Sandra Lou (Ciné Family) : « Le jour où dans la rue on m’a appelé Madame Bêtisier, j’ai eu un moment de stop ! »
Aux commandes de Ciné Family sur RTL9 et de son talk sur MCS, Sandra Lou a pu évoluer sur de nombreuses chaines de télévision au fil des dernières années. De M6 à TF1, la jeune femme, qui a fait ses premiers pas dans la première saison de Bachelor, a accepté de revenir, sans langue de bois, sur son parcours.
Toutelatele : Parallèlement à vos expositions sur RTL9 et MCS, quel est aujourd’hui votre quotidien professionnel ?
Sandra Lou : Je fais du doublage de dessin animé. J’ai commencé pour la série d’animation Zorro de France 3. Je doublais Inès, la sœur jumelle de Zorro, je me suis éclatée ! C’était top ! J’ai pris un vrai plaisir caché derrière la caméra.
Comment vous êtes-vous dirigée dans ce domaine ?
En fait, j’ai commencé par la comédie avec une série télé de JLA Productions (Le groupe, ndlr), que je tournais avec Jérémy Michalak, Barbara Cabrita, etc. On avait 20 ans, c’était pour France 2 et on a fait 77 épisodes. Mais, très vite, je me suis retrouvée lancée dans l’animation où j’ai tout appris sur le tas. Une fois lancée, j’ai lâché la comédie. Je suis revenue de temps en temps sur des séries pour M6 ou TF1 en faisant des apparitions, comme dans Scènes de ménages, mais c’est compliqué de dire qu’on était comédienne aujourd’hui quand l’animation a pris le pas. Du coup, je fais du doublage de dessin animé comme cela on ne m’embête pas avec l’image. Mais il faut travailler dur pour avoir vraiment les deux pieds dans le doublage.
Ciné Family est devenue évènementiel sur la grille de RTL9. Quelle est votre motivation aux commandes de ce module ?
Quand l’émission hebdomadaire s’est arrêtée, j’étais vraiment triste. On s’est tellement lié, car on a vécu ensemble des trucs de malades ! Mais on a tenu bon avec ces événementielles. On tourne trois à quatre numéros par an, le plus souvent dans des parcs. Comme quoi, ce n’est pas alimentaire pour le coup, mais vraiment pour le fun ! En fait, je m’éclate dans Ciné Family. Je dois être schizophrène (rires).
Si on remonte le fil de votre carrière, après Le Groupe, vous voilà propulsée la première saison du Bachelor, en 2003 sur M6…
Et pourtant, je détestais la télé-réalité ! Ce que personne ne sait, c’est que pour Bachelor, on m’a appelée à plusieurs reprises… Au départ, on m’a dit : « On a vu votre profil chez votre agent, vous nous plaisez beaucoup, c’est pour des prime avec Stéphane Rotenberg ». À cet instant, je comprends que c’est pour co-animer l’émission avec lui. J’étais tout heureuse ! 23 ans, idiote que j’étais ! Elle enchaine en me disant « Il y’a trois castings, dont un où vous devez parler de vos histoires d’amour ». D’un coup, je ne comprends pas trop... D’autant plus que le dernier casting était un entretien axé psychologie. Je trouvais vraiment bizarre d’avoir tout ce process pour être animatrice (rires). Et à la fin, elle me parle de gains, de fiançailles… Je comprends que c’est en fait pour être prétendante ! Je me suis sentie ridicule au possible ! Et je dis « Ah non non, ça ne va pas être possible. »
Et pourquoi avez-vous changé d’avis ?
Elle m’a contacté à nouveau et a tellement insisté… J’ai alors appelé ma mère et j’ai pris la décision de le faire. À l’époque, j’étais célibataire et j’allais tout quitter pour reprendre mes études de psycho pour être orthophoniste. Et étant donné que je crois beaucoup à mon destin, j’ai cédé et je suis allée passer les castings.
« Quand dans Bachelor, j’ai compris que tout était que mascarade, je me suis effondrée en larmes… »
Avec le recul, éprouvez-vous un quelconque regret suite à cette participation ?
Non, au contraire, j’ai bien fait de le faire ! En plus, ça m’a permis de vivre l’aventure des deux côtés. Sur place, j’ai cru que j’allais tous les buter (rires). Les journalistes de l’émission vous manipulent pour amener à ce qu’ils veulent... Je pensais que c’était tous des gens sincères, mais en fait ils avaient seulement besoin de moi. Mais j’étais horriblement naïve, je les croyais. Pourtant à de nombreuses reprises, j’ai voulu partir, car le Bachelor n’en avait rien à foutre de moi ! Quand j’ai compris que tout était que mascarade, je me suis effondrée en larmes… À la fin, dans la voiture, je pleurais. Je leur ai dit « Vous vous êtes tous foutus de ma gueule », le producteur était mal à l’aise… Mais grâce à cette expérience, j’ai compris comment fonctionnait la télé, comment cela se passe pour avoir ce qu’on veut, mais sur l’instant c’était violent ! Voilà pourquoi je n’aime pas les télé-réalité, et je ne veux pas en animer !
