Marcel Gonzalez (Un si grand soleil) : « Sylvio va péter les plombs »
Le père Pavan est plongé dans une aventure sentimentale, quelques jours après la mort de Jessica dans Un si grand soleil. Marcel Gonzalez révèle comment Sylvio se retrouve abandonné par ses proches dans les prochaines épisodes à suivre du lundi au vendredi à 20h45 sur France 2.
Emmanuel Lassabe : Le père Sylvio a mis de côté ses sentiments dans Un si grand soleil pour continuer à collaborer avec Janet. Comment analysez-vous le refus de la cheffe de service quand elle lui souligne qu’elle n’a pas de sentiments réciproques ?
Marcel Gonzalez : À ce moment-là, il fait fortune bon cœur tant qu’il peut l’avoir près de lui et c’est ça qui est le principal pour Sylvio à ce moment précis. Je suis parti de ce que Sylvio a vécu en Afrique et j’ai élaboré ma petite cuisine. Comme Janet ressemble énormément à sa femme, rien que le fait qu’elle soit là, qu’elle soit près de lui, cela lui suffit. Il n’a pas eu trop de problèmes pour mettre ses sentiments de côté.
Le prêtre est très affecté par la mort de Jessica. On remarque qu’il a envie de se faire justice lui-même. Pourquoi est-il autant impliqué dans la disparition de cette SDF ?
C’est une accumulation de choses depuis que le père Pavan est arrivé dans la quotidienne. C’est en tout cas comme ça que je l’ai interprété. Après le massacre en Afrique, il a choisi la voie de Dieu. Et pour lui, s’il fait les choses, avec l’aide de Dieu, tout va bien se passer.
La mort de Jessica, est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il y a eu sa perte de foi quand il était à l’hôpital, ses sentiments amoureux... Après cette opération, Sylvio est en plein doute par rapport à Dieu. Il est à deux doigts de se détourner de lui.
Sylvio a une complicité avec Christophe, le vétérinaire. Comment percevez-vous cette relation entre Sylvio et lui ?
Quand le personnage débarque, il vient pour faire soigner Naya. Christophe fait un geste commercial et d’un coup, il a cette sympathie, ils vont boire un café. Le père Pavan se livre sur son passé tumultueux en Afrique. Pour moi, c’est trop rapide. J’ai pris le parti que Sylvio se soit vengé en Afrique, et il a été un tueur.
Il a senti quelque chose en Christophe (Hubert Benhamdine), comme si les gens qui avaient du sang sur les mains se reconnaissaient. Ça m’aide de pouvoir jouer tout cela et de comprendre pourquoi le père Pavan insiste dans cette relation-là.
« Le rôle de Sylvio, c’est de servir Dieu, mais maintenant cela ne sert à rien »
Le vétérinaire était prêt à lui dire la vérité concernant le fleuriste. Va-t-il découvrir cette facette de son ami lors du meurtre d’Aubert ?
Dans les prochains épisodes, Cécile (Marie-Gaëlle Cals) va soupçonner Christophe. Cependant, le vétérinaire va essayer de trouver un moyen de détourner l’attention et de tout mettre sur son dos. À un moment donné, le père Sylvio n’est pas dupe. Il n’est pas sûr que ce soit le fleuriste, mais il est entre les deux. Il a complètement perdu la foi et part dans un monastère. Il n’y croit plus du tout. Il se sent inutile après la mort de Jessica.
Nous ne sommes plus en Afrique, nous sommes à Montpellier. Avec Aubert (Frédéric Pellegeay), ce salopard qui tue une femme de 25 ans, il n’a pas d’autres solutions que de prier, alors qu’il aimerait la venger. Le rôle de Sylvio, c’est de servir Dieu, mais maintenant à quoi cela sert-il ? L’urgence pour lui est de trouver le coupable afin que ça s’arrête.
Dans les derniers épisodes de la série, Sylvio passe à l’acte avec la compagne de Becker. Est-il conscient d’avoir commis une erreur ?
Il en est conscient, mais les scénaristes ont fait fort puisque c’est Janet qui vient vers lui. Sylvio n’a plus d’arme. Il est en plein doute sur sa foi et est attiré par Janet (Tonya Kinzinger), qui lui rappelle sa femme et tout ce qui suit. Il est à deux doigts de renier la religion pour vivre son histoire avec la compagne de Becker. Il reprend le plaisir.
Avec sa femme, il créait des dispensaires partout en Afrique. Être dans les maraudes, il adore ça puisque ça lui rappelle son passé. Et ça se classe au-dessus de la religion. Après son opération cardiaque, sa foi l’a lâché. Celle qui lui a sauvé la vie et redonné le goût de vivre, c’est Janet, et Christophe dans un second temps. Le père Pavan n’a eu aucun signe de Dieu à ce moment précis.
« Le père Pavan est plongé dans une déception amoureuse »
Cette arche met encore plus en avant ce triangle amoureux entre Janet, Becker et votre personnage. Le commissaire par ailleurs n’accepte pas cette complicité entre sa femme et vous. Comment analysez-vous cette relation ?
À un moment donné, l’amitié avec Janet était suffisante pour lui. Il y a une séquence, diffusée au début de l’été, où Becker (Yvon Back) vient voir son rival. Je m’en amuse. Je lui dis en sous-texte qu’il ne va rien se passer et que sa compagne l’aime.
Toute cette partie avant le rapprochement fatal, l’amitié de Janet lui suffisait. Dans les derniers épisodes, il croise Becker pour faire sa déposition et tout va bien. Après, il ne le voit plus. Dans les prochains épisodes, Janet prend sa décision et annonce à Sylvio la fin de leur relation.
Cette arche va-t-elle voir sombrer Sylvio face à cet amour impossible avec Janet ?
Sylvio va péter les plombs puisqu’il va commencer à stalker Janet. Il va être complètement dedans. Il va faire des choses que les gens normaux ne font pas. Il est plongé dans une déception amoureuse, ce qui a été compliqué à faire.