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Ludivine Rétory (La grande darka / C’est que de la télé) : « Cyril Hanouna a préféré que je me mette en retrait de TPMP »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 30/11/2019 à 19:04 Mis à jour le 30/11/2019 à 20:33

Depuis son arrivée dans Touche pas à mon poste en 2016, Ludivine Rétory s’est imposée comme l’un des nouveaux visages forts de C8. L’ex-animatrice de Tropiques FM dresse un bilan de ses deux premières saisons dans C’est que de la télé. Parallèlement à son avenir dans TPMP, elle évoque également son rôle dans La grande darka, le nouveau pari hebdomadaire de Cyril Hanouna.

Benoît Mandin : Comment êtes-vous arrivée dans Touche pas à mon poste ?

Ludivine Rétory : J’ai toujours fait prévaloir l’audace, et c’est à l’origine de cette très belle aventure. J’ai lancé un défi à Cyril Hanouna. À l’époque, j’étais sur Tropiques FM, radio qui était mieux placée que Ouï FM. Arthur avait décidé de revenir à l’antenne pour la sauver. Cyril Hanouna a lancé deux, trois piques à Arthur et Tropiques FM. Sur Twitter, j’ai publié une vidéo dans laquelle je le mettais au défi de me mettre une fois à l’antenne en tant qu’experte média. L’idée était de lui montrer que je pouvais être plus douée que certaines Youtubeuses parfois testées dans l’émission. Une fois que je suis arrivée, je n’y suis plus jamais sortie. Depuis que j’ai débarqué à Paris il y a dix ans, Cyril Hanouna était la personne avec qui je rêvais de collaborer en télé. Lorsque j’étais à l’Académie audiovisuelle, j’ai assisté à une émission de Touche pas à mon poste alors diffusée sur France 4. J’ai découvert un homme d’une humilité incroyable et qui ne se prenait pas au sérieux. Il a été bienveillant, honnête et sincère.

Quel regard portez-vous sur vos débuts dans Touche pas à mon poste ?

Pour ma première, j’étais très angoissée. Pour moi, je jouais ma vie, car TPMP était mon émission de chevet. Enora Malagré, que je ne pouvais pas saquer, a été la personne la plus adorable du monde. Elle a dit aux autres chroniqueurs : « On a Beyoncé avec nous » (rires). Elle m’a regardé : « Toi, bienvenue dans la famille, tu ne vas pas repartir ». Enora était convaincue que Cyril Hanouna allait adorer mon profil. Gilles Verdez et Valérie Bénaïm m’ont également beaucoup aidé sur la façon de me comporter en plateau et de me sentir totalement libre dans mes faits et gestes.

Diriez-vous que votre complicité avec Cyril Hanouna a vraiment fait la différence par rapport aux autres personnes testées à ce moment-là pour intégrer la bande de TPMP ?

Encore aujourd’hui quand je me rentre chez moi, je me demande si tout ça est bien réel. Maintenant quand j’arrive à la Canal Factory (lieu de tournage de Touche pas à mon poste, ndlr), je suis comme un poisson dans l’eau. Je ne m’explique toujours pas cette alchimie, car je suis loin d’avoir quelque chose de plus que les autres. Par rapport au milieu parisien de la télévision, je n’avais pas de crédibilité et de référence. Je n’ai pas été adoubée au point à en faciliter mon intégration dans cette équipe. Cyril Hanouna a peut-être lu que dans mon cœur il n’y avait que de la sincérité. La notoriété m’était déjà familière aux Antilles. J’ai juste transposé des choses à l’échelle nationale, mais je ne me prends pas la tête. Je ne reçois que de l’amour des fans de Touche pas à mon poste. Cette émission m’a apporté que du positif.

« Cyril Hanouna est clivant »

Êtes-vous à ce moment-là sensibilisée à la guerre d’audience que Cyril Hanouna se livre avec Quotidien ?

Pour Cyril, les audiences sont le devoir de classe. C’est ce qui fait la fierté de sa maman. Il a beaucoup plus de pression que les chroniqueurs. Chaque matin, on va forcément checker, car on a besoin de ce type de curseur pour savoir si ce qu’on apporte continue à plaire. Personne à C8 ne nous met la pression concernant les audiences.

Comment avez-vous vécu le turn-over mis en place par Cyril Hanouna autour de la table de TPMP ?

