Field dans ta chambre !
Michel Field est loin de s’être retiré des plateaux télé. Après un parcours éclectique, dans le domaine de l’information avec La Marche du Siècle, celui de la politique avec L’hebdo et Public, de la culture avec le Cercle de Minuit, il est revenu sur Paris Première depuis septembre dernier. Reprenant son thème privilégié de la culture et délaissant la real TV : L’île de la Tentation pour laquelle il avait été sollicité.
Dorénavant, tous les dimanches à 18h45 sur Paris Première nous pouvons retrouver Michel Field orchestrant une émission à vocation littéraire, Field dans ta chambre.
Sous la forme d’un « talk show », plusieurs chroniqueurs interviennent et donnent leurs avis sur des livres mais également sur leurs auteurs ; 52 minutes pendant lesquelles cinq ou six livres, qu’importe leurs genres, sont exhibés au spectateur qui, attentif, sélectionne l’ouvrage susceptible de lui plaire.
Dans une ambiance hétéroclite, cette bande de chroniqueurs s’exultent ou s’insurgent pour les œuvres en présence. Provenant d’horizons et de générations diverses, Marie Rose Guarnieri : fondatrice d’une librairie, Jean François Kervean : critique littéraire, Nadia Tiourlite : chroniqueuse sur beur FM, Joelle Goron : scénariste pour le cinéma et la télévision etc... ; les opinions ne peuvent que diverger, ce qui permet au téléspectateur d’opter pour l’avis qui lui convient. Cette divergence met en avant une « palette » de protagonistes qui, au gré de leur profil, agrémentent leurs discours d’arguments, favorisant ainsi la mise en place d’un réel débat.
Au dynamisme de l’émission vient s’ajouter une particularité originale qui a le mérite de s’avérer déconcertante pour l’équipe en présence. En effet un face à face animé peut survenir à tout moment avec l’auteur du livre qui est à l’origine du débat. Les chroniqueurs ne lésinent pas sur le caractère subversif de leurs propos, critiques positives et négatives se mêlent à l’ambiance du plateau.
Néanmoins les avis prononcés peuvent se révéler parfois peu nuancés et trop pernicieux, élément qui peut freiner une possible vulgarisation de l’œuvre auprès des spectateurs. Face à des avis des plus hétérogènes, le public tranche il est certain, mais ce dernier peut se montrer moins réceptif à certaines critiques notamment si celles-ci concernent son auteur fétiche.
Michel Field a cependant eu la brillante idée de mettre l’ouvrage et l’auteur au cœur du débat et des réactions fluctuantes des intervenants, initiative dangereuse mais on ne peut plus enrichissante. Field dans ta chambre ou comment accéder à la culture facilement...