Marcel Desailly (Coupe du Monde 2018, BeIN Sports) : « Le Pérou n’est pas censé faire peur à la France »
La France joue son deuxième match du Mondial 2018 à 17 heures contre le Pérou. Une rencontre à suivre sur TF1 et BeIN Sports. Marcel Desailly, champion du Monde en 1998 et champion d’Europe en 2000, a livré ses impressions sur l’équipe de France. Le consultant de BeIN Sports a aussi dévoilé quelques indices sur son futur.
Joshua Daguenet : La Coupe du Monde a démarré depuis une semaine. Après les premiers matchs, quelles sont vos attentes pour la suite de la compétition ?
Marcel Desailly : J’attends que la sécurité reste irréprochable. En tant qu’ambassadeur de la FIFA, j’ai constaté que les infrastructures étaient impressionnantes. Le gouvernement a fait les efforts nécessaires. On a vu à Sotchi avec les Jeux Olympiques que la Russie était capable de bien organiser.
Quels sont les points d’interrogation persistant sur l’équipe de France ?
Elle manque d’expérience au plus haut niveau. Je ne vois pas la France favorite, je ne la mets pas en tête de mes pensées pour gagner. Mon côté patriotique pourrait me dire que oui mais quand je réfléchis un peu, les Brésiliens, les Espagnols, les Allemands sont plus forts que nous. Et d’un coup, nous sommes outsiders, pas favoris. Nous sommes dans le même cas de figure que dans le championnat d’Europe. Didier [Deschamps, ndlr] doit mettre en place une philosophie prenant en compte les spécificités de chaque joueur.
Malgré la victoire face à l’Australie, y’a-t-il un risque de sortir dès le premier tour car le Danemark et le Pérou sont deux menaces potentielles...
Il semblerait que ces équipes ont eu du mal à se qualifier. Ce groupe n’est pas censé faire peur à la France compte-tenu des individualités. En 2002, nous avons loupé notre premier match du Mondial car nous avons subi la pression et nous n’avons eu aucune réussite avec un poteau, une barre transversale...
Souhaiteriez-vous prendre place sur un banc de touche pour entraîner ?
J’ai déjà passé mes diplômes d’entraîneur, mais c’est un autre mode de vie, une approche différente. Aujourd’hui, j’ai 50 ans, j’ai arrêté le football il y a douze ans, et cela me semble tard pour retrouver ce type de business. Il faut s’investir à fond, le métier d’entraîneur est très exigeant. Il faut être sur les routes, signer ici et là-bas... J’ai vécu tout ça pendant vingt ans, j’ai quitté mes parents à 13 ans pour le football. À 23 ans, je suis parti de Nantes pour Marseille puis j’ai voyagé à l’étranger et j’ai perdu mes copains. Après, l’Italie, l’Angleterre et les Emirats Arabes Unis, je suis retourné quatre ans en Afrique. Je n’ai plus envie de refaire cela.