C’est déroutant ! Touche pas à mon poste est une émission qui vous chamboule ! On passe par toute sorte d’émotion, rien n’est surjoué. Quand le téléphone ne sonne plus pendant un jour, deux jours, puis une, deux semaines, on le vit comme un chagrin d’amour. On est désarmé, car on ne sait pas vraiment ce qu’il s’est passé. C’est simplement que Cyril Hanouna aime que ça tourne et a besoin de ses repères. Il cherche constamment à créer une nouvelle mayonnaise. Pour la plupart des chroniqueurs, c’est totalement assimilé. Les premières fois, ça fait mal et après on s’y fait (rires).

Touche pas à mon poste est une émission très scrutée. Comment l’avez-vous gérée ?

Cela aide à se cadrer et à se dire, que même pour la vanne, on ne peut pas dire n’importe quoi. Cyril Hanouna est clivant. Il y a dix ans, personne ne croyait aux réseaux sociaux en télé. Cyril a été précurseur dans ce domaine. Les fanzouzes sont nés comme ça. Il a été le premier à les mettre sur un piédestal et à créer une famille avec les réseaux sociaux. Sur Twitter, il a plus de six millions d’abonnés. Dès qu’il y a un article qui va l’évoquer même s’il n’a rien à voir dans l’histoire, le nom Cyril Hanouna est devenu « putaclic ». Soit les gens l’adorent, soit ils adorent le détester. C’est aussi le cas pour les chroniqueurs de TPMP. Je me force à faire attention, car je sais que mon patron est très critiqué. Les gens n’attendent qu’une petite occasion pour avoir leur moment de gloire. Nous qui l’aimons, on cherche tous à le protéger et à le préserver.

« Je ne sais pas si je vais revenir dans Touche pas à mon poste »

Depuis 2018, vous officiez dans C’est que de la télé. Comment êtes-vous arrivée dans ce talk ?

Après l’échec de C’est que de l’amour, l’émission a été imaginée en un week-end. Nourdine Slimani (producteur de C’est que de la télé, ndlr) a pensé à moi pour être chroniqueuse. La seule chose qu’on savait était que l’on allait aborder la télé d’une manière plus sérieuse que Touche pas à mon poste. Dès la première, on a vu qu’on tenait quelque chose. Nourdine a reçu de nombreux appels de chroniqueuses de la chaîne s’étonnant de ne pas avoir été sollicitées (rires). Au fil des mois, C’est que de la télé est devenu une pépite. Je suis très fière de faire partie de cette aventure. Le travail de préparation est très différent de celui de Touche pas à mon poste. Parfois, on fait des enquêtes à la Élise Lucet, car on cherche à avoir la meilleure information possible. Dans TPMP, il y a de tellement de chroniqueurs autour de la table que c’est compliqué de pouvoir en placer une. Dans C’est que de la télé, il faut maîtriser tous les sujets qui vont être abordés.

Êtes-vous à l’origine du choix de délaisser peu à peu Touche pas à mon poste ?

Je ne l’ai pas décidé, ça s’est imposé. Avec Julien Courbet, ça se passait très bien. Quand Valérie Bénaïm a repris la représentation de C’est que de la télé, on n’avait pas fait énormément d’émissions ensemble. Au début du deuxième trimestre, Valérie a dû aimer ma spontanéité et mon côté un peu décalé. Les leaders des programmes décident ceux qu’ils veulent à leur table... Pour TPMP, Cyril Hanouna la prépare comme un « dîner de cons » comme il le dit si bien (rires). Son objectif est que tout le monde peut vraiment participer à ses émissions tout au long de l’année. Concernant Valérie, on a envie qu’elle devienne notre copine, confidente et conseillère. Elle est bienveillante avec une douceur maternelle.

Dans un contexte où la plupart des avis donnés à la télévision peuvent déclencher une polémique, n’est-il pas difficile de délivrer ses points de vue aussi librement ?

En règle générale, je ne m’impose pas vraiment de limite. Évidemment on sait que les sujets sont de plus en plus délicats à aborder avec une spontanéité comme on pouvait avoir il y a encore quelques années. Mais je ne m’en porte pas plus mal. Je n’aime pas entendre dire les gens que l’on ne peut plus rien dire à la télé. On a tellement laissé faire des abus que ce n’est pas mal de mettre un peu d’eau dans son vin. Aujourd’hui, ça commence à être tellement intégré qu’il n’y a pas de censure. On sait que notre liberté s’arrête où commence celle de l’autre. Comme on ne veut pas le blesser, on dit des choses universelles et fédératrices dans un total respect de l’autre. Je n’ai pas d’autocensure.

