Patron Incognito, Georges Elkouby (Président de Isotoner) : « On ne peut pas sortir indemne de cette expérience »
L’épisode inédit de Patron Incognito, à découvrir ce lundi 9 janvier 2023 à 21h10 sur M6, met à l’honneur Georges Elkouby, président de la société Isotoner, spécialisée dans la vente de chaussures et accessoires français. Il s’est confié à Toutelatele sur les moments inoubliables qu’il a partagés avec ses employés et ce que cela a changé chez lui.
Ewan Maleszka : Pourquoi avez-vous participé à Patron Incognito sur M6 ?
Georges Elkouby : À l’origine, je trouvais que c’était une bonne idée, car cela donne de la visibilité à la société. On veut montrer l’image d’une entreprise jeune malgré ses 130 ans d’existence, une entreprise tournée vers l’humain. Je voulais montrer les collaborateurs, mettre en avant leurs compétences et leur contribution à notre succès. Il s’agissait aussi de me remettre en question personnellement.
L’émission correspond-elle à ce que vous avez vécu pendant l’enregistrement ?
J’appréhendais un petit peu de me voir pendant une heure et demie, ça fait bizarre pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude. Je l’ai trouvé assez juste avec l’image de la société et le montage colle assez bien avec ce que j’ai vécu.
Comment avez-vous vécu le tournage ?
Je m’attendais à la difficulté d’être acteur, on joue un autre rôle et notre propre rôle en même temps donc c’est difficile pour quelqu’un qui ne vient pas du cinéma ou du théâtre. Aussi, je ne m’attendais pas à voir des carences dans notre fonctionnement, je pensais que l’émission risquait d’être un peu tiède. C’est magique de se retrouver immergé dans un milieu que l’on connait, mais avec une autre tête, c’est un peu comme être invisible dans son propre corps.
« J’ai été terriblement ému par Muriel »
Une immersion vous a-t-elle particulièrement marqué au cours de cette aventure ?
Oui, celle avec Muriel. On a oublié les caméras pendant un moment, on s’est confié et elle m’a parlé de son enfance. J’ai été terriblement ému par ce qu’elle me racontait. D’un point de vue humain, cette partie du tournage m’a particulièrement marqué. Je ne m’attendais pas à me retrouver d’égal à égal avec des gens qui me voient de très loin d’habitude.
Avez-vous eu peur d’être reconnu pendant vos immersions ?
J’étais d’abord très réticent avant d’accepter de tourner l’émission. Quand j’ai accepté, je me suis dit « J’y vais à fond ». Au moment où Muriel me dit « J’ai l’impression d’être dans Patron Incognito », je me suis dit « Ce n’est pas joli, quelque part j’ai grugé un de mes collaborateurs ». Je pensais qu’elle m’avait démasqué, mais juste après elle ajoute : « Non, ça ne peut pas être toi, mon patron je le connais, il n’est pas comme toi. »
Avez-vous gardé contact avec les quatre personnes avec qui vous êtes allé en immersion ?
Il y a évidemment une relation privilégiée qui se crée, on ne peut pas sortir indemne de cette expérience avec les gens que j’ai rencontrés. Par exemple, aujourd’hui on se tutoie, alors que ce ne serait jamais arrivé dans d’autres circonstances. Je suis allé les revoir plusieurs fois.
« J’ai décidé d’accorder aux vendeurs une semaine de congés payés supplémentaire »
Votre participation à Patron incognito a-t-elle changé quelque chose dans votre manière d’être ou de travailler ?
De travailler, je ne crois pas, mais je dois reconnaitre qu’il y a un truc qu’il s’est passé chez moi. Le fait de porter des cartons avec eux, jamais je n’aurais cru que le quotidien de nos vendeurs était comme celui-là. J’essaye d’être au contact des gens d’habitude, mais là, j’ai vécu la vraie vie. J’ai décidé d’accorder aux vendeurs une semaine de congés payés supplémentaire, ce que je n’aurais peut-être jamais fait sinon. J’ai estimé que face à la pression qu’ils subissaient sur le terrain, c’était salutaire.
Allez-vous regarder l’émission lors de sa diffusion ce 9 janvier 2023 sur M6 ?
Bien sûr. Je vais me confronter à la réaction de mon entourage et je suis sûr que personne ne sera indulgent avec moi. Les salariés vont regarder, j’espère qu’Isotoner en sortira grandi. J’avais envie qu’ils se disent : « On bosse pour une société dynamique, le patron se met en danger. Il va au front, il ne nous laisse pas faire ça tout seul ». A posteriori je me suis dit que c’était un vrai risque personnel.