Norbert et Jean, le défi > Un binôme à la « Amicalement vôtre »
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Candidat marquant de l’aventure « Top Chef 3 », Norbert Tarayre continue de s’inviter sur les plateaux télé, histoire d’apporter un peu de folie dans la cuisine. Avec son camarade de jeu Jean Imbert, gagnant de « Top Chef », il est aux commandes de « Norbert et Jean, le défi ! », la nouvelle émission à succès de 6ter. Rencontre avec un jeune cuisinier qui agit par coup de cœur.
Jérôme Roulet : Comment vous êtes-vous retrouvé aux commandes de Norbert et Jean, le défi !
Norbert Tarayre : Jean (Imbert, gagnant de Top Chef, ndlr) m’a appelé avant la fin de la diffusion de Top Chef et m’a demandé si ca me disait de faire une émission avec lui. Nous sommes donc partis voir Bibiane Godefroid, Thomas Valentin et Nicolas de Tavernost à M6. Et on s’est retrouvé avec notre émission ! Mais tous les honneurs reviennent à Studio 89 et à la super équipe. C’est grâce à eux qu’on a pu avoir ce genre d’émission, réfléchie et montée. Après la télévision, ce n’est pas notre métier, on est avant tout des cuisiniers.
Aviez-vous cependant cette envie particulière de poursuivre l’aventure à la télévision ?
Non, ma page était tournée et je ne pensais pas refaire de la télé. J’étais heureux d’avoir fait Top Chef et je n’attendais rien d’autres derrière. Après si on vient me solliciter, je suis quelqu’un de joueur et d’épicurien. Et Jean m’a expliqué qu’à deux on aurait plus de forces...
Saviez-vous que votre émission allait être diffusée sur 6ter ?
Non pas du tout, mais cela a été une agréable surprise surtout après les premières audiences. Je pensais qu’on allait être en access sur M6 le samedi ou le dimanche. En plus, c’était au moment où on a appris qu’ils avaient décalé Damidot (D&CO était passée du dimanche au samedi, ndlr). Je me suis « Tiens, c’est peut-être pour nous » (rires). Mais ce serait prétentieux de se dire qu’on arrive à la cheville de Damidot ! On est des petits poussins. Il faut du temps et du travail.
« Je ne veux pas refléter une cuisine aseptisée »
Norbert et Jean : le défi ! a reçu un bel accueil du public. Comment l’avez-vous vécu ?
Je suis content que les gens soient réceptifs. Quand je regarde Facebook ou Twitter, 98% des retours sont bons. J’aime que les gens ne soient pas déçus, et ne se retrouvent pas avec une émission aseptisée ou de la télé-poubelle.
En quoi êtes-vous complémentaire de Jean ?
Notre binôme, c’est « Amicalement vôtre ». J’apporte ma folie de cuisine, des idées farfelues auxquelles Jean n’adhère pas toujours. Il est dans une conformité de cuisine où c’est Bocuse, Jean-François Piège etc... Jean a besoin que ce soit carré : il a honte si c’est moche, alors que moi je n’en ai rien à secouer. Je ne veux pas refléter une cuisine aseptisée. Je suis là pour pousser les limites et montrer aux gens que la cuisine c’est aussi avoir de la folie, de s’éclater, de ne pas se prendre au sérieux et puis de se louper, car ce n’est pas grave !
Est-ce une belle amitié entre Jean et vous ?
Oui c’est une très belle amitié. Maintenant on est totalement opposés. Lui, il s’habille très bien et va dans les soirées mondaines. Moi je rentre chez moi à la première occasion et je mange ma fondue avec ma femme et mes enfants.
PARTIE 2 : Tout sur les nouveaux projets de Norbert sur M6
Comprenez-vous que votre familiarité peut agacer certaines personnes ?
On dit de moi que les dix premières minutes on a envie de me claquer le baigneur, et qu’au bout d’une demi-heure, on s’attache. On se rend compte que je ne suis pas là pour déstabiliser ou soumettre les gens à une idéologie de personnalité. Je suis né comme ça j’assume d’être comme ça . Lorsque j’ai dit à Martine Aubry au « Grand Journal » qu’elle ressemblait à de la fécule de pomme de terre, elle ne l’a pas mal pris. Je ne suis pas un agressif, ni un emmerdeur. Je dis ce que je pense. Maintenant, on m’aime ou on ne m’aime pas...
N’êtes-vous pas trop dans le show parfois ?
Je suis comme ça au naturel. J’aime les gens. Je ne suis pas un faux gentil. Je travaille beaucoup sur l’humain. J’ai envie de réaliser une émission avec eux pour qu’ils s’éclatent. Je veux avancer dans un univers où on veut déconner et ne pas faire de la démagogie a deux balles.
Vous avez le projet d’un grand dîner caritatif sur M6. Ou êtes-vous ?
J’attends des réponses, j’espère qu’elles seront favorables. Ce format d’émission doit être travaillé, mais elle peut faire du bien et être une prise de conscience.
« La télévision n’est pas le leitmotiv de l’argent ou de la gloire en soi »
Souhaitez-vous faire passer des messages à travers ces différents programmes ?
J’ai envie d’écarter une certaine forme d’hypocrisie et de monter aux gens quelle est la condition de la vie française. Il y a plusieurs idéologies de s’en sortir. Charité bien ordonnée comme toujours par soi-même. Quand tu as mis ta famille en sécurité, tu peux te permettre d’aller voir les gens et de leur donner de ton temps et de l’argent. La télévision n’est pas le leitmotiv de l’argent ou de la gloire en soi.
Peut-on dire aujourd’hui que Top Chef a changé votre vie ?
Top Chef a changé ma vie, mais ça ne m’a pas changé. Oui, je mange de plus en plus souvent au restaurant chinois, japonais, au McDo... Oui, je me permets de faire des choses dont je n’avais pas habitude de faire au quotidien. On a une revanche sur la vie d’avant, mais on ne dépense pas à tire-larigot. On est toujours dans le même appartement, on fait toujours autant attention à l’argent. Sinon, j’ai créé ma société d’événementiel de consulting, et aujourd’hui le phénomène ne s’est pas encore estompé.
Quels sont vos projets pour cette année 2013 ?
Je dois d’abord légitimer mon image d’animateur et de cuisinier. 2013 verra l’ouverture d’une chambre et table d’hôte, de la sortie d’une huile d’olive, d’une ligne de vêtements... L’huile d’olive, je l’ai fait sur des royalties. Je m’occupe de promouvoir le produit. Je travaille sur l’humain, en fonction de la demande et des projets qui me plaisent. Je ne fais pas de l’argent pour faire de l’argent...