« Enora Malagré, que je ne pouvais pas saquer, a été la personne la plus adorable du monde »

Allez-vous continuer à intervenir dans TPMP ouvert à tous, présenté par Benjamin Castaldi chaque vendredi en access prime time ?

Je ne suis plus dans l’émission depuis le mois dernier. À l’instar de C’est que de la télé, TPMP ouvert à tous met en lumière les chroniqueurs d’un jour régulièrement en situation en handicap. Cette émission est si chère à mon cœur que je n’avais pas du tout envie de m’en séparer. Mais après, ce n’était plus possible d’être présente tous les jours. Avec l’arrivée de La grande darka, Cyril Hanouna a préféré que je me mette en retrait de TPMP ouvert à tous pour créer une bande du samedi. J’ai fait mon premier numéro de la saison il y a quelques jours, mais je ne sais pas si je vais revenir dans Touche pas à mon poste.

Depuis la rentrée, vous officiez dans La grande darka. Par quoi avez-vous été séduit dans ce projet ?

Cyril Hanouna me l’a proposé cet été. J’ai foi en lui donc je n’ai pas hésité à le rejoindre. Il ne fait rien comme personne et mine de rien il a le pif. La seule promesse de La grande darka est de rigoler donc il ne pouvait pas choisir meilleure cliente que moi. Le rire est une chose que je maîtrise et pas de manière discrète (rires). De surcroît, il m’a parlé de Laurent Baffie que je suis depuis ma plus tendre enfance. J’ai tout de suite accroché à ce nouveau challenge.

Avez-vous eu des appréhensions face à une Grande darka succédant à Thierry Ardisson ?

Je sais que Cyril Hanouna plaît et est fédérateur. Beaucoup de personnes m’ont dit que ça allait faire trop de Hanouna. Mais il arrivait avec une proposition totalement différente. Dans ce contexte où tout le monde fait la gueule et rien ne va comme on le voudrait, une simple émission d’humour avec des invités et artistes qui ne viennent pas avec un grand instant promo est un pur bonheur. Ils sont là pour distiller les séquences qui les ont marqués dans les années 80 et 90 à la télé ainsi que pour voir Laurent Baffie leur raconter des conneries. Je savais que La grande darka allait finir par fonctionner. Il n’y a pas énormément de propositions pour rigoler à la télé le samedi à 19 heures.

« Je pense que je me ramasserais dans Balance ton post »

À l’image des Youtubeurs présents en plateau, allez-vous vous lancer à faire des petits magnétos types des caméras cachées ?

J’en ai fait pour les toutes premières émissions. Pour faire plaisir à Cyril Hanouna, féru de tennis, je me suis fait passer pour Serena Williams sur les Champs-Élysées. Je vous assure que ça a fonctionné, les gens croyaient vraiment que c’était elle ! Pour le fun une fois ou deux, je serais partante pour refaire des happenings. Mais ce n’est pas mon registre. Je ne suis pas humoriste. Je suis meilleure cliente pour rire que faire des propositions afin que les autres rigolent. Il faut aussi avoir du temps pour le faire et avec toutes les émissions que j’enchaîne la semaine, je n’en ai pas beaucoup devant moi.

Accepteriez-vous de participer à Balance ton post, émission de débats et d’actualité de Cyril Hanouna diffusée chaque jeudi soir sur C8 ?

Je crois que Cyril ne me le proposera jamais, car je n’ai vraiment pas le statut pour tenir la dragée haute aux intervenants de Balance ton post. On est dans du gros calibre. Jimmy Mohamed est pour moi l’un des meilleurs. Il a tout ce qu’il faut pour Balance ton post. Son vocabulaire se prête à l’émission. J’aime beaucoup Christine Kelly et Agathe Auproux aussi. Je pense que je me ramasserais dans Balance ton post.

Parallèlement à C’est que de la télé et La grande darka, avez-vous d’autres projets ?

Je fais régulièrement des tournages avec Canal aux Antilles. Je n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer (rires). J’ai deux, trois projets sous le coude. Parallèlement au nouveau clip de Lynnsha où j’apparais avec Cyril Hanouna, j’ai participé à un court-métrage dénonçant le machisme et le harcèlement de rue. J’ai envie de transmettre aux DOM-TOM tout que je reçois et j’apprends. Je commence à rédiger un projet et j’espère pouvoir le développer très prochainement.