Florian Gazan (La Grande Soirée, WWE, Les Grosses Têtes) : « J’aurais pu continuer avec Estelle Denis, mais j’ai saisi une opportunité »
Grosse tête de Laurent Ruquier depuis 2014 et journaliste sportif au bénéfice de L’Equipe, Florian Gazan a également la culture américaine dans le sang avec l’univers du catch. Des passions évoquées sans détour par le filleul de Claude François.
Joshua Daguenet : Quelles évolutions attendez-vous de ce transfuge interne entre l’Équipe d’Estelle, que vous quittez, et votre arrivée dans celle de la Grande Soirée ?
Florian Gazan : Je reste dans le même club, mais je change d’équipe. J’avais envie d’évoluer et à travers La Grande Soirée, il y a ce côté improvisation, car on ne sait jamais ce qui peut se passer pendant un match. J’ai l’occasion de regarder des matchs en plateau avec l’équipe qui m’a très bien accueilli, à commencer par Messaoud [Benterki, ndlr]. Après, rien ne dit que je ne repasserai pas repiquer une tête chez Estelle [Denis, ndlr]. Par moment, il faut bouger et se mettre un petit peu en danger.
Face à une offre football de plus en plus illisible et onéreuse, L’Équipe est-elle la grande gagnante avec ce format Grande Soirée ?
Les audiences en attestent avec des scores dingues pendant le final 8 de la Ligue des Champions. Les gens ont cette frustration de ne pas pouvoir regarder du football, car aujourd’hui, quand on veut tout voir entre Téléfoot, Canal+, BeIN... c’est un budget que tout le monde ne peut pas avoir. Avec la folie de Yoann Riou et l’ambiance que nous essayons de mettre en plateau, nous représentons une offre de service public puisque nous sommes gratuits avec une sorte de multiplex pour permettre aux gens de suivre les matchs comme nous les suivions à la radio étant gamins.
Entre la reprise des championnats nationaux, la Ligue des Champions, l’Euro les JO 2021, en plus du catch et des Grosses Têtes, comment abordez-vous ce gros calendrier à venir ?
J’ai fait une grosse préparation physique et mentale cet été, à base de sport et de beaucoup de repos pour garder une fraîcheur psychologique. Ce n’est que du plaisir, car j’ai la chance extrême de ne faire que des choses que j’adore. Dans Les Grosses Têtes, je suis payé pour m’amuser. Nous sommes pris entièrement en charge par le maître de cérémonie, Laurent Ruquier. Je regarde les matchs de foot à la télé avec des potes en plateau et avec le même ton que je peux avoir chez moi. Le catch est aussi une passion. Pour moi, ce n’est pas de la fatigue, mais que du bonheur. Je ne compte pas mes heures.
« Nous représentons une offre de service public »
Aux commentaires du catch sur la même chaîne, n’avez-vous pas été impressionné au début par l’encyclopédie catchesque que représente Christophe Agius dans cet univers ?
Oui, j’ai été impressionné la première fois, mais je savais qu’il connaissait tout par cœur. C’était aussi rassurant, car je sais qu’avec lui, il n’y a pas un pli, il connait tout très bien. L’idée est de traiter le catch avec la démesure et le côté chambreur avec la connaissance de l’univers. La gageure était de faire découvrir le catch à ceux qui n’y sont pas familiarisés, mais aussi de satisfaire la fan base hyper pointue qui ne laisse rien passer et c’est normal. Mon rôle est de l’aiguillonner, de le piquer et de rendre le contenu appréciable pour ceux qui ne connaissent pas toute la finesse du produit.
L’Équipe pourrait-elle proposer les PPV en direct de la WWE à court ou moyen terme ?
On aimerait bien, mais avec le décalage, les PPV en direct ne passent pas aux horaires les plus intéressants. Pourquoi pas les proposer avec un décalage de vingt-quatre heures pour être dans des cases grand public. Avec la chaîne, on a clairement envie d’en faire un maximum avec la WWE. Nous travaillons sur des choses qui n’ont pas encore été faites à la télévision. En France, beaucoup de gens aiment le catch et ce n’est pas pour rien que chaque année, la compagnie présente un show à Paris, Lille et Aix-en-Provence.
La team Grosses Têtes vous surnomme « Florian Razan » pour votre tendance à répondre à toutes les questions. Quelle ambiance y règne au sein de la troupe menée par Laurent Ruquier ?
Il y règne une ambiance de franche camaraderie. Laurent entretient une relation de sept familles en réunissant les conditions pour que tout le monde s’entende bien. Évidemment, il y a des petites rivalités. Chacun a son rôle, son personnage, mais globalement, on s’apprécie tous et on fait des choses en dehors des émissions : des dîners, des week-ends... Il faut accepter de se faire chambrer dans Les Grosses Têtes.
« Dans Les Grosses Têtes, il faut accepter de se faire chambrer »
Après un départ après deux saisons de L’Équipe d’Estelle, ne ressentez-vous pas une lassitude en abordant votre septième salve dans l’émission de RTL ?
Non, parce que ce n’est pas une quotidienne. J’y vais deux à trois fois par semaine. Le spectre des sujets et des thèmes abordés est beaucoup plus large que dans une émission de football. La politique, l’économie, le Covid... On raconte nos vies et on peut parler pendant quinze minutes de Jeanfi [Jeanfi Janssens, ndlr] qui achète une maison ou Cristina Cordula qui anime une émission. Maintenant, j’étais très bien dans L’Équipe d’Estelle et j’aurais pu continuer une troisième saison avec grand plaisir, mais j’ai eu envie de saisir une opportunité.
Que ce soit pour le catch ou les Grosses Têtes, vous êtes un adepte des jeux de mots et des blagues en tout genre. Dans cette période à fleur de peau, vous fixez-vous certaines limites ?
Oui, toujours un petit peu. Pendant la période, il y a eu malheureusement énormément de décès et nous avons évité d’en parler. Notre mission pendant Les Grosses Têtes et aux commentaires du catch était de changer les idées aux gens. Le confinement n’a pas été simple pour tout le monde et nous avons tenu ce mini-rôle de divertir les gens qui n’arrive évidemment pas à la cheville de celui des aides-soignants.