Jean-Luc Reichmann (Les 12 coups de midi) : « Je pense qu’il va se passer beaucoup de choses d’ici l’été… »
Alors que le recordman des 12 coups de midi, Christian, a quitté l’aventure ce samedi 14 janvier, Jean-Luc Reichmann reste, de son côté, indétrônable de son jeu du midi sur TF1. Retour sur le parcours de Maître de midi le plus mythique de l’émission avant d’évoquer les nouveaux projets de l’animateur… bien plus « mystérieux » que l’ « étoile » des 12 coups de midi.
Léopold Audebert : Après ses premières dans Les 12 coups de midi, avez-vous présagé que Christian pourrait allait aussi loin ?
Jean-Luc Reichmann : Nous avons très rapidement constaté qu’il avait une culture tout-terrain. Christian est phénoménal par sa simplicité, mais aussi par sa matière grise monstrueuse ! On peut être fort sur deux registres, trois registres, quatre registres, etc. Christian est complet. Ayant des lacunes sur les potins « très ménagères », il s’est alors abonné aux magazines people ! Il était ensuite imbattable ; au bout de quinze jours, c’était insupportable ! Tout cela était vraiment extraordinaire.
Dans les derniers rendez-vous, avez-vous senti que le désormais « Maître des maîtres de midi » faiblissait de manière plus accentuée ?
Quand vous êtes à côté de quelqu’un, vous savez s’il est sûr de lui lorsqu’il répond aux questions. Au contraire, vous sentez aussi s’il est en délicatesse. Après 193 émissions, on commence à bien connaître la personnalité de Christian. Dans les dernières émissions, il y a eu des signes, des petites alarmes. Il y a donc peut-être eu un petit coup de mou. Sur les trois dernières émissions, la situation était plus compliquée pour lui. Lors du ‘Coup fatal’, il ne répondait pas ou passait pour certaines questions, par rapport à des thèmes qui faisaient partie de ses points forts. Avec son confort intellectuel, il y avait peut-être, aussi, une fatigue intellectuelle : durant les 193 émissions, il faut vraiment être en effervescence permanente !
Au fil des 193 émissions, des interviews et des Facebook live communs, comment définiriez-vous la relation s’étant tissée entre vous et Christian ?
Il s’agit d’une complicité. Par ailleurs, à partir d’aujourd’hui, nous allons pouvoir nous tutoyer, et même boire un verre ensemble. Par respect pour les autres candidats et pour les téléspectateurs, je ne l’avais fait avant. Notre relation a toujours été très professionnelle et respectueuse des deux côtés.
« Hakim était particulièrement bon sur les ménagères. Christian, de son côté, l’était sur presque toutes les cibles »
Le parcours « feuilletonnant » et croissant de Christian a notamment permis aux 12 coups de midi de réaliser des records en terme d’audience, en dépassant notamment la barre des 40% de part de marché, ou en enregistrant des scores d’envergure sur certaines cibles stratégiques, telles que les femmes responsables des achats de moins de cinquante ans…
Il s’agit d’une satisfaction, Les 12 coups de midi est une création. Lorsque j’ai créé Attention à la marche !, l’aventure a duré neuf ans et demi à l’antenne. On s’est alors dit que la création avait sa place à la télévision. Nous avons effectivement adapté un format, Crésus, mais nous avons vraiment travaillé énormément avec les équipes pour nous l’approprier. Nous avons imaginé ou recréé totalement ce concept, puisque l’Étoile mystérieuse ou encore la même récurrence du vainqueur n’existait pas. Je ne pouvais donc pas m’imaginer que ce format durerait aussi longtemps ! Nous pouvons donc être fiers, du côté de la production et de TF1, d’avoir fait quelque chose de merveilleux. De notre côté, nous sommes surpris et super heureux.
Dans l’histoire du jeu, certains Maîtres de midi ont-ils été plus performants que d’autres sur certaines cibles stratégiques ?
Hakim était particulièrement bon sur les ménagères. Christian, de son côté, l’était sur presque toutes les cibles. Par rapport aux hommes, pouvant se dire « Pourquoi pas moi ? », il était notamment très fort.
Après l’élimination de Christian, une baisse d’audience devrait mathématiquement être observée. Comment diminuer cet impact au maximum ?
À nous de raconter des nouvelles histoires ; le téléspectateur n’a besoin que de surprises… et de bonnes surprises ! L’important est aussi que chacun puisse de reconnaître. D’ailleurs, depuis que Christian a été Maître de midi, certains métiers ont souhaité participer au jeu, alors que ce n’était pas le cas auparavant ! Finalement, nous avons monté le niveau de ce rendez-vous où l’on apprend en s’amusant.
