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Patrick Rouiller (gagnant Nouvelle Star 2016) : « Dès que des gens influents commencent à s’acharner, comme Cyril Hanouna et toute sa bande, tous les moutons suivent, et c’est vraiment dommage »

Léopold Audebert
Publié le 04/05/2016 à 13:05 Mis à jour le 04/05/2016 à 13:11

Patrick Rouiller, vainqueur de la douzième saison de Nouvelle Star, dont la finale était diffusée ce mardi 3 mai, est revenu pour Toutelatele sur son expérience au sein du télé-crochet de D8. Après s’être confié sur la saison écoulée et ses futurs projets, il a notamment évoqué la « mauvaise publicité » ressentie à l’encontre du programme, et a abordé ses relations avec le jury et Laurie Cholewa.

Toutelatele : Vous qui aviez déjà participé à Nouvelle Star il y a onze ans, comment avez-vous vécu l’annonce de votre victoire ?

Patrick : J’étais très surpris, je m’attendais vraiment à une victoire de Mia, étant donné ses prestations et l’engouement du public dans les émissions précédentes. Pour moi, c’était un rêve de gosse. Pendant dix ans, j’ai travaillé pour essayer d’accéder à ces primes. L’objectif, c’était de faire un ou deux primes, pour pouvoir vivre cette expérience. Mais je ne m’imaginais pas gagner.

Qu’est-ce qui a changé dans le programme depuis votre première participation ?

Techniquement, rien n’a changé. Le plateau est toujours aussi sublime, tout comme les musiciens et le jury. Après, c’est vrai que ça s’est peut-être un peu essoufflé, et on le voit en terme d’audiences. Ou encore de mauvaise publicité qui a été faite sur cette émission, cette année.

En tant que candidat, avez-vous ressenti cette « mauvaise publicité » ?

Énormément. On était très touchés de voir qu’on parlait beaucoup d’audiences, du buzz lié à JoeyStarr, mais que, finalement, on s’est très peu intéressé aux candidats, alors qu’il y en avait de très bons cette année ! C’était assez douloureux pour nous. Mais, on essayait de se battre pour faire les meilleurs shows possibles et de se donner au maximum pour prouver au public que non, on était vraiment là, et qu’on avait vraiment envie. Dès que des gens influents commencent à s’acharner, je pense à Cyril Hanouna et toute sa bande, tous les moutons suivent, et c’est vraiment dommage.

Quel regard global portez-vous sur la saison écoulée ?

J’ai trouvé que c’était une belle saison, car c’était très éclectique. Il y avait et des propositions et des talents différents ! C’est une émission où ne cherche pas forcément une voix exceptionnelle, mais des gens qui ont des univers. Je pense notamment à Manu, qui a vraiment un truc à part, un côté artistique hyper développé. C’est ce qui fait la force de cette émission. Pour moi, c’est très représentatif de la France. Je suis Suisse, et, pour moi, les plus grands chanteurs français ne sont pas forcément ceux qui ont les plus grandes voix. Quand je pense à Gainsbourg, à Brassens, à Renaud ; ce ne sont pas des chanteurs à voix, mais des gens qui ont des choses à raconter, des histoires et qui savent écrire. Ce sont des artistes qui m’inspirent, et je trouve qu’un Renaud ou qu’un Brassens aurait eu sa place dans Nouvelle Star. En fait, pour moi, la culture française c’est ça ! C’est d’être capable d’amener une émotion, un truc, un univers, sans forcément en faire des tonnes, gueuler ou chanter fort.

« On s’est très peu intéressé aux candidats (...) C’était assez douloureux pour nous »

Durant la saison, la comparaison entre Nouvelle Star et The Voice, diffusée chaque samedi soir sur TF1, a souvent été opérée dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Qu’en pensez-vous ?

On fait toujours le comparatif avec The Voice, ce qui me gêne beaucoup. En disant « Voilà, le niveau de Nouvelle Star est moins bien, la qualité est moindre... ». On est sur deux concepts différents. Je trouve que le concept Nouvelle Star est plus représentatif de la culture française.

