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La zizanie (C8) : Pourquoi Louis de Funès a été forcé de tourner en studios avec Annie Girardot

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Directeur de la publication
Publié le 28/07/2019 à 17:44 Mis à jour le 29/07/2019 à 14:27

Ce 28 juillet, C8 rediffuse la comédie française La zizanie, réalisée par Claude Zidi en 1978. Pour la première et unique fois, Louis de Funès donne la réplique à Annie Girardot, actrice engagée pour incarner sa femme, habituellement jouée par Claude Gensac.

Dans ce long-métrage, Guillaume Daubray-Lacaze dirige une entreprise de matériel antipolluant. Un beau jour, il reçoit des clients japonais en vue de faire affaire. Ce qui va arriver puisque ces derniers sont émerveillés devant la CX 22, la nouvelle machine dépolluante de la société. Ils en commandent alors trois mille unités. Daubray-Lacaze ne peut passer à côté d’un tel contrat lui assurant la fortune. Mais alors que le préfet ne lui autorise pas d’agrandir son usine, il trouve l’idée d’installer les machines dans sa propre demeure pour que la cadence suive. Cependant, le jour où Guillaume inonde la serre de sa femme Bernadette, il va la pousser à bout et provoquer des remous dans le couple. Maire de la ville, et à l’aube des nouvelles élections, Bernadette va alors se présenter contre son mari en tant que candidate écologiste. Mais malgré cette guéguerre, entre les deux, l’amour perdure malgré tout…

Claude Zidi choisit Annie Girardot

Après le succès de L’aile ou la cuisse en 1976 avec le duo De Funès / Coluche, Claude Zidi a choisi d’associer une star féminine de la comédie à Louis de Funès, à savoir Annie Girardot. Elle enchainait les rôles devant les caméras de Michel Audiard et Philippe de Broca. Le réalisateur leur offre alors une joute verbale sans précédent où ils vont s’en donner à cœur joie dans une bonne ambiance collégiale.

Doté d’un budget de 21 millions de francs quasi équivalent à L’aile ou la cuisse, la production n’a pas lésiné sur les moyens en investissant pas moins de 3 millions d’euros dans les décors, plus particulièrement de l’usine et de la maison, tous quasiment en studio pour respecter les conditions des assurances et ainsi éviter tout risque à Louis de Funès dont la santé est à préserver comme jamais après son infarctus.

Pour rappel, l’acteur préféré des Français a fait une double attaque en mars 1975, la laissant deux mois à l’hôpital. Avec désormais une santé dégradée et fragile, il est contraint et forcé de lever le pied. Les assureurs ne veulent plus le suivre dans ces films et peu de producteurs veulent prendre le moindre risque à le faire tourner. A l’exception de Christian Fechner (producteur de L’aile ou la cuisse, La Zizanie...) qui va cependant lui faire assurer un suivi médical poussé en plateau avec toute une équipe présente en cas de souci : cardiologue, équipe de réanimation...

Une concurrence accrue dans les salles obscures

Attendue comme la comédie blockbuster de l’année, La Zizanie ne va cependant pas dépasser les 2.8 millions de spectateurs en salles. Un score proche de Jo (2.5 millions en 1971) mais bien éloigné de celui de L’aile ou la cuisse (près de 6 millions). Si l’attente était bien présente, les critiques n’ont guère épargné le film, et le bouche-à-oreille a assez mal fonctionné pour cette comédie, qui, avec des thèmes marqués écologie et politique, n’est pas aussi familiale que les précédentes.

Sur cette même année, la concurrence a été vive en salles. Du côté des comédies françaises, La cage aux folles a raflé la mise (5.4 millions d’entrées) et La carapate a doublé de peu La Zizanie (2.9 millions). Dans le même temps, une avalanche de films américains était plébiscitée comme Midnight Express, Grease, La fièvre du samedi soir, Les Dents de la mer 2, Rencontres du Troisième type…

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