« Nous pouvons donc être fiers, du côté de la production et de TF1, d’avoir fait quelque chose de merveilleux »
Lors du « Coup fatal », quel mécanisme permet aux candidats de se voir attribuer des questions de la même longueur ?
Par souci d’équité, il est effectivement important de savoir qu’il existe des questions de la même longueur pour les deux candidats. Ainsi, à un moment donné, une question plus courte ou plus longue est posée, pour l’un ou pour l’autre. Ainsi, au final, lorsque l’on calcule les longueurs des questions pour la candidate A et le candidat B sont les mêmes. L’ordinateur calcule tout cela à chaque fois. Pour Christian, il s’est avéré que la question a été longue. Et il ne restait que 02:80 secondes à son chronomètre.
Quels sont les dangers auxquels Christian risque d’être aujourd’hui confronté ?
La médiatisation ou encore les réseaux sociaux vont très vite. Nous devons tous être de bons conseils. Il doit par exemple faire attention à ses déclarations et à tout ce qui traîne sur le net qui, de temps en temps, n’est pas très net ! Il ne faut pas dire ou faire des choses qui ne seraient pas dans la logique. « Une carrière se monte en dix ans, et peut se grille en dix minutes »… voire dix secondes ! N’importe qui doit être conseillé ; moi aussi !
« Co-animer » un jeu fait également partie des envies de Christian ; selon vous, ferait-il un bon animateur ?
Il s’agit d’un autre débat. Pour l’instant, il est une personne connue et reconnue pour ses connaissances et ses capacités intellectuelles. Il existe ensuite un côté médiatique ou encore empathique à prendre en compte. Je n’ai pas ce secret ! (rires)
Dans le passé, Pierre-Marie, ex-Maître de midi (2010), a notamment intégré la rédaction des 12 coups de midi. Ce destin pourrait-il également être celui du plus grand gagnant de l’histoire de la télévision (en terme de participations) ?
Pourquoi pas ! Nous ne fermons pas du tout les portes. Depuis que Pierre-Marie a arrêté d’être Maître de midi, il a d’abord beaucoup voyagé grâce à l’émission, avant de faire un bébé et rejoindre la rédaction.
« Je souhaite être surpris et surprendre (…) J’attends de savoir quelles sont les envies et les propositions »
Côté fiction, Léo Mattéï s’est de nouveau classée leader pour sa dernière saison, récemment diffusée sur TF1. Quel regard portez-vous sur ces audiences ?
Je suis très heureux. Il s’agit d’une fierté, et, encore fois, d’une création. Je lutte pour être le plus heureux possible par rapport à cette idée, surtout aujourd’hui. Léo Mattéï est vraiment un bébé !
La saison a notamment été marquée par de nombreux guests, tels qu’Olivier Baroux, Pascal Olmeta et Slimane…
Absolument ! D’ailleurs, le plus drôle est que l’épisode sans invité a réuni le plus de téléspectateurs ! (rires) Pour l’histoire avec Slimane, à qui nous avons réussi à enlever le bonnet dans la série, nous regardions la télévision avec mes enfants. Devant leur engouement, je l’ai rencontré avec l’envie de lui proposer un scénario. Toutefois, lorsque je lui ai raconté l’histoire, il m’a indiqué qu’il s’agissait de la même trame qu’une de ses prochaines chansons ; « Le frérot ». Tout est parti de là. Slimane est un mec super généreux et très cool. Par ailleurs, il faut aussi que Léo Mattéï soit un vecteur pour dénicher de nouvelles personnes !
Une nouvelle saison de la série ou d’autres projets sont-ils actuellement en cours de discussion ?
Pour l’instant, je suis encore lié à toute l’émotion diffusée. Je me sens bien, on va voir… Sincèrement, je ne connais pas du tout l’avenir, ni de ce quoi est fait demain. Il faut des surprises, et j’ai envie de surprises ! Je souhaite être surpris et surprendre. Il ne faut pas rester dans des sentiers battus ; sinon, on connaît l’histoire par cœur.
Il y a tout de même peu de chance que TF1 ne renouvelle pas une série à succès…
On ne sait pas du tout... En tout cas, je sais que j’ai besoin de sérénité, et d’être heureux. Plus je le suis, plus je peux donner du bonheur.
Vous êtes animateur, producteur, acteur, mais aussi comédien. Après Hibernatus, remonterez-vous prochainement sur les planches ?
Je vais d’abord attendre jusqu’à l’été. Je pense qu’il va se passer énormément de choses d’ici là. J’attends de savoir quelles sont les envies et les propositions. Je prendrai alors ma décision au printemps.
Tout cela paraît très mystérieux…
L’essentiel est que je sois heureux. Tant que je serai heureux de faire ce que je fais, je continuerai à le faire.