Nathalie Noennec (Nouvelle Star 2017) : « Ce métier est difficile et il faut être armé pour cela ! »
Directrice artistique spécialisée dans l’identité visuelle de nombreux chanteurs (Alain Souchon, Renaud, Axelle Red…), Nathalie Noennec a rejoint le jury de Nouvelle Star depuis le 1er novembre sur M6. Elle est revenue sur ses premiers pas de juré dans l’émission juste après le début des castings.
Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre le jury de Nouvelle Star ?
Nathalie Noennec : Mon cas est un peu particulier puisque je suis arrivé sur ce programme sur une proposition de Benjamin [Biolay]. Je connais un peu Renaud [Le Van Kim, co-producteur de l’émission], car il était déjà là quand j’ai commencé à accompagner des artistes il y a trente ans. C’est une proposition qu’on ne peut pas refuser même si je n’aurais pas pu imaginer faire partie du jury. Le programme m’intéressait et j’étais assez curieuse de découvrir ce milieu.
Connaissiez-vous les autres membres du jury ?
À part Benjamin, j’ai découvert humainement Béatrice (Cœur de Pirate) et Dany [Synhté]. Bien sûr, je connaissais le travail de Béatrice et j’ai toujours été impressionnée par son allure avec, en même temps, sa force et sa fragilité. On sent une réelle détermination chez elle. Je découvre Dany, même si je connaissais ce qu’il produisait. Je suis très surprise par la maturité de ses interventions. C’est un vrai musicien et un vrai artiste.
Avez-vous regardé les précédentes saisons de l’émission ?
J’ai toujours regardé le programme, car l’émergence d’un artiste m’intéresse. J’ai accompagné des chanteurs dans leur image, mais j’ai aussi fait des développements d’artistes à leurs débuts tels que Les Innocents, Axelle Red… Après, on a tous des attachements et j’ai suivi plusieurs candidats de ce télécrochet. Camélia Jordana m’avait bluffé, par exemple, avec son profil sublime entre Juliette Greco et une statue grecque. J’adore la musique et le spectre de mes goûts est très large : je suis autant fan de Sheila que de Debbie Harry [la chanteuse de Blondie] ! Le challenge de trouver la nouvelle star et, pourquoi pas, travailler sur son image est quelque chose que j’aime bien.
« J’ai été surprise du niveau des candidats et j’ai parfois été émue aux larmes »
Vous avez un profil assez atypique et plutôt inédit dans un jury en n’étant pas artiste et en étant conseillère image. Qu’allez-vous apporter de nouveau ?
Après les premiers castings, on commence à sentir que l’on est à l’aise avec les autres et que l’on est dans l’addition de désirs et de compétences. Je n’irais jamais sur le domaine purement musical, mais je me sens très à l’aise de juger que ce n’est pas le bon répertoire ou si quelqu’un a une trop grande inhibition. Une carrière est un tout et la présence compte beaucoup. Lors des premiers castings, il y a eu quelques accidents d’interprétation, car les candidats étaient engloutis par l’émotion.
Comment un candidat peut-il vous séduire ?
Cela ne va pas se jouer sur la bonne jupe ou la bonne chaussure. Pour moi, la justesse et le timbre de la voix reste la valeur cardinale. Je ne suis pas artiste et je suis impressionné par la force d’analyse des autres membres du jury. J’ai été très surprise de l’âge des candidats et de leur aisance à reprendre un standard de la musique ou une chanson de Jacques Brel, alors que c’est l’Everest ! Peut-être que mon rôle se déroulera avec le temps.
Avez-vous été surprise par le niveau des candidats ?
Oui, j’ai déjà été étonnée par le répertoire, car il y avait beaucoup de personnes qui reprenaient Vianney par exemple. J’ai été émue aux larmes par certains candidats. En même temps, les casseroles étaient très franches dont j’ai pu me lâcher avec Benjamin. J’ai été surprise du niveau, mais, quand on voit ce qu’on demande à un artiste, il va falloir être très exigeant et dur, car cette vie n’est pas facile. Cela m’intéresse aussi de découvrir ceux qui sont des auteurs et des compositeurs.
Est-ce difficile de dire non à un candidat ?
Quand on a une pensée articulée et qu’on est une force de proposition en expliquant son choix, c’est facile. Dire à un candidat qu’il n’était pas mauvais et qu’il peut revenir plus tard, car il pourra progresser n’est pas quelque chose que l’on dit à l’emporte-pièce. Ce métier est difficile et il faut être armé pour cela. Bien sûr, il y a des gens à qui on dit non, mais on reste toujours honnête.