C’est pour cette raison que vous n’avez pas participé à The Voice ?

Pour faire une révélation intéressante, j’ai été contacté par le directeur des castings de The Voice, qui m’a fait venir à Paris, pour une audition. C’est très intéressant parce que j’ai chanté ma version de Ces petits riens de Serge Gainsbourg. La version qui a fait pleurer Élodie Frégé et qui fait le buzz sur Youtube. Et on m’a dit « Non, désolé, t’as rien à faire dans notre émission, on sait pas quoi faire de toi, t’as pas le niveau pour faire The Voice. ».

Quel a été le membre du jury qui vous a le plus apporté sur le plan artistique et professionnel ?

Celui qui m’a le plus apporté, humainement, et qui m’a fait le plus rebondir, c’est JoeyStarr ! Il a insisté sur l’idée de faire quelque chose d’autre, d’essayer de prendre des risques. C’est vraiment un des seuls qui venait après la fin de chaque prime me parler, me faire un petit débrief’, me dire un petit mot. Il a une mauvaise image, on dit de lui que c’est une grande gueule, que c’est le mec qui fait des clashs, mais, humainement parlant, il est vraiment exceptionnel. Il a réellement été génial avec moi. D’ailleurs, je l’ai remercié pour ça.

En dehors des émissions, les membres du jury étaient-ils également présents pour vous donner des conseils ?

Oui, bien sûr ! Dans les loges on est ensemble, on est vraiment très proche. Donc avant les émissions, on se voit, on discute. Après les primes, il y a aussi eu quelques fêtes où on a pu échanger, rigoler et danser. JoeyStarr nous a invités à son concert à l’Olympia ; c’était vraiment cool de le voir. Ils ont vraiment été hyper ouverts.

À l’écran, Laurie Cholewa apparaissait réellement proche des candidats, n’hésitant pas à les encourager, ou à les réconforter. Cela vous a-t-il aidé dans la compétition ?

Laurie Cholewa a suivi tous les castings, depuis le début, dans toutes les villes. Mais elle était cachée en régie, et personne ne l’a vue, les candidats ne le savaient pas. Elle a vraiment tenu à suivre l’émission dans les moindres détails pour voir l’évolution des candidats. Elle a été touchée par mes prestations, dès le début, à Lyon. Je l’ai rencontrée à « l’épreuve du feu », et, à la fin du show, elle est venue me parler en me disant : « Je t’ai suivi depuis le début, j’étais dans la régie, tu m’as touché. On sent cette fragilité chez toi, on sent que tu n’es pas sûr de toi ». Elle a été vraiment hyper bienveillante avec moi et a toujours essayé de trouver les mots pour me rassurer et me mettre en confiance. C’est vrai que je suis un mec qui doute énormément, qui me pose beaucoup de questions, donc elle a eu ce rôle-là en sentant que j’étais très sensible et fragile sur certaines phases de l’émission.

« J’ai été contacté par le directeur des castings de The Voice (...) on m’a dit (...) ’t’as pas le niveau pour faire The Voice’ »

Quel a été votre plus beau souvenir dans l’aventure ?

C’est difficile à dire. Mais, forcément, la victoire ! Quand tu mets plus de onze ans, que tu reviens trois fois, et qu’on t’annonce que tu as gagné, c’est quand même un truc... Ce n’est pas une consécration, l’émission est ce qu’elle est maintenant, mais, dans ma vie, c’est une consécration personnelle. Je me suis battu, je n’ai jamais abandonné, j’ai travaillé, et, au final, j’ai quand même réussi à l’avoir cette Nouvelle Star !

Avec cette victoire, vous avez remporté un contrat avec une maison de disques. Quel est désormais votre agenda ?

Fin mai, un album va sortir avec les meilleures chansons que j’ai interprétées durant les primes. Ensuite, je vais commencer à bosser sur un album qui devrait sortir à la fin de l’année, ou début 2017.