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Le Journal du hard, Canal+ et les femmes

Tony Cotte
Publié le 06/09/2013 à 17:23 Mis à jour le 07/09/2013 à 19:32

Les consommateurs de porno sont de plus en plus des consommatrices. Ce nouveau profil, à l’origine d’une évolution du milieu de la pornographie, se vérifie-t-il sur l’audience du Journal du hard, le rendez-vous de référence de Canal+ ?

« On assiste à une augmentation des femmes de 20 à 25% sur les cinq dernières années. Il y a effectivement une pente ascendante assez marquée », affirme Olivier Ghis, rédacteur en chef du programme, interrogé par Toutelatele.com. Si l’audience du JDH n’est pas communiquée officiellement compte tenue de sa diffusion tardive et cryptée, l’émission mensuelle peut compter sur une moyenne comprise entre 750 000 et 1 million d’abonnés le premier samedi de chaque mois, selon ce dernier.

Depuis 2001, Le journal du hard est exclusivement animé par des femmes, d’abord Julia Channel, puis Clara Morgane, Mélanie Dagréo et Donia Eden, toujours à l’antenne aujourd’hui. Un élément qui n’est pas étranger à l’évolution du profil du public. « C’est primordial de ne pas rester entre hommes. Un regard féminin est essentiel, car il est plus piquant et spirituel. Une femme a plus le sens critique sur les défauts mécaniques de certains réalisateurs, notamment ceux qui ont l’impression d’avoir fait leur boulot en laissant juste la caméra tourner jusqu’à la fin d’une pénétration, ajoute Olivier Ghis. Avec les hommes on risque d’être davantage dans une surenchère à la bêtise.  »

À noter que ce dernier réalise également le documentaire A poil... mais stylé, proposée ce samedi 7 septembre à 23h05 sur Canal +. Un gros plan sur le cinéma pornographique et son reflet sur la société, d’une 52 minutes et produit par Capa. Au cours de celui-ci, plusieurs femmes sont interrogées, de la journaliste Agnès Giard, à Ovidie, en passant par Nathalie Rozborski ou encore Jackie Saint-James. Cette dernière, directrice artistique de la société New Sensations, est un modèle pour Olivier Ghis : «  Ce serait mieux s’il y avait plus de filles à la tête des maisons de X. Elles sont plus attentives à la finition technique, aux détails et à l’esthétique de l’objet. Il faut arrêter de croire qu’elles ne sont capables qu’à faire des films de Bisounours avec des tours roses.  »