Heroes, la série événement de l’été de TF1
Une pom-pom girl à secourir pour sauvegarder l’humanité... Cet enjeu, improbable de prime abord, risque pourtant de fasciner bon nombre de téléspectateurs au cours de cet été et ce, pendant dix semaines. Dès samedi, TF1 donnera le coup d’envoi de Heroes avec les trois premiers épisodes de la série-événement de Tim Kring qui a déjà fait couler beaucoup d’encre.
Une bande d’individus venant des quatre coins du monde, en apparence ordinaires, se révèlent dotés de capacités hors du commun. Bien que ne se connaissant pas, ils vont rapidement prendre conscience de leur destin commun : sauver New-York d’une explosion dévastatrice.
Parmi la mosaïque de ces héros malgré eux : Peter Petrelli, un infirmier capable d’absorber le pouvoir de personnes se trouvant à proximité, son frère Nathan, un candidat au Congrès ayant la faculté de voler, Hiro Nakamura, un employé de bureau japonais apte pour le voyage dans le temps et la téléportation, Claire Benett, une jeune pom-pom girl du Texas invincible grâce à ses tissus régénérateurs, Niki Sanders, une mère de famille à la double personnalité, Isaac Mendez, un artiste capable de peindre le futur ou encore Matt Parkman, un policier télépathe. Sans oublier le méchant Sylar, tueur en série qui accroît ses pouvoirs en ôtant le cerveau de ses victimes pour s’emparer de leur don.
A l’origine de ce projet, Tim Kring, un scénariste habitué de la saga policière à qui l’on doit notamment Preuve à l’appui, une série mise en avant cette année par TF1 pour contrecarrer L’Arène de France de Stéphane Bern sur France 2. Avec Heroes, histoire aux faux-airs d’X-Men, le scénariste s’engouffre dans la brèche ouverte par Lost : un casting conséquent mais essentiellement constitué de comédiens inconnus du grand public, une narration laissant une place primordiale aux mystères, le tout enrobé par une réalisation digne de grandes productions cinématographiques. Sans omettre d’apporter une touche personnelle qui accorde une forte importance à la culture du comics.
Ce n’est pas un hasard si, pour l’écriture du scénario, Tim Kring s’est attaché les services de son ami, Jeph Loeb. Cet auteur de BD à succès s’est illustré dans de nombreux comics mettant en scène des personnages comme Hulk, Superman, Batman ou encore Spider-Man. Sa patte « Marvel » se fait indéniablement ressentir dans Heroes. « C’est une histoire de super-héros, mais qui ont une vie comme tout le monde. Heroes parle de la famille, des enfants, de la descendance, de la transmission, de la loyauté (...) Comme Lost, ce sont des personnages ordinaires plongés dans des situations extraordinaires », décrypte Martin Winckler, spécialiste des séries télévisées, dans une dépêche de l’AFP.
Véritable carton outre-Atlantique sur la chaîne NBC, la série a été suivie par plus de 14 millions de fans, notamment auprès des 18/49 ans, cible privilégiée des annonceurs. Les super-héros en herbe ont même réussi le pari de tenir la dragée haute à la saison 6 de 24 heures chrono, en concurrence directe sur la Fox. Encensée par la critique, Heroes a reçu le prix de la meilleure série au People’s Choice Awards 2007.
Fort d’un battage médiatique considérable et du téléchargement sur internet, une véritable communauté Heroes s’est déjà créée : en témoigne la multiplication des sites consacrés aux personnages ainsi que les discussions endiablées rythmant les forums. « Il est très important pour nous de réaliser une série qui s’adresse au monde entier, pas juste aux Etats-Unis. Heroes plaît à tellement de gens à travers le monde que nous devons continuer à cultiver cette diversité de cultures et de langues » relate Tim Kring, le créateur de la série.
La ferveur du public pour Heroes est même venue interférer dans le choix du générique français. Inspirés par le succès de Faf Larage et de son tube dans Prison Break, les producteurs ont décidé avec l’aval des auteurs américains de remplacer le générique initial de Heroes par une composition originale intitulée « Le héros d’un autre » et interprétée par Victoria Petrosillo, l’une des protagonistes de la comédie musicale Le Roi Soleil. Les puristes ont vivement manifesté leur désapprobation en reprochant notamment à cette démarche de dénaturer l’esprit de la série.
Preuve de la confiance de TF1 envers la série, Heroes se voit attribuer l’honneur du prime time chaque samedi. Un privilège que ne connaîtront pas les naufragés de Lost qui échoueront en deuxième partie de soirée, le lundi, suite à une deuxième saison décevante niveau audiences. Reste à voir si celles de Heroes seront à la hauteur du buzz médiatique que la série a suscité.