prendre conscience des choses au moment où on les vit. Mon personnage ne devait pas souffrir parce que sinon, elle serait partie. Ça ronronnait, c’était un couple installé avec ses facilités et son confort. Chacun avait sa vie et ne se posait pas de question. Au moment où sa disparition intervient, peut-être que Geneviève va reprendre les rênes de sa vie...

Votre personnage est assez froid au premier abord, mais on découvre qu’elle est très protectrice envers Violette Rivière, sa belle-mère. Comment avez-vous abordé cette double facette de Geneviève Rivière ?

J’essaie de créer une facette dans tous les personnages que j’interprète. C’est intéressant d’avoir des variations, et dans le jeu c’est d’autant plus amusant à jouer ! Avec cette fiction, on m’offrait un rôle sur un plateau. Je voulais y mettre du mystère. C’est une enquête et on laisse planer le doute sur les personnages.

Les téléspectateurs pourraient penser alors qu’elle a tué son mari ?

J’ai envie que l’on pense cela !

« Dans Un si grand soleil, mon personnage était intéressant tant que j’avais des problèmes avec Manu »

Violette cachait un secret de famille sans que Geneviève ne soit au courant. Quels éléments avez-vous eus avant le tournage concernant l’intrigue et son dénouement pour vous préparer à ce rôle ?

J’apprends l’histoire et j’essaie de l’oublier en fait afin de vivre la scène comme si je ne savais ce qui allait se passer après. Marie-Christine Adam a des scènes très fortes. La production a préféré ne pas l’user et a choisi de tourner sans aucune répétition. Comme on ne sait pas comment le partenaire va jouer la scène, on la vit comme si c’était la première fois. J’adore travailler comme ça.

On voit que vous apparaissez sporadiquement dans Un si grand soleil. Déplorez-vous ce manque d’intrigues autour de votre personnage Laetitia depuis le départ du personnage de Camille pour la Corée du Sud ?

Vous avez fait le résumé. Le personnage apparaît et était intéressant tant que j’avais des problèmes avec Manu (Moïse Santamaria), mon ex-mari, et tant que j’avais une fille qui me causait beaucoup de problèmes. Une fois que Camille est partie en Corée et que la complicité s’est installée avec Manu, les auteurs n’avaient plus rien à écrire sur mon personnage. C’est malheureusement le destin de la pauvre Laetitia qui est restée bloquée six mois à l’aéroport, quand elle a emmené sa fille vers d’autres contrées. Je pense que Laetitia est dans un tiroir. Elle réapparaît de temps en temps.

« Je serais bien restée un peu plus longtemps dans Un si grand soleil »

Comment voyez-vous l’avenir pour votre personnage dans les mois à venir ?

Si les auteurs me posaient la question, j’aurais plein d’idées. La priorité des auteurs aujourd’hui est sur d’autres personnages et je le comprends. Comme pas mal d’adolescents sont partis, il a fallu renouveler le cheptel parent avec de nouvelles histoires et de nouveaux personnages. Il faut laisser la place aux nouveaux venus. Parfois, nous ne sommes pas présents pour des raisons qui sont contraires à notre volonté.

Léonie (Dahan-Lamort, alias Camille, NDLR) a quitté la série et elle a bien fait puisqu’elle est l’héroïne d’une série Netflix et elle fait du cinéma. Moi, je serais bien restée un peu plus longtemps dans Un si grand soleil parce que j’y étais très heureuse, mais la vie en a décidé autrement. Il faut faire avec. C’est la dure réalité du métier.

Quel est votre ressenti face aux nombreux départs de la série comme Aïssam Medhem, Fred Bianconi, Coline Ramos-Pinto ou encore Manuel Blanc ?

C’est à la production qu’il fait poser la question. Ils veulent sûrement du renouvellement. C’est vrai que le public s’attache et il y a une petite douleur quand ils disparaissent. Je pense que très vite ils s’attacheront aux nouveaux. C’est comme ça qu’ Un si grand soleil fonctionne.

Vous tournez dans des unitaires. Vous avez joué dans une série pour TF1 aux côtés de Pascal Légitimus également. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle ?

C’est une nouvelle série qui s’appelle RIP sur l’univers des croque-morts. C’est mené de main de maître par Claudio Tagbo. Pascal Légitimus incarne son ex-conjoint et je joue le rôle de sa nouvelle femme. Il y a un petit conflit sournois entre les deux femmes et c’est assez jouissif à jouer.

Avez-vous d’autres projets en cours ?

Je joue dans Brigade anonyme pour M6 aux côtés d’Eric Cantona, Arié Elmaleh et Helena Noguerra. J’y ai un rôle ambigu également.