Hervé, éliminé, gagne 361 000 euros à N’oubliez pas les paroles : « L’émotion de s’en aller était là, parce qu’on finit par se sentir un peu chez soi ! »
Toutes les bonnes choses ont une fin, même pour Hervé. Après 45 victoires et une cagnotte de 361 000 euros, le plus grand gain remporté par un candidat dans un jeu sur France Télévisions, le recordman de N’oubliez pas les paroles tire finalement sa révérence ce jeudi 30 juin. Battu par Thomas, Toutelatele a recueilli les réactions d’Hervé après son épopée dans le divertissement de Nagui. Rencontre.
Léopold Audebert : Depuis le mois de mai, vous avez éliminé pas moins de 45 challengers. Pourquoi, selon vous, avez-vous flanché face à Thomas ?
Hervé : Je pense qu’il y a plusieurs facteurs. D’abord, après la précédente salve de tournages, il y a eu quinze jours de pause ; j’ai donc repris deux semaines après. Inconsciemment, la coupure a été un peu dure. Ensuite, durant l’émission diffusée juste avant que je me fasse battre, j’ai fait n’importe quoi ! (rires) La grille de chansons était très difficile, pour moi en tout cas, et je m’en suis sorti avec neuf points. Pendant le match, on a chacun fait zéro point, puis il y a eu une égalité à neuf points avec la même chanson. Et, dans ce cas, c’est le Maestro qui reste. Donc une émission pourrie, qui déstabilise quand même ! (rires) Malheureusement, ça arrive, mais ça ne met pas en confiance, d’autant plus que c’était la première émission enregistrée de la journée. Je pense qu’il y a eu aussi un bon coup de malchance.
À une lettre près, vous n’auriez pas été éliminé...
Thomas a été fort sur ce match. J’ai eu les cinquante points, je crois qu’il a eu les quarante. Sur les trente points, je suis tombé sur une chanson de Julio Iglesias, « Je n’ai pas changé ». Quand je suis arrivé au trou avec 6 mots à retrouver, à la dernière phrase du refrain, j’ai hésité avec « J’avais envie de te revenir » et « J’avais envie de te retenir ». Donc une lettre de différence... et j’ai bloqué la mauvaise proposition ! Finalement, il a marqué les vingt points, et le score s’est établi à de 50 pour moi, contre 60 pour lui. Je suis donc allé dans le fauteuil et, lors de la « même chanson », personne n’a marqué de point, car on ne la connaissait ni l’un, ni l’autre. L’écart est alors resté identique. Ce qui veut dire que si j’avais eu les trente points, je cumulais vingt points de plus, et ça passait. Ça se joue donc à ça ! Mais il n’a pas démérité, c’est moi qui ai flanché.
La déception était-elle votre premier ressenti à l’annonce de votre défaite ?
Il avait gagné, et l’avait mérité. Il était aussi très sympa, comme tous les candidats que j’ai pu affronter d’ailleurs, donc j’étais très content pour lui. Et puis j’avais un parcours quand même monstrueux, donc aucun regret, aucune tristesse. Mais l’émotion de s’en aller était là, parce qu’on finit par se sentir un peu chez soi ! Juste cette petite amertume de partir sur une erreur de pas grand chose, sur une chanson qu’on connaît. C’était juste ça, sinon j’étais ravi pour lui !
« Si j’avais eu les trente points, je cumulais vingt points de plus, et ça passait »
Est-ce quelque chose à quoi vous pensez encore régulièrement ?
Ce n’est pas obsessionnel, mais, de temps en temps, ça me retravaille ! (rires)
Après cette dernière, comment était l’ambiance en coulisses ?
Elle n’a pas été différente du reste de l’aventure. Tout le monde est tellement gentil, aux petits soins, et familial. Humainement, c’était extraordinaire. Au bout d’un certain nombre d’émissions et de tournages, j’avais un peu l’impression de venir travailler avec eux ! Alors qu’eux, c’est leur travail, et moi, pas du tout ! (rires) Quitter tout ça a été assez intense.
Qu’allez-vous faire avec ces 361 000 euros ?
Le gros projet serait de pouvoir rembourser le crédit de notre maison. De nous mettre à l’abri pour un certain nombre d’années. C’est donc, dans un premier temps, plutôt rationnel. Cela dit, je pense qu’on se fera quand même plaisir avec quelques restaurants, puisque c’était l’idée de départ.
« Une petite amertume de partir sur une erreur de pas grand-chose, sur une chanson qu’on connaît. (...) Juste ça, sinon j’étais ravi pour lui ! »
Comment, à l’instar de tous les grands champions de N’oubliez pas les paroles, Tout le monde veut prendre sa place ou encore Les 12 coups de midi, avez-vous réussi à concilier vie professionnelle et participation, sur le long terme, à l’émission ?
Je suis en profession libérale, donc c’est vrai que j’ai le libre choix de mon activité. Mes patients ont vu leurs soins sautés avec moi, c’était plus embêtant. Mais je les avais prévenus que c’était pour ça : ils l’ont découvert après à la télévision, ou par les bouche à oreille qui a suivi. C’est plus éthiquement que ça peut être un peu gênant.
En pleins tournages des « Masters » de N’oubliez pas les paroles, diffusés prochainement sur France 2, vous affrontez ceux que, semaine après semaine, vous avez détrônés dans le classement. Comment vivez-vous cette nouvelle expérience ?
C’est impressionnant ! Ils sont tous très forts. Une ambiance extraordinaire s’est installée entre nous. Certains se connaissent, moi c’est la première fois. Mais ça a « matché » tout de suite. Dans les coulisses, mais aussi sur le plateau, où on est tous joueurs. On a tous envie de gagner, évidemment, et de faire mieux. Mais ils sont vraiment très forts.
Vous connaissiez-vous avant ce nouveau tournage ?
Avec certains, on avait échangé quelques messages sur les réseaux sociaux, mais pas non plus au point de faire connaissance.
« L’émission demande beaucoup de concentration »
En tant que « Maestros des Maestros », quels conseils donneriez-vous aux futurs candidats afin d’optimiser leur chance de remporter une, voire plusieurs victoires dans le jeu ?
Tout dépend de la mémoire des gens, de comment ils fonctionnent mentalement pour apprendre. Mais il faut être soi-même, le plus possible. Sinon, je pense que ça ne marche pas. L’émission demande aussi beaucoup de concentration. Au niveau « force mentale », je pense qu’il y a quelque chose à développer. Enfin, il faut, selon moi, être le plus varié possible, même s’il y a une part de subjectivité dans les goûts, qui fait qu’on retient plus une chanson qui nous touche et que, des fois, on n’y arrive pas. On sait aussi qu’il y a des grands tubes ou des standards qui tombent régulièrement ; je pense qu’il faut aller là-dessus. Ce que j’ai commencé à faire après le début des tournages, et même depuis, c’est de ne pas tenter d’apprendre forcément de nouvelles choses. Un peu quand même, bien sûr, mais plutôt de consolider ce que je savais déjà. Vérifier, par exemple, les mots ou les petites lettres ! (rires) Et, le plus possible, sur les livrets des albums ou à l’oreille, car ce n’est pas toujours fiable sur Internet. Donc si on a déjà un répertoire un peu fourni, mon conseil serait vraiment d’éviter les doutes.