Henry Dunant, du rouge sur la croix > Noémie Kocher se confie
Noémie Kocher a déjà tourné dans de nombreuses séries télévisées, notamment policières (Julie Lescaut, Femmes de loi, La Crim’, Avocat et associés) et dans un téléfilm d’époque, La dame du jeu, en 1994. Elle revient à la télévision avec une nouvelle fresque historique retraçant l’histoire d’Henry Dunant, créateur de la Croix Rouge. Pour Toutelatele.com, Noémie Kocher revient sur ce rôle emblématique...
Aude Soufi : Par quoi avez-vous été séduit dans la fiction Henry Dunant : du rouge sur la croix ?
Noémie Kocher : Henry Dunant est un héros dont on n’a pas beaucoup parlé, même s’il a été le premier à obtenir le prix Nobel. C’est la principale raison. Mais aussi la rencontre avec le réalisateur, Dominique Othenin-Girard, a été déterminante. Lorsque je l’ai vu à Paris, il m’a dit qu’il voulait transmettre la compassion à travers son film. C’est un message qui m’a plu. Le professionnel, mais surtout l’être humain qu’il est, m’a touché...
Aude Soufi : Comment définiriez-vous votre personnage, Léonie Bourg-Thibourg ?
Noémie Kocher : Elle est issue de la grande bourgeoisie genevoise et doit épouser Daniel Dunant (Samuel Labarthe), le frère d’Henry (Thomas Jouannet). Léonie va donc croiser ce dernier et éprouver un désir passionnel pour cet homme. Ils ne pourront cependant pas vivre cet amour à cause des conventions de l’époque, et parce qu’elle est sa future belle-soeur. Le rôle de Léonie Bourg-Thibourg était difficile : il s’agissait de jouer sur le silence, les regards, et non dans l’action. Mais c’était un vrai bonheur.
Aude Soufi : Vous avez eu beaucoup de rôles dans des séries télévisées comme Julie Lescaut, Femmes de loi, Le juge est une femme... Aimeriez-vous incarner ce genre d’héroïne récurrente ?
Noémie Kocher : Normalement, si tout va bien, je devrais en incarner une pour M6. C’est en cours...
Aude Soufi : On dit souvent que la télévision ferme les portes du cinéma. Qu’en pensez-vous ?
Noémie Kocher : Je ne fais absolument pas la distinction entre télévision et cinéma et je trouve qu’il ne faut pas en faire. C’est le même métier. J’ai eu des rôles magnifiques à la télévision. L’important, c’est la rencontre avec le réalisateur, le texte et le rôle. Il y a de plus en plus de productions de qualité en télévision et le cinéma n’est pas toujours à la hauteur de ce qu’on attend de lui. Je pense qu’il faudrait arrêter de faire le distingo, c’est un clivage un peu inutile.
Aude Soufi : Vous avez tourné dans Une journée, un film dont vous avez écrit le scénario avec Jacob Berger (réalisateur). Pourquoi avoir tant attendu pour vous mettre à l’écriture ?
Noémie Kocher : J’ai toujours écrit mais je n’ai jamais vraiment eu le courage de montrer ce que j’écrivais. Il y a quatre ou cinq ans, j’ai eu une idée de scénario et j’ai montré ce que j’avais fait à Jacob Berger. Nous avons décidé d’écrire ensemble. Il me fallait un élément déclencheur pour écrire un scénario parce qu’il y a un côté dramaturgique, une structure du scénario que je ne connaissais pas. C’était une première expérience d’écriture pour moi mais ce n’est certainement pas la dernière.
Aude Soufi : Dans Une journée, vous interprétez Mathilde. Est-ce un rôle autobiographique ?
Noémie Kocher : C’est un film extrêmement personnel, tant du point de vue de Jacob Berger que du mien. J’y ai mis énormément de moi, mais pas uniquement dans le rôle de Mathilde. Je pense qu’on écrit à travers soi. Si on ne va pas chercher la sincérité et l’authenticité au fond de soi pour le transformer en quelque chose, ça ne marche pas. Il faut accepter de se pencher sur soi, sans narcissisme, accepter de montrer ses émotions, son imaginaire.
Aude Soufi : Quel est votre prochain projet d’écriture ?
Noémie Kocher : Je vais traiter d’un sujet assez personnel. Le film devrait parler de l’histoire de ma famille. C’est un film d’époque qui se situe dans le Jura suisse. C’est tout simplement l’histoire de mes arrière-grands-parents.