Samy Gharbi (Le secret de la grotte, France 3) : « C’est nécessaire de parler du racisme pour Riad »
Dans son rôle de capitaine de gendarmerie aux côté d’Élodie Varlet, Samy Gharbi offre une vaste palette de sentiments à son personnage. Dans Le secret de la grotte, diffusé ce samedi 11 mars 2023 à 21h10 sur France 3, celui qui interprète Karim dans Demain nous appartient sur TF1 devra coopérer pour élucider plusieurs crimes...
Clément Gauthier : DansLe secret de la grotte, en quoi se différencie Riad des autres rôles de policier dans les fictions unitaires ?
Samy Gharbi : Sur cette gamme d’unitaire, on n’est plus souvent centré sur l’enquête. Là, le binôme que mon personnage forme avec Élodie Varlet est lié à une enquête concernant leurs deux familles respectives, c’est ce qui est intéressant. À la lecture, j’ai vu de l’humour, du drame, de l’enquête, du polar. Je me suis dit que c’était un cocktail explosif pour en faire un bon téléfilm. De plus, je connaissais bien les producteurs avec qui j’ai fait Mis à nu en 2021.
Riad refuse dès le départ de travailler avec Manon, interprétée par Élodie Varlet. Il lui sauve la vie lors de l’interpellation d’un suspect. Très vite leur attirance est palpable. Comment définiriez-vous leur relation ?
Ils vont se rapprocher, car ils se rendent compte qu’avec leurs deux cerveaux, ils avancent dans le même sens. Ils sont sur une même piste qui peut innocenter le frère de Riad, Kamel Lekcir, après avoir fait fausse route il y a trente ans. Ils se mettent dans la même direction. Il y a un jeu de séduction entre eux. Avec la réalisatrice, Christelle Raynal, on s’est dit qu’il ne fallait pas que ça se fasse comme un cheveu sur la soupe.
« Je n’ai jamais ressenti le racisme dans ma vie »
Le sujet du racisme est évoqué dans Le secret de la grotte. Était-ce important pour vous que ce thème soit mentionné dans la fiction ?
C’est nécessaire d’en parler par rapport à l’époque. Il ne faut pas oublier que, dans les années 90, les Arabes et les Maghrébins étaient un peu pointés du doigt. Aujourd’hui, on a fait un bond considérable, même si le racisme est encore présent à certains endroits. C’est la bêtise humaine. Ce qu’on ne connaît pas, on en a peur, car il n’y avait pas beaucoup d’Arabes à Vallon-Pont-d’Arc à cette époque.
Voyez-vous un écho à votre expérience personnelle ?
La famille de mon personnage est arabe, elle a pris deux fois plus cher à cette époque. Si j’avais dû parler de mon personnage aujourd’hui, je n’aurais même pas mentionné le racisme. Personnellement, ma mère est bretonne, mon père est tunisien, je n’ai jamais ressenti le racisme dans ma vie. Maintenant, la France c’est un métissage.
« Je souhaite que Nina et Lou puissent être de nouveau dans les intrigues de Demain nous appartient »
Riad est le père de Luna et Rose, deux petites filles qui se connectent rapidement avec Manon. Cela apporte de la douceur à votre personnage. Comment avez-vous appréhendé ce rôle de père ?
Riad est investi et sérieux dans son travail. Ça amène de la douceur, car il est papa poule et partage la garde une semaine sur deux avec son ex. J’ai trouvé ça très intéressant et touchant. Avec les deux choupinettes dans le scénario, je savais que ça allait casser l’enquête pure et dure.
Dans Demain nous appartient, Karim a une fille, Nina, et il a pris soin de sa filleule Margaux dans les premières saisons. Il ne parvient pas à adopter d’enfant avec Anna (Maud Becker). Pensez-vous que cette situation est sans issue ?
Vous allez le voir rapidement. Je ne vais pas spoiler, mais il faut se montrer patient.
Nina a disparu des intrigues depuis le départ de Lou à Marseille. Est-il possible qu’elles reviennent prochainement dans la série ?
Je souhaite que Nina et Lou puissent être de nouveau dans les intrigues. Je trouverais ça intéressant que l’ex-femme et la fille de Karim reviennent dans Demain nous appartient. Il y a beaucoup de choses à développer.
« Karim peut être sanguin »
Karim a un rôle important par rapport à Rayane (Sasha Birdy). Peut-il influencer son neveu par rapport à la relation entre Romy et Victor ?
Il ne l’influencera pas, car ce n’est pas le sens de ce personnage. Karim est plutôt juste même s’il peut être sanguin. Il ne va pas faire le serpent en convainquant Rayane d’aller parler à Romy pour interférer. Je la mets sur ses gardes. Elle risque de s’en mordre les doigts. Elle est adulte. Je m’occupe de mon neveu comme si c’était mon fils.
Karim va-t-il avoir de prochaines intrigues fortes dans les prochaines semaines ?
C’est en pourparlers avec des échéances dans trois mois. Je ne suis pas à plaindre. J’ai des arches dramatiques, de l’action, et parfois de la comédie. J’arrive toujours à m’éclater autant au bout de six ans.
Vous aimez les arts martiaux et il n’y a pas tellement de combats pour votre personnage. Cela vous manque-t-il ?
Ce n’est pas le format. Autrement, je pense que les producteurs ou réalisateurs se seraient servis de mes compétences pour les mettre au sein de l’action. Après, pour une scène de combat ou une interpellation un peu musclée, il faut que ce soit justifié. Si je commence à faire une chorégraphie à la Jackie Chan, on va dire que ce n’est pas réaliste, ce n’est pas Demain nous appartient. On peut le faire, car j’ai été cascadeur. J’ai fait des gros films. Mais ma blessure au genou m’a quand même coûté. Donc les chutes de hauteur ou encore les acrobaties, je ne peux plus le faire. Par contre, une belle chorégraphie de combat, j’aimerais bien. J’en ai déjà parlé à la production de Demain nous appartient mais ce n’est pas encore arrivé.