Gilles Pélisson s’apprête à être nommé PDG de TF1 pour succèder à Nonce Paolini

Dans quelques jours, le nom du successeur de Nonce Paolini (67 ans en avril prochain) à la tête du groupe TF1 sera dévoilé, ce dernier laissant la place vacante à compter du 1er avril 2016. Si plusieurs noms circulent depuis quelques semaines déjà, celui du Lyonnais Gilles Pélisson (58 ans) semble fait figure de favori dans le landerneau médiatique.

Moins médiatique que celle du nouveau patron de France Télévisions, cette désignation s’opère dans la sphère privée, au sein de la famille Bouygues, principal actionnaire -à 43%- de la chaîne privée. Son représentant, Martin Bouygues, président du conglomérat éponyme depuis 1989 qui s’est refusé jusqu’ici à dévoiler le nom du successeur, a laissé toutefois entendre que le prochain Président de TF1 est quelqu’un de bien connu dans la maison. Il fait ainsi taire les rumeurs sur d’autres prétendants comme Rodolphe Belmer, récemment débarqué de la place de numéro 2 de Canal+ par Vincent Bolloré.

Actuel Président du Comité des Rémunérations de TF1

Âgé de 58 ans, diplômé de l’ESSEC et titulaire d’un MBA de Harvard Business School, Gilles Pelisson, féru de cinéma et de photographie, connait très bien les rouages du groupe Bouygues qu’il a rejoint lorsqu’il a été nommé Directeur général de Bouygues Telecom de 2001 à 2004, puis Président Directeur Général de 2004 à 2005, mais également TF1. En effet, il y est entré comme administrateur en février 2009 et exerce, à ce jour, la fonction de Président du Comité des Rémunérations de TF1.

Le passage de relai entre le président actuel, Nonce Paolini à la tête du groupe depuis juillet 2008, et son successeur devrait se faire sans fracas, les deux hommes se connaissant pour avoir travaillé ensemble à Bouygues Telecom lorsque Nonce Paolini secondait Gilles Pélisson alors Président du groupe de télécommunications.

Il devra enrayer la baisse continue du chiffre d’affaires

Si la tâche de Nonce Paolini semblait semée d’embuches depuis son arrivée à la tête de la première chaine française, fragilisée par le développement de la TNT et un marché publicitaire morose, elle n’en sera pas moins aisée pour son successeur qui devra lui inculquer un souffle nouveau. Il devra également enrayer la baisse continue du chiffre d’affaires (à peine plus de 2,1 milliards d’euros en 2014 contre près de 3 milliards d’euros en 2004 et 2005), alors que dans le même temps celui de sa principale consœur privée, M6, est resté quasiment stable.

Ce que l’on retiendra surtout de la présidence de Nonce Paolini, ce sera sans nul doute la vente rondement négociée avec l’américain Discovery Channel de sa pépite, la chaîne sportive Eurosport, pour près de 900 millions d’euros. Fort d’un trésor de guerre avoisinant à ce jour le milliard d’euros (le tiers de sa capitalisation boursière), le groupe TF1 est paré pour de nouvelles acquisitions. Le but étant de diversifier ses sources de revenus et maintenir son leadership face à de grands groupes qui lui mettent toujours plus la pression, comme Vivendi (maison-mère de Canal+) renforcé par la mainmise récente du groupe par l’industriel et homme d’affaires Vincent Bolloré, mais aussi face à M6 qui peut compter sur l’appui de son actionnaire outre-Rhin, RTL Group (premier groupe de média en Europe avec une capitalisation boursière avoisinant les 12 milliards d’euros).

Des contacts directs avec des investisseurs étrangers

Pour ces raisons, le nom de Gilles Pélisson semble faire l’unanimité au sein du groupe Bouygues. En effet, l’homme a mené à bien la restructuration du groupe Accor scindé sous sa présidence entre AccorHotels et Edenred. Gilles Pélisson a également un autre atout, et non des moindres, en tant qu’ancien dirigeant d’EuroDisney et du groupe hôtelier Accor, il a des contacts directs avec des investisseurs étrangers, ce qui manquait jusqu’ici à TF1.

A noter que, depuis sa privatisation en 1987, aucun des dirigeants de TF1 n’est issu du monde de la télévision (Patrick Le Lay de 1988 à 2008, Nonce Paolini de 2008 à 2016, et Gilles Pélisson à compter de 2016). Mais un groupe de télévision reste, à priori, une entreprise à gérer comme les autres...