L’héritière (Arte) : comment Olivia de Havilland (Autant en emporte le vent) a subi la présence encombrante de Montgomery Clift
Arte rend hommage à Olivia de Havilland en diffusant ce lundi 3 août L’héritière, film qui lui a valu son deuxième et dernier Oscar. Elle donne la réplique à un Montgomery Clift qui s’est avéré ingérable.
Arte met le cap à la fin des années 40 ce lundi 3 août en programmant L’héritière, une romance dramatique réalisée par William Wyler, à qui l’on doit notamment Vacances romaines et le péplum Ben-Hur.
Une fille sous l’emprise de son père médecin
L’histoire racontée remonte le temps d’un demi-siècle puisqu’elle relate, dans le New-York de la fin du XIXe siècle, l’emprise d’un médecin veuf et tyrannique sur sa fille, qu’il déconsidère. Désespérer de la marier, il lui reproche sa timidité et de ne posséder aucun atout susceptible d’intéresser un garçon de la condition des Sloper, une maison réputée. Lors d’un bal, Catherine Sloper fait la rencontre de Morris Townsend envers qui elle a un coup de foudre. Peu de temps après, ce dernier demande la main de la jeune femme mais Austin Sloper s’y oppose. Le médecin est persuadé que l’homme n’est attiré que par l’argent de la famille et envoie sa fille en Europe.
10 ans après Autant en emporte le vent
Adapté du roman Washington Square d’Henry James et qui porte le nom du parc dans lequel résident le père et sa fille, le long-métrage proposé une prestation en deux temps d’Olivia de Havilland, décédée le 26 juillet dernier. L’une des stars d’Autant en emporte le vent s’était contentée d’une nomination aux Oscars pour cette oeuvre culte devenue pestiférée chez certains esprits sectaires. Mais c’est quelques années plus tard que la comédienne connut la consécration avec deux statuettes dans la catégorie reine, celui de la meilleure actrice, pour A chacun son destin (1946) et donc L’héritière, trois ans plus tard.
Dans le film de William Wyler, le personnage soumis et effacé laisse place à une femme marquée par une volonté forte d’émancipation. L’interprète de Morris Townsend, quant à lui, a donné du fil à retordre au réalisateur. Montgomery Clift a eu toutes les peines du monde à trouver le bon rythme et le bon ton pour son jeu. Devant une démarche négligée, William Wyler l’a contraint de prendre des cours de danse pendant plusieurs semaines pour être fin prêt à tourner la scène du bal. L’acteur, lui, l’a accusé de favoriser les autres comédiens. Pas de quoi mettre à l’aise Olivia de Havilland qui pensait retrouver Errol Flynn avec qui elle a partagé une dizaine d’affiches mais ce dernier a finalement refusé le rôle.