Football : les confidences de Thierry Roland

Thibaut Lescuyer : Après autant d’années, prenez-vous toujours de plaisir à commenter les matchs de football ?

Thierry Roland : Oui, parce que j’ai toujours la même flamme et le même amour du ballon rond. Et pas uniquement du football de haut niveau puisqu’il m’arrive aussi d’assister à des matchs du Variété. Bien que ça ne soit pas du même acabit, je vibre toujours autant.

Thibaut Lescuyer : Avez-vous une préparation spécifique avant de commenter un match ?

Thierry Roland : L’essentiel est de se tenir au courant du 1er janvier au 31 décembre, avec une petite pointe dans les dernières 48 heures avant le match. Il n’est pas question d’avoir 25 anecdotes qu’il va falloir placer à tout prix. J’ai mon cahier avec deux ou trois éléments qui peuvent servir, au cas où.

Thibaut Lescuyer : Eprouvez-vous toujours une rancœur envers TF1 après la façon dont la chaîne vous a poussé vers la sortie ?

Thierry Roland : J’ai été déçu et attristé de la manière dont ça s’est passé. On m’a dit une chose au mois de juin et son contraire en juillet. Je ne suis pas quelqu’un de rancunier et j’ai passé l’éponge. Mais il me reste quand même une petite arrière-pensée...

Thibaut Lescuyer : Animer des matchs pour M6 lors de la coupe du monde en Allemagne a t’il été une revanche ?

Thierry Roland : Ca fait toujours chaud au coeur de voir que les téléspectateurs ne vous ont pas oublié ! Et puis lorsque j’ai lu dans les journaux qu’il nous arrivait de faire mieux que TF1 au niveau audiences, je vous le dis franchement, ça m’a fait plutôt plaisir !

Thibaut Lescuyer : Comment se déroule votre collaboration avec W9 ?

Thierry Roland : Tout se passe à merveille aussi bien avec la chaîne qu’avec les autres commentateurs. Je suis très fier de détenir le record d’audience de W9 : 900 000 téléspectateurs lors du match d’ouverture Portugal-France pour l’Euro Espoir 2006.

Thibaut Lescuyer : Vous avez officié pour M6 dans un jeu intitulé Takeshi’s Castle. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Thierry Roland : Ah, magnifique ! C’était une émission de fracassés mais ça a beaucoup plu aux jeunes. Ils ont adoré tous ces Japonais qui se cassaient la gueule dans la boue ! C’était marrant. Et les dirigeants de M6 étaient contents, car les audiences ont suivi. S’il y a un autre jeu de ce type à présenter, je le fais avec plaisir.

Thibaut Lescuyer : Seriez-vous tenté d’avoir votre propre émission ?

Thierry Roland : (Catégorique) Non ! Ca va maintenant, j’ai fait le tour. Je vais avoir 70 ans, je pense qu’il faut se calmer un peu.

Thibaut Lescuyer : Avec le recul, regrettez-vous certains de vos dérapages verbaux ?

Thierry Roland : Dérapages, c’est beaucoup dire ! Souvenez-vous de l’histoire avec monsieur Foote (Il avait déclaré : « Monsieur l’arbitre, vous êtes un salaud ! » après que celui-ci ait sifflé un pénalty controversé en faveur des Bulgares lors de Bulgarie-France, match qualificatif pour la coupe du monde 1978, ndlr). Cela avait fait couler beaucoup d’encre mais même lui m’avait avoué avoir un peu perdu les pédales en 2e mi-temps. Ce jour-là, il avait eu peur pour son intégrité physique et il pensait que si l’équipe de France était sortie victorieuse de la confrontation, il se serait fait casser la gueule et ne serait pas sorti vivant du stade.

Thibaut Lescuyer : Et pour ce qui est de vos remarques qualifiées de « racistes »...

Thierry Roland : Ce n’est pas méchant de dire : « il n’y a rien qui ressemble plus à un coréen qu’un autre coréen ! » Je pars du principe que « quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage ». Mais je trouve que c’est un peu con. Autant il y a des attitudes qui peuvent être soupçonnées d’être raciste mais là, ce n’est vraiment pas méchant. A l’époque, les gens étaient à l’affût de tout ce qu’on pouvait dire. Je trouve qu’en France, on est dans un pays où on ne peut finalement pas dire grand-chose. Tout prend rapidement des proportions considérables. Cela étant, je n’ai jamais pensé à mal en disant cela.

Thibaut Lescuyer : Lors d’un pari, vous aviez déclaré que vous feriez le tour de la place de la Concorde nu si la France remportait la coupe du monde en 2006, vous vous en êtes bien sorti...

Thierry Roland : (rires) Pourtant, j’étais prêt à le faire ! J’avais parfaitement préparé mon coup en repérant les lieux. Je ne l’aurai sûrement pas fait en pleine journée, mais je l’aurai fait !

Thibaut Lescuyer : Il paraît que vous êtes un grand collectionneur des cartes de footballeur Panini...

Thierry Roland : Je prends mon pied avec ça ! Comme je connais les responsables de la marque, je leur demande de m’envoyer les albums avec toutes les images dans leurs sachets. Vous verriez la tête de ma femme quand elle me voit en train de coller consciencieusement mes images et qu’elle me dit : « A ton âge, tu n’as vraiment rien d’autre à foutre ! » (rires)