Gérard Holtz
13 ans après avoir quitté le plateau de Stade 2, Gérard Holtz est revenu gonflé à bloc pour reprendre les commandes de son émission adorée et jouir d’un statut retrouvé. Contraint et forcé de mettre sa carrière de comédien en suspend, il a choisi d’insuffler un air de maturité dans le service des sports de France 2 et ainsi laisser les jeunes pousses de la rédaction profiter de sa sagesse. Pas de Dakar ni de Téléthon cette année. Stade 2, rien que Stade 2... alors vive le sport sur la 2 !
Samantha Szwec : A 58 ans, vous êtes revenu à vos premières amours en reprenant les rênes de Stade 2. La boucle est bouclée ?
Gérard Holtz : Malgré le temps qui passe, je me sens toujours jeune et je compte bien durer ! Je suis une sorte d’alchimiste avec un esprit d’équipe. Je fonctionne à la curiosité, à la découverte. Ce sont mes moteurs et malgré l’âge, je ne me sens pas du tout au bout de la boucle !
Samantha Szwec : Comment Daniel Bilalian (directeur des sports de France Télévisions) vous a fait part de son idée de vous faire revenir à Stade 2 ?
Gérard Holtz : Il m’a appelé cet été en me disant « reviens en forme de tes vacances parce que j’aurai une bonne surprise ». Et ce fut une vraie surprise. Je pensais plutôt que c’était en rapport avec une proposition que j’avais faite il y a quelques temps : un magazine de grands reportages sur France 5.
Samantha Szwec : En quoi retrouve-t-on votre marque de fabrique dans ce Stade 2 nouvelle version ?
Gérard Holtz : L’esprit d’équipe ! Déjà mettre les jeunes en condition de donner le meilleur d’eux-mêmes. Il y a une vraie volonté en ce moment de développer cet esprit. J’espère que l’on a pu déjà ressentir cette convivialité. C’est aujourd’hui un super magazine, moi je voudrais lui donner un peu plus de réactivité. Quand il se passe quelque chose pendant le week-end, j’aimerais que l’on soit un peu plus réactif parce que je suis journaliste et que je veux montrer davantage, mieux faire comprendre les choses.
Samantha Szwec : La chaîne fête les 30 ans de l’émission ce soir, pourtant seuls 7 présentateurs se sont succédés au poste de présentateur. Est-ce donc un réel prestige que d’occuper ce fauteuil ?
Gérard Holtz : Bine sûr ! On peut vraiment qualifier cette émission d’émission culte. Un peu comme Envoyé Spécial ou Apostrophes. Pour moi, c’est dans la lignée de tout ça. Des émissions qui durent, ce sont d’abord des émissions que le public aime !
Samantha Szwec : Daniel Bilalian parle de vous comme une « figure emblématique du sport sur France 2 ». Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Gérard Holtz : C’est très flatteur ! Quand j’ai commencé aux sports à la télévision, ma philosophie c’était de dire : « soyons sérieux, soyons professionnels ». Je ne suis pas là pour faire un coup et passer une saison comme l’on fait des journalistes et animateurs dans le passé et puis éventuellement aller voir ailleurs après. J’ai une passion pour le sport et une vraie passion pour la télévision. J’avais envie de les développer et j’ai duré. Cela me fait assez plaisir d’avoir duré et de m’inscrire dans la lignée des Poivre d’Arvor, Pivot, Drucker et Foucault.
Samantha Szwec : Cette année, vous avez été le grand absent de l’aventure du Téléthon...
Gérard Holtz : Je n’étais plus d’accord l’année dernière avec la productrice du Téléthon, donc j’ai arrêté. Mais je suis vraiment très fier de l’avoir porté à bout de bras pendant 16 ans avec Claude Sérillon. Je trouve qu’il ne change pas assez alors que c’est un formidable évènement. On m’a rappelé en catastrophe il y a trois ans, mais j’ai redécouvert un Téléthon qui n’avait pas assez évolué et comme je voulais que ça évolue, le production n’était pas d’accord. Je suis donc parti.
Samantha Szwec : Et le Dakar dans tout ça ?
Gérard Holtz : Je ne le ferais pas cette année. Préparer le Dakar c’est très lourd. Comme j’étais moi-même patron du Dakar, je sais que ça représente des semaines de préparation. Il faut surveiller les reportages et je ne peux pas en même temps faire Stade 2.
Samantha Szwec : Quel est votre vrai pêché mignon à la télévision ?
Gérard Holtz : Le direct ! C’est la chose la plus excitante professionnellement à vire. D’ailleurs, je ne suis pas le même quand on enregistre. Pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, quand on sait que l’on est regardé par 8 ou 10 millions de téléspectateurs, c’est extraordinaire. Et là pour Stade 2, c’est pareil : je passe mon bac « sport » tous les dimanches.
Samantha Szwec : C’est pour cette même raison que l’on a pu vous voir sur scène pour jouer Firmin dans la pièce Un fil à la patte ?
Gérard Holtz : Oui, c’est un peu pareil. Il y a une décharge d’adrénaline extraordinaire. On fait notre métier de journaliste à base de curiosité, de documentation, réflexion, sens critique... et on ajoute à ça le direct qui est la sauce la plus merveilleuse.
Samantha Szwec : Au final, pour reprendre vos propres mots, vous êtes toujours « Heureux comme un gamin » et l’important reste de « ne pas se sentir petit dans sa tête » ?
Gérard Holtz : C’est ça, exact ! Je ne vais pas changer cette formule parce qu’il y a des millions de gens qui voudraient être à ma place, qui voudraient faire le métier que je fais. Quand on aime le sport, que l’on côtoie des champions, que l’on assiste aux plus grands évènements de sport de la planète et qu’on participe d’une certaine façon au message, c’est tout simplement génial !