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Marche à l’ombre (France 2) : pourquoi Michel Blanc a mal vécu le succès de son premier film ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 17/04/2020 à 14:00 Mis à jour le 17/04/2020 à 17:38

Ce 17 avril, France 2 poursuit la diffusion de ses films patrimoniaux avec Marche à l’ombre, premier long-métrage réalisé par Michel Blanc. Un succès qui l’a totalement désarçonné.

Au milieu des années 80, la troupe du Splendid avait déjà livré la plupart de ses comédies sur le grand écran. Ainsi, plusieurs de ses illustres comédiens passèrent derrière la caméra. En 1984, Gérard Jugnot et Michel Blanc signaient leur premier long-métrage. Un an avant Josiane Balasko. Ce vendredi 20 avril, France 2 diffuse à 14 heures Marche à l’ombre, première des cinq œuvres proposées par celui qui immortalisa Jean-Claude Dusse dans la saga Les Bronzés.

Des personnages qui s’ignorent

Les protagonistes incarnés par Michel Blanc pourraient se résumer à cette citation d’André Malraux : « La vérité d’un homme c’est d’abord ce qu’il cache ». Des faiblesses du moustachu qui s’affiche plein de certitudes mais ne parvient jamais à séduire une femme dans Les Bronzés, à l’homophobe refoulé qui finit par coucher avec le personnage de Gérard Depardieu dans Tenue de soirée, Michel Blanc a toujours aimé présenter les deux facettes - nuit et jour - d’un homme, jusqu’à ce que cette dissimulation lui explose en pleine figure.

Dans Marche à l’ombre, Denis est peut-être, à contrario, celui qui assumera sans broncher ses faiblesses. Mais à l’extrême. Cet hypocondriaque de nature assurera même à Gérard Lanvin être dans une grande souffrance parce qu’il a « les dents qui poussent ». De plus, son échec dans le milieu de la musique est cuisant et il tente un retour incertain à Paris aux côtés de son acolyte. Ils se retrouvent très vite sans logement.

Une « Grosse Fatigue » pour Michel Blanc

Alors que Michel Blanc était déjà un acteur « bankable » avant de passer derrière la caméra, la réussite « inattendue » - selon les propres termes du réalisateur de Marche à l’ombre - de la comédie avec ses 6 millions d’entrées, soit la plus grosse performance de l’année 1984, a amené néanmoins celui-ci à ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière. Dans l’ouvrage « Michel Blanc : sur un malentendu » signé Alexandre Raveleau, le sujet de la biographie participative a vécu ce succès comme « la fin d’un chapitre, celui du café théâtre » relata l’auteur.

Il a ainsi réalisé que toutes les portes lui seraient ouvertes sans qu’il n’ait à demander quoi que ce soit. Ce qui a eu le don de le perturber. Il lui a fallu dix ans pour reprendre la caméra et signé un deuxième film : Grosse fatigue.