Marine Danaux (Plus belle la vie) : « Je ne joue pas Sophie comme une méchante manipulatrice... »
Sophie Corcel a bousculé la famille Marci, plus divisée que jamais dans Plus Belle la vie, à suivre chaque jour à 20h20 sur France 3. Son interprète, Marine Danaux, a défendu son personnage en mettant en avant sa fragilité et sa maladresse.
Joshua Daguenet : Sophie ne fait pas dans la demi-mesure depuis son arrivée dans Plus belle la vie, entre l’appartement de Thomas et Gabriel, le bar de Roland, la façade taguée du « Marci »… Quelles sont ses limites ?
Marine Danaux : C’est une femme un peu paumée qui est en dépendance affective des hommes qu’elle croise. Elle agit de manière spontanée, mais pas en manipulatrice. Elle saisit les opportunités où elles sont. Je ne joue pas le personnage dans une méchanceté voulue.
Avez-vous pris des renseignements sur les Marci, famille historique du Mistral, avant de rejoindre le casting et devenir la fille cachée de Roland ?
Oui, je me suis renseignée un peu, sur le fait qu’il y avait des enfants cachés comme Thomas. Des répétitions s’opèrent. Il est vrai que le public a un peu du mal avec le personnage de Sophie, ce que je peux comprendre, car elle est arrivée avec son passif, deux enfants qui sont ceux de Roland. Et en plus, ce dernier fait tout pour aider cette femme.
Beaucoup peinent encore à croire que Roland ait pu cacher aussi longtemps l’existence de Sophie. Peut-on s’attendre à de nouveaux rebondissements sur ce lien de parenté ?
Oui, je pense qu’il y aura de nouveaux rebondissements même si je ne suis pas encore au courant. Je reçois mes textes de deux à quatre semaines avant le tournage et j’ignore vers quoi se dirige mon personnage.
« Il y aura de nouveaux rebondissements entre Sophie et Roland »
Votre personnage a débarqué, accompagné de ses deux enfants. Il a fallu afficher une complicité immédiate avec les interprètes de Kilian et Lola…
Je découvrais la série en arrivant. Je ne connaissais pas toutes les histoires complètes de tous les personnages. Cela fait 16 ans que Plus belle la vie existe et je me suis attardée sur les derniers événements. Je devais tisser un lien privilégié avec Roland sans le connaître et des adolescents de 15 ans alors que mes enfants ont 4 ans et 7 ans dans la vie. Cela nous a liés très vite à des personnages déjà existants avec un passif morcelé. Nous avons été mis tout de suite dans l’ambiance avec des objectifs très clairs, mais je ne connais pas l’avenir de Sophie...
Il a été convenu que vous vous imposiez comme une nouvelle famille à la suite de plusieurs départs...
Oui, nous sommes une nouvelle famille qui s’installe pour un petit moment.
Kilian semble un peu plus équilibré que sa petite sœur. Lola a-t-elle les défauts de sa mère ?
Sophie est une femme maladroite qui n’a pas confiance en elle et qui est dans la dépendance affective des hommes qu’elle rencontre. Elle se fait donc manipuler. Lola a des problématiques d’anorexie, mais elle sait ce qu’elle veut. C’est une adolescente têtue, forte et ses objectifs sont plus clairs. Sa fragilité est mise dans un engagement en quête de reconnaissance. De son côté, Sophie va reprendre confiance en elle. Il ne faut pas oublier que c’est une femme battue et elle prend ce qui lui arrive comme des bouées de sauvetage.
Sophie pourrait-elle s’apaiser et trouver un terrain d’entente avec Thomas et Barbara ?
En tant que personnage, je peux dire que oui, mais je ne peux pas le savoir (rires). Maintenant, c’est la guerre entre les deux clans, plusieurs coups bas vont être portés par les uns et les autres, mais j’ose imaginer qu’il puisse y avoir une réconciliation à un moment donné. Après la bataille, il peut y avoir une accalmie.
« Il faut être bon tout de suite et nous n’avons pas trop le droit à l’erreur »
Il s’agit du premier feuilleton quotidien que vous intégrez. Est-ce une façon différente de travailler par rapport au cinéma ou des épisodes unitaires de séries télévisées ?
C’est un tout autre travail parce qu’on ne sait pas vers où le personnage va se diriger. On ne connait pas les intentions dans le durée et c’est compliqué de ne pas savoir vers quoi tend son évolution. Le rythme de travail est soutenu et rapide pour l’apprentissage des textes, les séquences à jouer… Il faut être bon tout de suite et nous n’avons pas trop le droit à l’erreur. Par rapport à d’autres tournages que j’ai vécus, c’est une expérience vraiment différente. Cependant, ce qui m’a étonné en démarrant Plus belle la vie, c’est de ne pas avoir de retour immédiat. D’habitude, on prend le temps de revoir la scène pour les comédiens qui le souhaitent, mais là, on ne se voit que trois semaines plus tard à la télé comme les téléspectateurs.
Cela vous a perturbée au début de l’aventure de ne pas être briefée ?
J’ai été étonné par le fait de ne pas me voir derrière l’écran pendant le tournage. Nous avons des répétiteurs et des coachs et, du coup, nous avons une totale confiance en eux. Ils sont le miroir de ce que nous avons joué et nous disent ce qui est bien, moins bien, ce que l’on doit améliorer.
Les remarques ont-elles été en phase avec vos impressions ?
Pour tout vous dire, j’ai incarné Sophie comme étant une femme perdue. Malgré tout, je suis surprise par la réaction du public. C’est impressionnant comme l’image peut déformer ce que nous essayons de jouer de manière spontanée. Je ne joue pas du tout Sophie comme une méchante. Les scénaristes écrivent au fur et à mesure, mais ils ne veulent pas nous influencer. Quand je croise des fans qui me connaissent dans la rue et qu’ils me disent que je fais la méchante, je ne vis pas du tout mon personnage de cette façon...