Esprits Criminels > Joe Mantegna, le David Rossi de la série
Au fil des années, Esprits Criminels s’est payée le luxe de devenir l’une des séries policières américaines préférée des Français devant Les Experts en se partageant le haut du podium avec Mentalist. Ainsi, depuis ce printemps, TF1 propose la sixième saison inédite des aventures de David Rossi. Pour l’occasion, Toutelatele.com est parti à la rencontre de son interprète principal, Joe Mantegna qui a succédé à la tête de la série à Mandy Pattinson.
Emilie Lopez : Nombreux critiquent Esprits criminels en décrivant la série comme trop violente. Comprenez-vous ces attaques ?
Joe Mantegna : Pour moi ce n’est pas le cas. Ce que nous faisons est de décrire ce qu’il se passe dans la vraie vie. Toutefois, quand vous regardez la série, il n’y a pas de sang qui gicle partout : ce que l’on voit est le résultat d’un crime très violent, et ses conséquences.
Au fil des ans, Esprits criminels est montée en puissance côté audiences, là où de nombreuses séries policières ont baissé. Pour quelle raison, selon vous ?
Nous essayons de faire une série aussi intelligente, intéressante, passionnante que possible. En gardant cette constance de réussite, nous parvenons à conserver nos fans. C’est comme lorsque l’on aime un livre d’un auteur lambda : on voudra lire les autres livres qu’il a écrits.
Lors du départ de William Peterson des Experts, les audiences ont baissé. Il y avait une certaine crainte lors du départ de Mandy Pattinson et votre arrivée à sa place dans Esprits criminels. Cela n’a au final pas été le cas. Comment êtes-vous parvenu à ce tour de force ?
Je ne peux pas dire que ce soit grâce à moi : j’essaye juste de faire mon boulot de la meilleure façon possible. J’ai regardé la série dans son ensemble pour comprendre mon personnage et m’intégrer au mieux. Et j’ai constaté que l’attrait d’Esprits criminels venait de sa dynamique de groupe. Chaque personnage est important et extrêmement intéressant. Je me suis dit alors que cette série avait le potentiel de continuer encore longtemps. D’ailleurs, à mon arrivée, j’ai insisté pour qu’on ne centre pas toutes les histoires autour de mon personnage, mais de tout le monde. Et je pense que c’est ce qui fait le succès d’Esprits criminels.
Vous avez rencontré des agents spéciaux pour préparer ce rôle. Que pensent-ils de la série ?
Ils l’aiment beaucoup ! Sans doute parce qu’on essaye de les décrire aussi parfaitement que possible. C’est important, car leur job n’est pas quelque chose d’inventé : c’est un métier réel ! Donc ce serait un manque de respect pour eux de ne pas faire les choses bien et avec sérieux.
David Rossi, votre personnage, est en décalage avec les autres...
Il a été éloigné de ça pendant 10 ans, et les choses ont changé. Au début il ne sait même pas ce que sont certains appareils hi-tech ! Mais il apporte une certaine expérience et une connaissance de ce travail, qui se marie parfaitement avec leurs connaissances et le fait qu’ils soient à la pointe de la technologie. Ils apprennent de mon personnage, et mon personnage apprend d’eux.
C’est également un homme solitaire...
En fait, on ne sait pas grand-chose, au début, de sa vie privée. Il a beaucoup d’argent, mais il n’en fait rien. Il revient à ce job tout simplement parce qu’il s’ennuie dans sa vie ! (rires)
Il parait que vous auriez choisi vous-même le nom David Rossi ?
C’est vrai. C’était le premier policier a avoir été interrogé lors du procès d’O.J. Simpson (célèbre footballeur ayant été accusé d’avoir assassiné sa femme, ndlr). Tout le pays a regardé ce procès, et pendant deux jours, ce pauvre policier, qui n’était même pas allé sur les lieux du crime puisqu’il travaillait au poste, a été asséné de questions, attaqué de toutes parts par la défense, et il a répondu avec tant de professionnalisme et de calme ! Il m’a impressionné, et je me suis dit « Un jour, je donnerai son nom à l’un de mes personnages ».
Vous a-t-il contacté par la suite ?
Il m’a contacté et m’a demandé si c’était la vérité. Du coup, je l’ai invité sur le tournage, on a pris des photos, et j’ai une photo de lui, David Rossi, et moi, David Rossi, sur mon bureau, sur le set d’Esprits criminels.