Merci, les enfants vont bien ! > Marie Denarnaud
La famille Blanchet revient le 29 mars, après le succès du 3e épisode de leurs aventures dans Merci les enfants vont bien sur M6. Isabelle, Jean-Pierre et leurs 8 enfants habitent toujours leur grande maison dans l’arrière-pays marseillais. Emma, l’aînée, déprime après l’annulation de son mariage. Elle retombe bien vite amoureuse... mais d’un ancien amant de sa mère. Sa sœur Isis réserve elle aussi une belle surprise à ses parents. Entretien avec Marie Denarnaud, qui incarne l’artiste fantasque de la petite famille.
Anne-Sophie Hojlo : La comédienne Mélanie Thierry jouait Isis dans les deux premiers épisodes. Comment avez-vous abordé ce personnage, tenu auparavant par une autre ?
Marie Denarnaud : Comme n’importe quel autre rôle, sans réfléchir au fait que c’était la reprise de quelque chose. Je pense qu’il est plus riche de faire avec ce qu’on est soi, plutôt que d’essayer de reproduire ce qu’a fait quelqu’un d’autre. Surtout que nous sommes très différentes, et physiquement, et dans notre travail. De plus, les diffusions des épisodes 1 et 2 puis 3 et 4 ont été espacées dans le temps. Et il faut savoir qu’au théâtre, reprendre un rôle est extrêmement courant. Il suffit de se caler dans la mise en scène, dans l’univers du film.
Anne-Sophie Hojlo : Mais il n’est jamais facile d’arriver au sein d’une équipe déjà constituée : comment avez-vous réussi à y trouver votre place ?
Marie Denarnaud : Honnêtement, cela n’a pas été très difficile. J’en connaissais déjà certains : Pascale Arbillot, Virginie Lanoue. J’avais également de très bons rapports avec Stéphane Clavier, que j’avais rencontré plusieurs fois. En effet, c’était une équipe déjà constituée, mais tous ont travaillé sur autre chose en un an. Et puis l’ambiance est très bonne !
Anne-Sophie Hojlo : Comment vous êtes vous retrouvée sur le projet ?
Marie Denarnaud : Au départ, pour les premiers épisodes, Stéphane m’avait appelée, mais j’étais en pleine tournée au théâtre, et donc je n’avais pas pu tourner avec lui. Il avait alors cherché d’autres actrices et choisi Mélanie Thierry. Quand à son tour elle a été occupée au théâtre, il m’a tout de suite rappelée. Il a ensuite fallu convaincre les producteurs, qui étaient un peu embêtés au départ par nos différences.
Anne-Sophie Hojlo : Par quoi avez-vous été séduit dans le personnage d’Isis ?
Marie Denarnaud : Elle est un élément d’une grande fratrie qui a du mal à exister, et qui cultive donc un côté très fantasque. Isis est encore dans l’adolescence, même si elle fait partie des aînés. Elle a beaucoup de mal avec les responsabilités, elle fuit en étant une « artiste ». Ce qui m’a séduit, c’est son côté égoïste, individualiste, de mauvaise humeur. Elle a une façon de ne jamais se soucier des autres qui est assez gratinée. Et puis, c’est un personnage drôle, avec beaucoup de liberté : c’est amusant pour un acteur...
Anne-Sophie Hojlo : Elle paraît tiraillée entre son côté délirant et fantasque, et sa volonté de construire et d’avancer dans sa vie...
Marie Denarnaud : Tout à fait. Elle est très maladroite, ne sait pas comment faire, et marche aux à-coups : un truc lui plaît, elle fonce. Quand elle décide se marier, c’est à la fois parce qu’elle est jalouse que toute l’attention se focalise sur sa sœur, et aussi car tout d’un coup elle se dit : « Chouette, c’est cool, le mariage ! » Elle est très immature, ne réfléchit pas vraiment avant de prendre des décisions.
Anne-Sophie Hojlo : La fin du 4e épisode laisse supposer que vous aurez un rôle plus central dans les épisodes suivants. Est-ce le cas ?
Marie Denarnaud : Il y a 2 épisodes prévus qui devraient se tourner assez rapidement, entre mai et juillet. Nous n’avons pas encore les scénarios définitifs, mais effectivement je devrais avoir un rôle assez conséquent dans l’épisode 5 (comme Virginie Lanoue dans l’épisode 4, diffusé le 29 mars). Mais les parents restent les héros.
Anne-Sophie Hojlo : La série mêle un certain réalisme à une bonne dose de burlesque : comment arrive-t-on à trouver le juste équilibre en tant qu’acteur ?
Marie Denarnaud : Les situations ne sont pas forcément réalistes, mais les sujets abordés sont assez profonds, et peuvent concerner tous les téléspectateurs. L’aspect burlesque sort plutôt de l’écriture, et des personnages. Le comique, c’est ce qui demande en réalité le plus de sérieux et de travail.
Anne-Sophie Hojlo : Connaissez-vous la série « Sept à la maison », qui met en scène une famille très nombreuse comme « Merci les enfants vont bien » ?
Marie Denarnaud : Je n’ai jamais eu de télévision : je ne connais aucune série, je n’ai aucune référence. D’ailleurs, je n’ai jamais considéré ce téléfilm comme une série.
Anne-Sophie Hojlo : Le fait qu’il y ait beaucoup de personnages dans « Merci les enfants vont bien », et que le tournage se déroule en province, vous a-t-il rappelé l’esprit de troupe du théâtre ?
Marie Denarnaud : Oui, tout à fait, c’est aussi le réalisateur qui génère cela. L’ambiance était presque celle d’une troupe de théâtre, car tout le monde est là tout le temps, que ce soit pour une scène de repas où on va dire une phrase, ou une grande scène où on pleure parce que son amoureux est parti.
Anne-Sophie Hojlo : Vous avez un parcours assez éclectique entre télévision, cinéma et théâtre. Pour vous, toutes ces expériences sont comparables ?
Marie Denarnaud : C’est cela qui est riche : arriver à travailler partout. On ne fait pas appel aux mêmes ressources, mais quel que soit le lieu, il faut tout faire avec beaucoup de sérieux, sans se prendre soi au sérieux.
Anne-Sophie Hojlo : Votre filmographie témoigne également de votre éclectisme quant au choix des films et des réalisateurs. Comment passe-t-on de l’univers de Patrick Sébastien (T’aime) à celui d’Edouard Baer (Akoibon) ?
Marie Denarnaud : Personnellement, je trouve ça plus enrichissant de travailler avec plein de gens différents. Pour le film de Patrick Sébastien, j’avais 19 ans, je ne savais pas qui il était - et d’ailleurs, c’est en partie pour ça qu’il m’a choisie. Je faisais beaucoup de théâtre, et c’est la première personne qui m’a proposé un premier rôle au cinéma. Je ne regrette pas du tout d’avoir fait ce film, même s’il ne correspond pas du tout à mon univers, car j’ai tout appris là. Le scénario était magnifique, il y avait de grands acteurs, un grand rôle. Evidemment je suis beaucoup plus proche de l’univers d’Edouard Baer. Mais au départ, on va vers les gens qui viennent vers vous. Si c’était à refaire, je le referais demain.
Anne-Sophie Hojlo : Quels sont vos projets ?
Marie Denarnaud : Actuellement, je suis en train de finir une série de 8 épisodes de 52 minutes pour France 3, « Le réveillon des bonnes », qui sera diffusé à Noël 2007. Je joue une jeune intellectuelle socialiste et féministe du début du XXème siècle. Je termine également un film de Jacques Maillot avec François Cluzet et Guillaume Canet, « Les liens du sang ».