Toutelatele

Sandrine Arcizet / Elodie Ageron (Les animaux de la 8) : « Pour réussir, il ne faut pas tricher avec les téléspectateurs »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 03/12/2016 à 18:50 Mis à jour le 27/09/2019 à 18:10

Depuis 2005, « Les animaux de la 8 » proposent de partir à la découverte des professionnels et particuliers qui participent au bien-être des bêtes. Sandrine Arcizet et Elodie Ageron forment un duo incontournable chaque dimanche matin sur C8. Pour Toutelatele, les deux animatrices expliquent l’importance de la cause animale et reviennent sur ce programme familial qu’elles portent depuis une décennie.

Joshua Daguenet : L’émission, présente depuis plus de dix ans sur C8, permet à la chaîne chaque dimanche d’être sur le podium des audiences TNT. L’intérêt des Français pour les animaux explique-t-il en grande partie ce succès ?

Élodie Ageron : Comme la vie ne va pas très bien, l’émission permet d’apporter de la bonne humeur. Avec les chiens, les chats, les lamas qui nous crachent dessus, on a la chance de faire rire et cela explique notamment le succès.

Sandrine Arcizet : Aujourd’hui, les gens placent leur animal comme un élément de la famille à part entière. Il est de plus en plus important pour le quotidien des gens.

Ce rendez-vous va-t-il se contenter d’exister le dimanche matin ou peut-on espérer une nouvelle exposition en prime time par exemple ?

EA : On aimerait bien, les discussions ne sont pas fermées. Pour cela, il faut proposer un contenu adapté, et notamment beaucoup voyager à l’étranger.

La thématique animalière limite-t-elle cependant la cible et les perspectives d’évolution du programme ?

EA : Même s’il existe peu d’émissions animalières, il y a de plus en plus de programmes qui touchent cette thématique : on peut voir des émissions autour de zoos, des vétérinaires. Nous concernant, cela ne limite pas la diversité et la richesse de nos thèmes.

Vous avez beaucoup voyagé dernièrement : Londres, Lisbonne et même Singapour... Ces longs périples vont-ils s’inscrire dans la durée ?

SA : Ces nombreux voyages nous ont changées des campagnes et des fermes françaises. On aimerait voyager encore plus pour montrer d’autres animaux.

« Les gens sont prêts à tout pour leur animal »

Quel était le but recherché par la production ?

EA : Voir comment les gens s’occupent des animaux par rapport à la France. Avant cette tournée en novembre, nous avions déjà été en Autriche, au Kenya, en Laponie, au Québec...

La médecine pour les animaux a énormément progressé avec des opérations dignes des plus grands chirurgiens. Est-il important pour vous, avant tout, d’informer les gens sur les possibilités concernant la guérison des bêtes ?

SA : Beaucoup de choses sont accomplies pour le bien-être des animaux. Récemment, on a pratiqué une chirurgie sur un poisson rouge, cela prouve que les gens sont prêts à tout pour leur animal. Oui, la médecine a évolué, les gens font de plus en plus attention, et ça se ressent aussi sur la nourriture. Ils n’achètent plus n’importe quoi, quitte à payer plus cher.

En dix ans de présentation, quelles autres évolutions avez-vous constatées concernant l’univers animalier ?

SA  : La manière d’éduquer les chiens est plus positive. Il n’y a pas de cri, ni de mouvements violents. Tout se passe en douceur avec des récompenses et des friandises. Concernant les parcs animaliers, il y a eu un enrichissement des enclos pour les animaux avec un environnement correspondant au plus près de leur milieu naturel. Et du côté de la loi, l’animal est désormais considéré comme un être sensible et non plus comme un meuble.

La télévision vous semble-t-elle le meilleur moyen pour sensibiliser les Français et contribuer à faire évoluer le bien-être des animaux ?

EA  : Énormément de personnes regardent la télévision. Pour passer un message, c’est la meilleure chose. Mais pour réussir, il ne faut pas tricher avec les téléspectateurs et être sincère.

Quels reportages vous ont le plus marqués au sein de ce programme ?

SA  : Les voyages nous ont beaucoup marquées de par le contact avec la population. En France, on s’amuse beaucoup, les rencontres avec les éleveurs sont très sympas. Il est important, le dimanche matin, de ne pas parler de la misère du monde.

EA  : chaque rencontre est un privilège, par rapport au public, avec les soigneurs. C’est un partage. Sur nos réseaux sociaux, on se doit aussi de parler de la misère, la fourrure, les cirques...

« Il est important, le dimanche matin, de ne pas parler de la misère du monde »

Comment avez-vous à réagi à l’arrêt de l’émission 30 millions d’amis en fin de saison dernière sur France 3 ?

SA  : C’était une très belle émission, maintenant cette décision appartient la chaîne. Et tant mieux que, de notre côté, nous soyons toujours à l’antenne.

Rémi Gaillard s’est dernièrement fait remarquer en s’enfermant dans une cage pour pousser les Montpelliérains à adopter les chiens et les chats. Ces initiatives de célébrités, souvent engagées politiquement, vous semblent-elles trop rares envers la cause animale ?

SA  : La cause animale devrait être rehaussée en France. Il existe dans le pays beaucoup d’associations qui aident les animaux, mais leur nombre reste insuffisant. Quant à Rémi Gaillard, je salue son geste, il a permis de faire gagner beaucoup d’argent à la SPA. D’ailleurs, il continue ce combat avec une campagne contre la fourrure.

EA : Il n’est pas le seul, heureusement. Mais les célébrités ont un impact, elles devraient toutes y mettre du leur pour défendre ensemble cette cause.

Si vous invitez les téléspectateurs à votre domicile, avec quelles bêtes pourraient-ils faire connaissance ?

SA : J’ai 4 chats : un Sacré de Birmanie qui s’est reproduit avec une femelle, un Européen appelé Minette. Ils ont eu 2 bébés donc c’est une vraie famille avec le père, la mère et les deux enfants (rires).

EA : Pour ma part, j’ai une chienne de 13 ans, un bouledogue anglais qui n’est plus tout jeune, mais aussi des poissons, des crevettes. J’ai eu des chinchillas, mais aujourd’hui, c’est fini, je n’ai plus suffisamment de temps. Je préfère laisser le soin d’adopter à ceux qui ont le temps de bien s’en occuper.