Philippe Bas (Profilage) : « Il y a un mélange de distance et de complicité entre Chloé et Rocher »
TF1 diffuse, ce jeudi 10 octobre, la fin de la saison 4 de Profilage. Dans la peau du commandant Thomas Rocher, Philippe Bas évolue dans la série depuis maintenant deux saisons, et forme un duo de choc aux côtés d’Odile Vuillemin. Pour Toutelatele, le comédien dresse le bilan de la série policière qui a battu tous les records.
Claire Varin : Quel bilan faites-vous de la saison pour votre personnage ?
Philippe Bas : J’ai du mal à faire un bilan en distinguant mon personnage du reste de la série. C’est vraiment un ensemble. Il y a quelque chose de très cohérent maintenant, encore plus que dans la troisième saison, qui était le première pour moi. Il y a eu une homogénéité. C’est peut-être aussi pour ça que le public semble apprécier. Auparavant, il y avait, peut-être, plus d’individualités parce que chacun devait peut-être plus penser son personnage que la série. Aujourd’hui, c’est une vraie équipe. La série est plus solide, plus réussie. Même si ce n’est pas encore parfait.
Diriez-vous que Profilage est une série policière française singulière ?
C’est une série française qui est en quelque sorte atypique parce qu’on sort un peu des personnages que l’on a déjà vu. Notre force est peut-être que les auteurs ont réussi à s’inspirer de séries anglo-saxonnes et de séries françaises avec des recettes qui marchent.
Dans cette saison, des libertés narratives ont été prises. On pense notamment à cet épisode qui se déroule dans les années 40 ?
Ce sont des challenges. C’est l’occasion de se faire plaisir et d’essayer autre chose. Ça marche ou pas, peu importe. L’essentiel est d’essayer et de faire. Cet épisode nous a permis à Odile et moi de recréer ce binôme dans une autre dimension. Ça crée une nouvelle respiration dans notre saison. C’est quelque chose de très ludique et de très agréable à faire.
« Notre force est peut-être que les auteurs ont réussi à s’inspirer de séries anglo-saxonnes et de séries françaises avec des recettes qui marchent »
Comment décririez-vous l’évolution de ce duo ?
Leurs rapports évoluent parce qu’il y a une constante dans la protection et l’attitude de Rocher envers Chloé. C’est très important que Chloé puisse faire ce qu’elle doit faire. Il y a un mélange de distance et de complicité entre eux. C’est l’équilibre de la série. Odile fait une vraie composition. Elle a créé ce personnage depuis un certain nombre d’années, mais qui, pour moi, aujourd’hui, est vraiment réussi. Elle est très à l’aise avec sa partition. En tant que spectateur, je trouve que ça se voit. L’équilibre de ce duo transcende cette partition et c’est bien que ça évolue dans ce sens.
Pensez-vous qu’on va vers une relation amoureuse entre les deux personnages ?
Certains téléspectateurs sur les réseaux sociaux nous disent ça. On verra comment les choses évoluent…
Partie 2 > Le succès de Profilage, les projets de Philippe Bas
Fanny Robert et Sophie Lebarbier, les deux créatrices, semblent tenir leur série à la manière des showrunners...
C’est un travail d’équipe, qui fonctionne très bien parce que chacun laisse l’autre apporter sa pierre à l’édifice. Parfois, la vision d’un réalisateur et d’un auteur diffère. La force de Fanny et Sophie est qu’elles laissent, par intelligence, la marge nécessaire de création au metteur en scène, qui lui-même travaille avec notre directeur de production, qui a aussi un rôle très important. Puisqu’au-delà de gérer tout le budget, il doit également orienter le metteur en scène vers des solutions pratiques, qui nous permettent d’apporter plus de choses sur le plan artistique.
Lors de la précédente saison, en qualité de remplaçant de Guillaume Cramoisan, vous vous étiez montré très prudent concernant votre avenir dans la série. Finalement, le public a répondu présent. Comment le vivez-vous aujourd’hui ?
Je le vis avec beaucoup de plaisir et avec la satisfaction du travail accompli. Je garde toujours cette prudence, qui n’est pas une angoisse, juste du réalisme. Sachant que les choses peuvent toujours bouger. Je suis content que le public apprécie parce qu’on fait ce métier pour jouer, mais on est encore plus heureux quand les gens adhèrent. J’ai eu des retours qui étaient pleins de générosité. Je le vis avec humilité malgré tout. Heureusement. Mais aussi avec plaisir parce que c’est une chance.
Stéphane Freiss apparaît en guest-star dans cette fin de saison. Est-ce un hasard ou un « prolongement » de votre collaboration sur La loi selon Bartoli ?
C’est un hasard complet. La chance de Profilage est d’avoir beaucoup de guests. Tout au long de la saison 3 et de la saison 4, j’ai revu de nombreux acteurs que je connaissais, d’autres que j’ai découverts avec grand plaisir. J’aime les gens et j’ai beaucoup d’admiration pour les grands acteurs alors quand ils nous font l’amitié de venir travailler avec nous, c’est toujours un plaisir.
« Je vis ce succès avec beaucoup de plaisir et avec la satisfaction du travail accompli »
Le public de TF1 a pu vous voir dans Nos chers voisins. La shortcom est-elle un format qui vous intéresse ?
J’aime jouer avant tout. La comédie est quelque chose qui m’attire beaucoup et dans laquelle je me sens à l’aise. J’espère que les gens trouvent ça bien aussi. Nos chers voisins était l’occasion de faire une vignette, comme plein d’autres guests, au moment des fêtes. On m’a demandé gentiment et c’est avec grand plaisir que j’ai dit oui. Ça me plait beaucoup, ils me font rire. Le format court permet à de nombreux acteurs de faire des choses formidables et de se faire connaître.
Profilage vous laisse-t-elle du temps pour d’autres projets ?
On ne s’arrête pratiquement jamais de tourner, sauf pour préparer les prochaines sessions. Je ne m’en plains pas au contraire, je suis très heureux de ça. L’année dernière, j’ai donc fait Nos chers voisins et un court métrage, Rue des roses, réalité par Patrick Fabre, qui était le prolongement d’un autre [La moustache de Charles Bronson, ndlr] que j’avais fait sur un sujet très intéressant, et dans l’actualité, sur un couple d’homosexuels et leur rapport à la paternité. Et aujourd’hui, il y a d’autres choses qui se présentent. Peut-être que le succès de la série y est pour quelque chose.