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Louis Laforge, un journaliste fidèle à Des Racines et des Ailes

Alexandre Raveleau
Publié le 13/09/2010 à 12:42

Figure emblématique de l’information de France 3, Louis Laforge anime des Racines et des ailes depuis 2005. Rentrée oblige, le journaliste lève le voile sur les prochains numéros du célèbre magazine culturel. L’occasion également de revenir sur le mercato de l’été. Discret dans les médias, il n’en demeure pas moins qu’un retour de Louis Laforge au JT a bien été envisagé.

Alexandre Raveleau : Des Racines et des ailes fait sa rentrée sur France 3. Que réserve ce premier numéro de la saison ?

Louis Laforge : L’Abbaye de Cluny sera le décor de l’émission de rentrée. À la veille des Journées du patrimoine, nous avons pour habitude de choisir chaque année un lieu emblématique du patrimoine français, et si possible dans l’actualité. Les téléspectateurs vont ici découvrir l’un des derniers grands vestiges de l’art roman, avec notamment des images de synthèse en 3D inédites. Nous allons leur proposer une vision inédite de l’Abbaye, tel que les pèlerins pouvaient l’admirer au 12e siècle, avant qu’elle ne soit détruite lors de la Révolution. Frédéric Mitterrand sera notre invité.

Dans quels lieux inédits allez-vous entraîner votre public au cours de cette année 2010 / 2011 ?

À l’image du numéro « Au fil du Rhône » que nous avions fait l’an passé, nous allons bientôt partir « Au fil de la Garonne ». Le plateau sera flottant, sur un bateau, à Toulouse. Paris fera également l’objet d’une émission spéciale très prochainement, avec le thème « Vue d’en haut et des coulisses ». Il ne s’agira pas de filmer la capitale vue du ciel, puisque le concept est déjà pris, mais de faire découvrir des lieux inaccessibles au public.

La collection « Passion patrimoine » aura-t-elle une suite ?

Plus que jamais. La France regorge d’associations de sauvegarde du patrimoine. Tout au long de nos années de reportages, nous nous sommes rendu compte que nous croisions souvent les mêmes anonymes, animés par une passion commune. Cette collection a pour vocation de raconter ces aventures humaines. La restauration des vieilles pierres pour les vieilles pierres ne suffit pas toujours. Bientôt à l’antenne, les téléspectateurs retrouveront également notre collection de grands documents, « Les Gardiens des trésors de... », avec la découverte du Maroc, de l’Égypte et du Mexique.

Durant son mandat à la tête de France Télévisions, Patrick de Carolis, qui a créé le magazine, a-t-il eu un regard particulier sur votre travail ?

Il avait visiblement beaucoup de choses à faire en tant que Président ! Il devait tenir la barre dans les tempêtes, comme il aime le rappeler. Il faut dire que pendant ces quelques années, les flots n’ont pas été les plus calmes... Je sais par contre qu’il a regardé régulièrement l’émission. Il ne nous appelait pas après chaque diffusion pour autant.

Avez-vous discuté du programme tous les deux ?

Nous en avions discuté lorsqu’il m’a proposé d’en prendre les commandes. Il m’avait alors donné quelques précieux conseils. Depuis, on n’en a jamais plus parlé. Il ne m’a jamais imposé quoi que ce soit.


Des Racines et des ailes est un rendez-vous installé sur la grille de France 3 depuis 1997. Il semble immuable. Comptez-vous rester longtemps encore à la tête du magazine ?

Ces derniers temps, on m’a proposé plusieurs choses, en radio comme en télé. Ce sont souvent des idées très intéressantes, mais non compatibles avec la vie que j’ai choisie au sein de l’équipe du magazine. Je ne veux pas quitter l’émission. Je ne le souhaite pas. Il reste tant de choses à montrer...

La nouvelle direction de France Télévisions vous a donc fait plusieurs propositions ?

Toutes ne sont pas forcément venues de France Télévisions. Ma mission ici est passionnante. En plus des Racines et des ailes, j’ai eu également la chance de présenter de Téléthon, des soirées électorales et des opérations spéciales, tout en restant proche de la rédaction. J’essaie de faire mon métier avec l’éventail le plus large possible. Une quotidienne, en radio ou en télé, n’est juste pas possible. Peut-être qu’un jour je devrais faire un choix radical...

Présenter un Journal n’est donc pas une option compatible ?

Justement, c’était l’une des idées qui a circulé.

Suite au départ de Laurent Bignolas du 19/20 ?

Par exemple...

L’actualité chaude ne vous manque pas ?

Je connais l’exercice. Présenter un JT, c’est passionnant. Le fabriquer avec une équipe, c’est une super aventure. Je l’ai fait plusieurs années en régions, et puis à Paris. Présenter le 19/20 ou Soir 3 est trop prenant pour le combiner avec des Racines et des ailes. En tout cas, tel que je conçois mon travail au sein de l’équipe. Je ne veux pas arriver sur le plateau au dernier moment pour ne faire que les lancements.

Un mot sur cette récente décision de Laurent Bignolas. Partagez-vous son point de vue ?

J’ai vu Laurent récemment, à l’occasion d’un rassemblement pour nos copains et confrères retenus en Afghanistan. Sa décision est courageuse. Laurent est quelqu’un de loyal et d’honnête depuis très longtemps. Depuis FR3 Clermont pour lui et FR3 Lyon pour moi, on se suit. C’est un peu un grand frère pour moi. Le connaissant bien, tout cela ne m’a pas complètement surpris.

Puisque vous ne serez vous pas aux commandes d’un JT sur France 3, quels sont les projets à plus ou moins long terme pour des Racines et des ailes ?

Nous espérons monter une émission à l’occasion des Jeux olympiques de Londres, en 2012. Après la Cité interdite pour Pékin 2008, un numéro en Angleterre serait passionnant. Pour Pékin, il a fallu trois années de négociations, mais nous l’avons fait. Les idées et les envies ne manquent pas. L’émission a atteint une telle notoriété que tous les espoirs sont permis.