Michel Drucker : ce terrible traumatisme qui affecte l’animateur de Vivement Dimanche
L’animateur au plus de soixante ans de carrière, Michel Drucker, aux commandes de Vivement Dimanche sur France 3, s’est confié à l’addictologue Laurent Karila dans la seconde saison de son podcast Addiktion. Il est revenu sur sa boulimie du travail et sur les origines de cette addiction en lien avec son enfance.
Au micro de Laurent Karila, le professeur de médecine auteur de l’épisode du podcast Addiktion intitulé Michel Drucker : accro au boulot, Michel Drucker a parlé de son enfance comme étant le point de départ de sa volonté de réussir après une période d’errance.
Michel Drucker explique d’emblée : « Ma passion pour le travail est venue tard comme pour tous les cancres ou les autodidactes. J’ai fabriqué mes propres prothèses tardivement. Je n’ai rien fait entre l’école primaire et 18 ans. Je ne savais pas ce que je voulais faire, je m’ennuyais beaucoup et j’étais dans un milieu très anxiogène. » Dans Addiktion, le psychiatre Laurent Karila cherche à comprendre les mécanismes en jeu dans le processus d’addiction comportementale, en l’occurrence.
Le parcours de Michel Drucker et sa volonté de réussir
L’ex-présentateur de la mythique émission Champs-Élysées, programmée dans les années 90 sur Antenne 2, revient longuement sur son enfance : « Je suis de l’Europe de l’Est, les gens ne sont pas calmes comme ceux de la Méditerranée. Je viens des Carpates, des brumes de l’Europe Centrale, de l’empire austro-hongrois. Il y avait une atmosphère très anxiogène à la maison. Mes parents sont venus en France dans les années 30, une période très sombre de l’Histoire. Mon père voulait que ses trois fils soient numéro 1 et ça m’a traumatisé. Mes deux autres frères l’ont été, et moi, j’étais coincé. »
Avec sa façon romanesque de narrer son histoire, le journaliste de formation poursuit à propos de ce terrible traumatisme qui le poursuit : « C’était une vie d’angoisse, une vie d’inquiétude dont je parle dans mon spectacle (De vous à moi au théâtre Marigny, NDLR.). C’est-à-dire que j’avais l’angoisse de la fin de la saison de l’année scolaire et de la reprise, car ça se passait mal. Je me rongeais les ongles, j’étais triste, j’avais des palpitations. À la maison, c’était un cauchemar. Mon père me lançait cette question : Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? »
Après avoir raconté son histoire personnelle, ses relations avec ses parents et ses frères, l’animateur de Vivement dimanche, à l’antenne de France 3 chaque dimanche à 13h30, explique son périple et ses premiers pas à la télévision après son service militaire en tant que 2e classe dans l’Armée de l’air. Il a, en effet, découvert qu’il était affecté à 200 mètres des studios de la télévision : « Je suis arrivé en 1963 faire un stage l’été. J’ai su que c’était là que j’allais faire mon trou. J’étais très joyeux. Je découvrais l’information et la télévision qui en était à ses balbutiements avec environ 4,5 millions de postes en France. »
Sa première apparition télévisée et la réaction de son père
Sur le souvenir de première apparition à la télévision, dans Sports dimanche en 1965, il poursuit : « Un soir de 64-65, on m’a mis à l’antenne pour remplacer quelqu’un entre deux monstres sacrés, Léon Zitrone, la plus grande star de la télévision de l’époque, et Roger Couderc. » Il raconte avoir été saisi de tremblements avec les feuilles dans ses mains en donnant les résultats sportifs « comme si [il avait] un parkinson précoce. »
Loquace, la vedette de la télévision poursuit : « Du jour au lendemain, on a connu ma tête sans savoir mon nom. Le deuxième stade en télévision, c’est de mettre un nom sur un visage. Par exemple, sur les chaînes d’information en continu, ça m’intéresse de savoir comment s’appellent les journalistes. Parmi la nouvelle génération, avec certains journalistes brillants, on se demande le nom de certains. Du jour au lendemain, parce qu’on avait vu le gamin qui tremblait, on demandait : « Michel, ça va mieux depuis hier, vous ne tremblez pas. »
Michel Drucker relate ensuite la réaction de son père ayant vu son fils sur le poste de télévision, appelant le patron de la première chaîne de l’ORTF : « Je suis le docteur Drucker, je suis le père de ce jeune garçon que vous venez de passer à la télévision. Il n’a pas de diplôme, pas de culture, c’est un anxieux, c’est suicidaire de le mettre à la télévision alors qu’il n’a rien prouvé. »
Michel Drucker est à retrouver ce dimanche 8 janvier 2023 avec le deuxième numéro de l’année de Vivement Dimanche sur France 3.