Permis de tuer (France 4) avec Timothy Dalton : pourquoi ce James Bond a choqué le public ?
Une semaine après Tuer n’est pas jouer, qui a offert un carton d’audience à France 4 avec 942 000 téléspectateurs et 4.4% de l’ensemble du public réuni, la chaîne publique enchaîne ce mercredi 20 novembre avec Permis de tuer. Cette suite avec la deuxième et dernière participation de Timothy Dalton est à retrouver à partir de 21h05.
C’est un agent qui n’est pas d’humeur à utiliser les petites formules humoristiques pour charmer Miss Moneypenny, énerver M, Q ou provoquer ses ennemis. Non. Ce 007 est d’une humeur massacrante et massacrer est bien son leitmotiv après que la femme de l’un de ses meilleurs amis ait été assassinée par un trafiquant de drogue, Franz Sanchez.
L’action est en cascade continue et les gadgets raréfiés dans ce seizième opus qui vaut aussi pour la collaboration de l’espion au « permis de tuer » avec Pam Bouvier (Carey Lowell), agent de la CIA. L’occasion de découvrir les premiers pas d’un certain Benicio Del Toro qui en était à sa deuxième apparition au cinéma un an après Big Top Pee-Wee. Malgré un rythme effréné, des plans grandioses et des acteurs convaincants et convaincus, ce 007 tient une place à part dans l’esprit du public.
Des larmes et du sang
En effet, c’est un Bond solitaire et « en mission » dans tous les sens du terme qui entend venger le sort réservé à son ami Félix. Cet épisode est sans aucun doute le plus sombre jamais réalisé au moment de sa sortie en 1989. Depuis, Meurs un autre jour ou Casino Royale qui mettent un scène un Bond torturé par l’ennemi, peuvent prétendre à rivaliser sur ce point. Mais certaines scènes ont littéralement choqué le public qui prenait jusqu’à présent la saga britannique pour un pur divertissement, avec beaucoup de détente et de légèreté.
L’humour a été sacrifié au profit d’une extrême violence à laquelle les bondophiles n’ont pas été habitués : Félix Leiter est balancé aux requins et se fait sectionner une jambe ; Bond fait exploser la tête d’un ennemi dans une scène servie en gros plan ; ou encore un autre bandit se retrouve charcuter dans une broyeuse avec les détails qui s’ensuivent. La prestation de Benicio Del Toro renforce cette atmosphère anxiogène encore inédite depuis le lancement de la saga 27 ans plus tôt.