Hire or Fire : l’échec cuisant de la real tv de John de Mol

Fin septembre, les téléspectateurs allemands ont pu découvrir, pour la première fois à la télévision, qui se cachait derrière le grand gourou de la télé-réalité européenne, John de Mol.

En effet, la deuxième chaîne allemande la plus regardée par les jeunes, ProSieben, a mis à l’antenne une nouvelle émission de real tv baptisée Hire or Fire, der beste Job der Welt. Cette émission se veut proche de The Apprentice où un magnat des affaires tente de dénicher son « poulain » parmi plusieurs postulants et à l’arrivée, il lui propose d’intégrer sa société.

Qui n’a jamais rêvé de réaliser le métier qu’il a toujours eu envie de faire ? C’est ce rêve que John de Mol a eu l’intention de concrétiser pour l’un des dix candidats, cinq hommes et cinq femmes sélectionnés parmi des milliers de candidatures.

Avec John de Mol, producteur de télévision connu dans le monde entier pour avoir créé, entre autres, le fameux Big Brother (Loft Story sur M6), l’émission ne peut qu’être axée sur son thème de prédilection : la production télé. Le gagnant décroche donc un poste de directeur de création dans le secteur audiovisuel.

Le concept en soi n’est pas nouveau, éliminer chaque semaine un candidat, si ce n’est qu’ici seule une personne décide de qui doit rester et qui doit partir, John de Mol lui-même.

Toutefois, afin de suivre pendant tout leur parcours les candidats, John de Mol est secondé par deux assistants, tous deux spécialistes des médias.

Aucune expérience dans le milieu n’est exigée, seules sont nécessaires certaines qualités que les candidats doivent être en mesure de développer pour avoir toutes les chances d’accéder en finale et de devenir le meilleur directeur de création pour la télévision dans le pays.

Les candidats doivent pouvoir résoudre tous types de problèmes auxquels ils seraient susceptibles d’être confrontés. Ils doivent également être en mesure de gérer une équipe, se montrer ferme, savoir motiver les troupes, être flexible, savoir négocier et bien sûr faire preuve de créativité et d’originalité.

Dix candidats sont ainsi expérimentés pendant huit semaines dans un loft somptueux où le matériel, qu’ils doivent se partager, est mis à leur disposition afin de réaliser l’ensemble des tâches qui leur sont demandées tout au long de leur séjour.

Chaque semaine, John de Mol décide d’exclure du jeu un, voire deux candidats. À la fin de l’aventure, le gagnant recevra un salaire annuel de 300 000 euros, disposera d’un assistant, d’une voiture de fonction et bien entendu réalisera son rêve de produire les émissions de demain.

Mais, ce concept, qui met en lumière John de Mol, ne semble pas avoir intéressé les téléspectateurs puisque ces derniers ont boudé le premier des huit volets de cette émission diffusé le 27 septembre dernier. Seuls 950 000 fidèles ont ainsi répondu présent, soit à peine 2,9% de part de marché. En face la version allemande de Qui veut gagner des millions sur la chaîne RTL a conquis 8.5 millions de fidèles pour 26.3% de part de marché.

Devant ce véritable camouflet, Pro Sieben a décidé de ne pas attendre pour agir en passant l’émission directement à la trappe sans lui laisser le temps de s’installer. Il faut dire que Hire or Fire, der beste Job der Welt a fait chuter la part de marché de la chaîne de près de 70%. Les téléspectateurs allemands ne devraient donc jamais connaître l’issue de ce jeu aux audiences jugées « catastrophiques ».

Comme quoi, même pour le maître incontesté de la télé réalité, les faveurs ne sont pas de mises en Allemagne et John De Mol, pour la première fois animateur/producteur, signe le plus gros échec d’une carrière sans faille.