Toutelatele

Jean-Pierre Coffe

Catherine Nardone
Publié le 08/06/2005 à 00:10 Mis à jour le 09/05/2011 à 15:02

Le célèbre défenseur de la bonne bouffe joue les critiques gastronomiques sur M6 ! Dans Panique en cuisine, Jean-Pierre Coffe, accompagnés de deux autres experts, viennent à la rescousse de restaurateurs en difficulté.
Depuis maintenant 20 ans, il milite à la télévision, à la radio et dans de nombreux ouvrages pour les produits frais. Mieux ne vaut pas lui parler de surgelés ! Rencontre avec un épicurien qui ne mâche pas ses mots.

Catherine Nardone : Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à Panique en cuisine ?

Jean-Pierre Coffe : Je suis convaincu que c’est une émission utile. Quand on me dit que c’est du coaching ou de la télé-réalité, je réponds qu’il ne faut pas vouloir tout mettre dans un moule. On a coaché personne ! Pour moi, c’est une dramatique car il y a quelque chose de beaucoup plus humain. Ce n’est pas joué ! On est arrivé sur place sans savoir ce qui allait se passer ! J’ai accepté parce que j’ai pu défendre ce qui fait ma vie depuis 20 ans : le plaisir et la nourriture.

Catherine Nardone : Vous avez accepté de faire cette émission sans aucune hésitation ?

Jean-Pierre Coffe : Non, pas du tout ! J’avais des conditions comme celles de voir le restaurant choisi, les personnes qui le géraient. Je voulais surtout connaître les autres experts. J’ai dîné chez eux pour connaître leurs goûts culinaires. Il fallait que je sois en accord avec l’expert cuisinier, Christian Etchebest. S’il m’avait dit « on va acheter des congelés et faire du sous-vide », je n’aurais pas fait Panique en cuisine ! Caroline Rostang, c’est autre chose car elle s’occupait de la décoration. Tant qu’on était d’accord sur le fait de créer une atmosphère et donner une âme au restaurant, c’était bon.

Catherine Nardone : A l’issue du tournage, quel a été votre sentiment ?

Jean-Pierre Coffe : Je suis surpris du résultat car, avec ce que l’on a tourné, il y avait de quoi faire une émission plus putassière, plus dramatique en profitant un peu plus de la détresse des gens. Quand ils ont des problèmes de vie privée, ils se racontent volontiers. Et à ce moment là, il suffit de donner un petit coup et on a une fontaine ! Panique en cuisine est une vraie dramaturgie dans le sens où il a fallu prendre des risques. Avec les experts, on a laissé aller au purin une des restauratrices, on l’a encouragée à aller se « casser la gueule » ! Il lui fallait un électrochoc pour qu’elle comprenne qu’elle n’était pas faite pour passer derrière les fourneaux. Elle m’a quand même saboté un somptueux paleron frais du matin !


Catherine Nardone : Comment avez-vous procédé pour aider ces restaurateurs en difficulté ?

Jean-Pierre Coffe : On avait les pieds dans la maison alors on voyait très vite ce qui ne fonctionnait pas, ça ne demandait pas des heures d’analyse. Mais ça a été éprouvant à tourner car au delà de leurs affaires, les restaurateurs étaient au bord de la ruine personnelle. Ils étaient en détresse et n’avaient pas seulement besoin d’un coup de pub.

Catherine Nardone : En tant qu’ancien restaurateur, si vous aviez été dans une telle situation, auriez-vous fait appel aux experts de Panique en cuisine ?

Jean-Pierre Coffe : Non. J’ai eu la chance d’être aidé par des amis restaurateurs quand mes financiers m’ont lâché. J’ai eu une chance folle dans ce métier alors que je n’ai jamais porté de toque et que je ne cuisine pas comme eux. C’était pas mon truc car ce qui m’intéressait, c’était la salle et son ambiance. En aucun cas je reprendrais un restaurant, c’est un métier de cinglés !

Catherine Nardone : Après Panique en Cuisine, quels sont vos projets ?

Jean-Pierre Coffe : Mon livre, Le Coffe malin, vient de sortir. C’est un guide d’achats de produits selon les saisons. Je prépare également une série de 70 DVD sur l’histoire naturelle de la nourriture, qui sortira en novembre. Le premier aura pour thème les céréales. C’est un travail extraordinairement passionnant, je ne voudrais faire que ça ! Après, j’arrêterais peut-être de travailler, j’aurais tout dit !