Fabrice Josso (Les mystères de l’amour) : « Etienne n’arrive pas à oublier Hélène ! »
Arrivé en cours de saison 6, le personnage d’Etienne avait déserté la bande depuis les événements de la saison 7. Le bras droit de Peter Watson, toujours éperdument amoureux d’Hélène, revient en cette fin de saison 8 dans Les Mystères de l’amour. Son interprète, Fabrice Josso, s’est confié à Toutelatele.
Marion Olité : Dans quel état d’esprit se trouve Étienne quand il revient dans cette saison 8 ?
Fabrice Josso : Étienne est parti pendant un petit moment en Australie. Avec ce rôle, on ne sait jamais vraiment à quelle sauce on va être mangé, et c’est assez drôle (rires). J’ai donc appris qu’il avait voyagé. Là, il revient avec le même état esprit. Et il n’arrive pas à oublier Hélène...
Va-t-il encore essayer de reconquérir l’objet de son affection ?
C’est fort possible. Je guette à chaque épisode l’état de ses avancées. C’est assez compliqué et difficile, mais le bougre résiste ! Ce garçon est têtu (rires). C’est ce qu’il y a d’assez fascinant d’ailleurs chez ce personnage. Envers et contre tout, il est persuadé qu’Hélène est la bonne. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir !
Discutez-vous de l’évolution de votre personnage avec Jean-Luc Azoulay et les scénaristes de la série ?
Oui, on se parle avec Jean-Luc. Comme tous les comédiens des Mystères de l’amour, j’essaie de faire évoluer mon personnage dans un sens. Il n’est pas toujours d’accord, mais il nous écoute toujours avec beaucoup de tendresse. Ça doit l’amuser d’ailleurs, parce qu’en général, on ne parle pas avec les scénaristes ou la production de l’évolution d’un personnage. C’est important de savoir qu’il y a cette petite porte ouverte. Après, je crois qu’il fait ce qu’il veut (rires) ! Quand je suis arrivé dans la série, je ne savais pas du tout combien de temps j’allais rester. On arrive à la fin de la saison 8, et je suis toujours là ! Je suis ravi.
Richard Pigois confiait récemment à Toutelatele qu’il aurait bien vu John devenir un agent secret. Avez-vous une idée en particulier pour Étienne, qui n’aurait pas encore vu le jour ?
Pas aussi folle que celle-là (rires). Je vois mal Étienne devenir agent secret en tout cas ! Je le vois bien avoir un rôle plus important, aux côtés d’Hélène ou de Peter Watson, dans tout ce qui touche à l’humanitaire. C’est un personnage plein d’amour, très humain. Je pense qu’on pourrait creuser un peu plus dans cette direction. Cela rejoint aussi le personnage d’Hélène. C’est la raison pour laquelle Étienne est aussi amoureux d’elle. Les deux se ressemblent beaucoup dans leur personnalité.
« Envers et contre tout, Étienne est persuadé qu’Hélène est la bonne »
Comment se déroule la collaboration avec Hélène Rollès ?
Très bien. On se ressemble beaucoup aussi dans la vie donc tout se passe pour le mieux entre nous. Je m’entends très bien avec elle. L’ambiance est toujours bonne, le travail se passe bien.
Quelle est la chose la plus compliquée à gérer pour vous avec Étienne ?
C’est qu’il a toujours le même objectif. À la fin, j’ai l’impression de tourner un peu en rond. Là, il revient d’Australie et tente de faire croire à Hélène qu’il a trouvée une amoureuse là-bas. Je ne suis pas sûr à 100%, mais je pense que cette petite amie n’existe pas. J’essaie toujours de rendre Étienne charmant pour qu’il ne passe pas pour un psychopathe ! Dans la vie quotidienne, quand quelqu’un se prend plusieurs vestes, il finit par s’arrêter sinon on le prend pour un malade. Pour ne pas que l’on pense ça d’Étienne, je fais en sorte qu’il reste toujours très sincère.
Comment les fans des Mystères de l’amour vous abordent-ils ?
Ces dernières années, j’ai fait pas mal de théâtre. Passée la représentation, les gens vous oublient. Là, ils viennent m’aborder. C’est très sympathique. Ils sont gentils comme tout, et me souhaitent bon courage. Ils me disent : « Ne t’inquiètes pas, la vie continue. Il faut y croire ! » (rires). Je trouve ça vraiment très charmant. Les gens qui m’abordent espèrent qu’Hélène va tomber dans les bras d’Étienne. Je leur réponds : « Priez pour moi ! » (rires).
