Nicole Eggert (Summer) : « Alerte à Malibu a changé la vie des acteurs et aussi celle du public »
Nicole Eggert, l’interprète de Summer Quinn dans la série culte Alerte à Malibu, âgée aujourd’hui de quarante-neuf ans, s’est confiée auprès de Toutelatele sur sa carrière atypique, débutée très jeune. La comédienne est revenue, entre autres, sur le phénomène suscité par Alerte à Malibu, à suivre du lundi au vendredi à 15h55 sur RTL9.
Thibault Urrea : Comment êtes-vous arrivée dans la série culte Alerte à Malibu ?
Nicole Eggert : J’ai été impliquée dans Alerte à Malibu à la suite du succès de Charles s’en charge, feuilleton dans lequel je jouais (de 1987 à 1990, NDLR). La production souhaitait m’engager dans l’idée de produire un spin off sur de jeunes sauveteurs encore à l’école. Leur plan était de me faire entrer sur la série originale pour ensuite enchainer sur ce dérivé qui n’a finalement jamais vu le jour.
Comment s’est déroulé votre départ de Alerte à Malibu après deux saisons ?
Je suis partie, car je me suis rendu compte que ce n’était pas exactement ce que je souhaitais pour ma carrière. Je voulais retourner à ce que je faisais avant. Je ne me sentais vraiment pas à l’aise. Je n’étais pas bien dans ma peau. J’étais très jeune et n’étais pas prête pour continuer cette aventure.
Cette image de sauveteuse en maillot de bain rouge vous colle-t-elle toujours à la peau ?
Concernant les clichés inerrants au show je pense qu’au départ la série a été mal jugée, surtout aux États-Unis. Le public ne nous prenait pas au sérieux dans nos tenues. Les gens n’avaient pas conscience réellement de ce qu’ils regardaient, de l’ampleur que la série allait avoir finalement dans leur quotidien et plus généralement sur la pop culture. Et, il est vrai que j’ai été assez découragée à la suite de cela.
« Je ne me sentais vraiment pas à l’aise. Je n’étais pas bien dans ma peau »
Vous avez fait un retour en 2003 dans le téléfilm Alerte à Malibu. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Je retiens surtout le tournage à Hawaï. Nous avons tourné dans cet endroit magnifique, devenu avec le temps ma deuxième maison. J’ai grandi en Californie, et connais bien ses plages. Hawaï reste pour moi un idéal. J’y passe désormais beaucoup de temps. Tourner un jour là-bas a été pendant très longtemps un rêve pour moi.
Vous travaillez actuellement sur la production d’un documentaire sur la série Alerte à Malibu. Était-ce important pour vous de revenir sur ce phénomène ?
Nous sommes toujours en pleine production du documentaire, il nous reste encore des interviews à réaliser et énormément de montage. L’idée serait de terminer le film au printemps. Nous travaillons très dur, et c’est encore plus compliqué en ce moment à cause de la pandémie. Il était très important pour moi de travailler sur ce documentaire, car il s’agit d’un véritable hommage au show. De plus, cette série a été un véritable voyage et on devait le montrer de la meilleure des façons. L’idée est de mettre en avant comment ce show a changé la vie des acteurs et aussi, par extension, celle du public. Je voulais insister sur ce phénomène, à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas encore.
Quels leviers avez-vous utilisés pour que votre documentaire se démarque ?
Comme je le disais, Alerte à Malibu a eu un énorme impact sur la pop culture notamment. Nous voulions mettre l’accent sur plusieurs aspects que le public n’avait peut-être pas forcément imaginé. Le documentaire suivra aussi l’après Alerte à Malibu des comédiens. Je pense que nous avons réussi à réintroduire tous ces personnages pour un nouveau public. En tout cas, c’est un exercice très amusant et, bien entendu, introspectif.
« Alerte à Malibu a eu un énorme impact sur la pop culture »
Qu’avez-vous pensé de la version cinéma, sortie en 2017, d’Alerte à Malibu avec Dwayne Johnson et Zac Efron ?
J’ai trouvé le film très amusant. La production a fait du bon travail, notamment avec mon personnage. Mais l’aspect comédie était un peu trop présent et l’esprit de la série originale a été finalement un peu perdu.
En 1981, dans le film Riches et célèbres, vous avez eu l’occasion de tourner à l’âge de huit ans avec Jacqueline Bisset et Candice Bergen. Que retenez-vous de cette expérience ?
Elles étaient incroyables, de véritables icônes, les meilleures des meilleures ! J’ai aussi eu l’occasion de travailler avec Meg Ryan sur ce film, où je jouais sa version plus jeune. C’était très amusant, tout le monde prenait son temps. Mais surtout, ce long-métrage a été dirigé par George Cukor (My fair lady, Une étoile est née, NDLR), et travailler avec lui a changé ma vie et mes perspectives sur cette industrie. Cette opportunité a été une véritable chance pour moi.
Avec Hooker, Madame est servie, vous étiez une véritable enfant de la télé dès l’âge de neuf ans. Aujourd’hui, avec le recul, quels temps forts conserveriez-vous sur cette première partie de votre carrière ?
Globalement cela a été merveilleux. À l’époque, je n’avais pas forcément choisi cette voie, c’est venu tout simplement à moi. Cette carrière m’a tout de même permis par la suite d’assumer ma vie, d’élever mes enfants et passer du temps avec eux. Ces premières expériences m’ont offert une belle destinée. De temps en temps, il m’arrive de m’arrêter et de me demander comment aurait été ma vie si je n’avais pas été comédienne. Qu’aurais-je été si j’avais choisi mon propre chemin ? Mais je pense que c’est propre à chacun de se poser ce genre de questions. Néanmoins, avec le recul, je n’aurais rien changé.
« J’ai littéralement pleuré »
Vous avez joué dans de nombreux unitaires. Aujourd’hui, le genre inonde la télévision française qui rediffuse certains de vos téléfilms. On vous voit moins depuis quelques années dans ce genre, est-ce une volonté de votre part ?
Avec la pandémie, j’ai réalisé que je devais passer encore plus de temps avec ma plus jeune enfant. J’ai une autre fille, adulte, qui est indépendante maintenant. Elles sont ma raison de vivre. Néanmoins, je pense régulièrement à revenir sur les plateaux, mais la période actuelle rend les choses compliquées. On ne peut plus tourner comme on veut. Aujourd’hui je suis à la maison, je m’occupe de ma fille. Nous verrons ce qu’il se passera dans les prochains mois.
Sur votre Instagram, vous n’hésitez pas à défendre régulièrement plusieurs causes. Comment avez-vous réagi en apprenant les intrusions survenues au Capitole le 6 janvier dernier ?
Cela a été très dur. J’ai quitté la pièce où je me trouvais quand j’ai appris ces nouvelles, et j’ai littéralement pleuré. Je ne voulais pas faire peur à ma petite fille. J’étais à la fois très émue et très apeurée. Beaucoup de choses se sont passées entre la pandémie, le fait de rester à la maison et maintenant cette révolte… Nous vivons une époque très angoissante qui vous pousse à vous questionner sur l’avenir au point de vous faire paniquer. On se demande si les choses vont revenir à la normale. C’est très décevant de voir autant d’Américains avec cet état d’esprit et de voir mon pays aussi divisé. En 2021, je n’arrive pas à croire qu’autant de gens agissent ainsi. C’est terrifiant et cela me fait peur pour le futur de mes enfants. En attendant, je me concentre sur ma fille ainsi que sur moi-même. C’est déjà beaucoup ! (rires)
Le générique culte d’Alerte à Malibu