Bachelor vous a ouvert les portes de M6. Pour avoir accepté de rejoindre le groupe TF1, six ans plus tard ?
C’était un choix de ma part. Et j’ai peut-être fait une erreur… que j’assume un peu cependant. Quand j’ai quitté la chaine, j’ai tout de suite été récupérée par TF1. C’était formidable pour moi. Je me suis retrouvée dans une autre maison, avec une autre politique. On me fait grandir sur l’antenne de TMC, et d’un coup on me propose de participer à l’after de Danse avec les stars, en parallèle à la matinale de RFM que je coanimais. On m’offre une chronique « réseaux sociaux ». Je n’y comprends rien, c’était un peu chaud (rires). Je sentais une vraie pression, seule face caméra, pendant cinq minutes, à raconter les tweets. Je fais onze émissions. Puis, TF1 se rend compte que la chronique ne servait pas à grand-chose, donc j’ai sauté avec elle ! J’étais en parallèle sur TMC avec les bêtisiers.
Étiez-vous comblée avec ces bêtisiers ?
C’était un gros carton, j’en ai fait six par an, sur toutes les thématiques. Mais le jour où dans la rue on m’a appelé « Madame Bêtisier », j’ai eu un moment de stop ! J’ai donc dit à TMC qu’après trois ans de bêtisiers, je voulais évoluer. Je faisais tout le temps pareil. Je développais des projets de mon côté et on me voit à la télé qu’en mini jupe sur un fond vert en train de parler à des animaux. C’était sympa, mais j’en avais marre !
Pourquoi avez-vous choisi de quitter le groupe TF1 ?
J’ai demandé s’ils avaient d’autres émissions pour moi, la même année que l’arrivée de Courbet pour son talk d’access. Et tout l’argent a été investi sur cette case… On m’a dit en parallèle que les bêtisiers allaient passer de six à deux par an. J’ai donc décidé d’arrêter, car il n’avait finalement rien pour moi. J’avais encore mes émissions sur RTL9, et j’en avais pour le groupe MCS. Je préférais avoir moins de travail et m’éclater sur le câble plutôt que de faire sur TF1 et la TNT des choses qui ne me ressemblaient plus. Maintenant, j’ai un talk avec des sujets qui m’intéressent sur le lifestyle, la déco, la cuisine… Au final, il a fallu que j’aille chercher une émission où l’on me donne de l’importance sur le câble, car ailleurs ils sont frileux !
« Je préférais avoir moins de travail et m’éclater sur le câble plutôt que de faire sur TF1 et la TNT des choses qui ne me ressemblaient plus »
Qu’avez-vous ressenti quand TMC est allée recruter Sandrine Corman pour animer le show Got to dance ?
J’ai été assez triste cette fois-là, d’autant plus que j’étais encore sur TMC. J’en avais marre des bêtisiers, ils le savaient… Mais je crois qu’ils avaient déjà pris la décision de choisir Sandrine Corman. J’aurais aimé l’animer effectivement, mais à un moment on ne peut pas lutter. J’ai cependant échappé à un cadeau empoisonné au sein du groupe ! Bien avant Danse avec les stars, on m’avait fait passer un casting pour TF1. J’ai passé ce casting avec Karine Ferri, qui n’était pas encore sur la chaine. Mais on n’a pas été prises. Sur le coup, on a été dégoûtées ! Il s’agissait de Carré Viiip. Je ne vous dis pas le soulagement quand on a vraiment découvert l’émission à l’antenne !
N’avez-vous pas été contactée pour animer le nouveau Bachelor ?
En fait, ils m’ont téléphoné pour me prévenir qu’ils avaient récupéré la licence Bachelor. Mais ils m’ont dit qu’ils ne me choisiraient pas, car ils voulaient un homme pour animer le programme.
Comme vous êtes-vous retrouvée en 2005 à faire un livre engagé contre le cancer « Finger in the nose » ?
Quand je suis partie de TMC, j’ai souhaité faire un livre avec l’association « Tout le monde chante contre le cancer ». Ayant fait la « speakerine » pendant des années, j’ai voulu me recentrer sur des vraies valeurs, des choses intéressantes et concrètes à faire. Tous les artistes m’ont suivi sur le projet. Je l’ai pitché à Alexandre Astier (Kaamelott, Hero Corp..., ndlr) et cela a eu un impact important sur moi, car je trouve qu’il fait tout avec un vrai génie. Au final, 80 artistes ont participé pour dire qu’un jour on vaincra le cancer les doigts dans le nez. J’ai pu faire ce livre, et ça m’a fait du bien… Je me suis rendu compte que les gens me faisaient confiance et que j’ai pu monter un projet toute seule…
Aujourd’hui quels sont vos projets ?
Je développe actuellement des projets avec une grande boite de production qui me tient a cœur pour des chaines comme Gulli, en tant qu’animatrice si je peux, sinon je laisserais le bébé sans problème. Je n’ai plus ce souci de boulimie d’amour des gens, depuis que j’ai ma fille…