Partie 2 > L’étiquette AB et le doublage de Jensen Ackles
Que pensez-vous des conditions de tournage par rapport à Hélène & les garçons ?
J’ai tourné dans quelques épisodes d’Hélène et les garçons, mais surtout dans Le collège des cœurs brisés. Avec Jean-Luc, on s’est recroisé il y a quelque temps à l’occasion d’un casting, et il m’a proposé d’intégrer Les Mystères de l’amour. Les conditions de tournage sont très différentes de l’époque, où tout était fait en studio. Tout était plus lourd techniquement. On était avec des caméras fixes. Aujourd’hui, on se permet plus de choses. Il y a de la caméra à l’épaule et on tourne beaucoup dans des vrais décors. Ça fait beaucoup pour le confort de l’acteur. On n’est pas figé dans un décor désuet. Aujourd’hui, on tourne vite et beaucoup, ce qui est appréciable, car on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il vaut s’habituer au rythme, mais je pense que c’est bon pour les comédiens. Je ne ressens pas de pression particulière. On me laisse assez libre de tenter des choses avec mon personnage.
Avez-vous l’impression d’être plus libre dans votre interprétation ?
Je ne sais pas, on ne joue plus la même chose non plus. Et les acteurs ont changé, évolué... Je n’ai plus vingt ans. Mais je me suis toujours senti libre. Quand on joue un ado dans une série avec des bons sentiments, on est peut-être plus cloisonné. Mais c’était la règle du jeu. Je joue le mari de Lucrèce Borgia bientôt sur les planches. Évidemment, la partition ne sera pas du tout la même. Je m’en accommode très bien. Étienne n’a pas une psychologie très poussée, mais on joue ce qu’on a à jouer.
Que pensez-vous du succès au long cours de la série ?
C’est évidemment une aventure hors-norme. J’ai eu pas mal de chance que ça se passe bien avec Hélène. Et j’ai trouvé mes marques assez vite finalement. Ils ont une histoire commune très forte. Ce n’est pas évident d’aller mettre ses baskets là-dedans. Mais j’ai été très bien accueilli.
« J’adore doubler Jensen Ackles, je m’amuse comme un petit fou ! »
Votre expérience sur Les Mystères de l’amour vous a-t-elle desservie dans votre carrière ?
Je ne sais pas vraiment, mais je ne regrette rien de mon parcours. Je fais ce métier depuis que je suis gosse. J’ai 48 ans maintenant et je vis de ce métier. Je n’ai pas été autant impliqué dans des productions AB que certains. J’ai peut-être moins souffert de l’image que l’on a bien voulu leur donner. Je trouve cela ridicule d’ailleurs. Pour faire ce métier depuis si longtemps, il faut vraiment être comédien. Je ne comprends pas ce phénomène. Certains ont été mis à l’écart. Il y a des acteurs qu’on a sacrifiés. Je n’ai pas personnellement ce sentiment, car j’ai toujours continué à travailler. J’ai aussi eu un parcours qui m’a conduit vers le doublage et le théâtre.
Quels sont vos projets parallèlement aux Mystères de l’Amour ?
Je fais du théâtre. Bientôt, je vais me produire dans la pièce Lucrèce Borgia. Je travaille sur une autre production théâtrale et je continue à faire du doublage et des commentaires sur des documentaires. J’ai aussi des projets de moyens-métrages.
Vous doublez des acteurs de séries comme Jensen Ackles, qui incarne Dean Winchester dans Supernatural. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Oui, je le double depuis Dark Angel. Puis je l’ai suivi sur Dawson, Smallville et depuis 10 ans, dans Supernatural. Au début, c’était pour une série, et puis les différentes compagnies qui ont engagé Jensen Ackles ont toujours souhaité que je le double, donc je l’ai suivi ! Je fais également la voix française de Johnny Galecki, qui incarne Leonard dans The Big Bang Theory. Je ne les ai jamais rencontrés dans la vie. Je ne vois pas trop l’intérêt d’ailleurs, mais j’adore les doubler. Je m’amuse comme un petit fou !