Elsa Esnoult (Les mystères de l’amour) : « La séparation entre Fanny et Christian n’a rien à voir avec la relation privée que j’ai avec Sébastien Roch »

Emmanuel Lassabe : Dans cette saison 33 de la série Les mystères de l’amour , Fanny est face à une première où elle doit construire seule sa carrière. Elle est épaulée par Camille et de son père John tandis que Christian reste à distance. Perdre vos repères est-ce quelque chose que vous pourriez redouter dans votre propre carrière ?

Elsa Esnoult : Quand on commence une carrière, il y a des gens qui sont autour de nous. Si un jour ils ne sont plus dans votre cercle, cela pourrait être très perturbant et angoissant, et ce n’est pas quelque chose que j’aimerais vivre, c’est sûr. Maintenant, je n’y pense pas parce que c’est une carrière que je mène, j’avance avec mon équipe de travail et elle n’intervient pas dans mon univers personnel.

La solitude professionnelle ne vous effraie donc pas ?

Fanny est mélangée entre ses univers personnels et professionnels, ce qui n’est pas mon cas. Je suis un peu toute seule à avancer dans mon travail. J’ai mon équipe qui m’épaule, mais je suis seule sur mon chemin. Je ne suis pas confronté à cette même situation. Fanny, c’est son amoureux qui n’est plus là.

« Christian et Fanny se retrouveront sûrement à un moment donné »

Fanny a finalement embrassé son réalisateur et confident. Elle le regrette immédiatement, mais c’est sans savoir que Christian a embrassé Bénédicte. Fanny pourra-t-elle le pardonner ?

Pour l’instant, on voit bien que Fanny et Christian ne sont plus ensemble. Chacun prend une autre direction. Il doit se passer cela dans une série pour qu’il y ait des rebondissements. Toutefois, il est évident que Sébastien Roch (Christian dans la série Les mystères de l’amour ) et moi-même affectionnons le couple que nous formons à la télévision.

N’est-ce pas frustrant en tant qu’acteurs d’être séparés ?

Si l’auteur a d’autres idées pour nos personnages, on doit l’accepter. Ce n’est pas plus mal puisque cela nous permet aussi de créer des rebondissements. Je tiens à rassurer le public en disant que cela n’a rien à voir avec la relation privée que j’ai avec Sébastien Roch. On s’adore toujours autant ! C’est un mal pour un bien et cela fait partie de la vie.

Cette idylle Christian / Fanny était vu comme indéboulonnable, comme Sébastien Roch nous l’avait spécifié lors de son interview il y a quelques mois. Tout ses secrets comme son cancer et ses retrouvailles avec Bénédicte ont-ils gâché cette relation ?

Non, je ne pense pas que cela ait pu l’impacter. Il est agréable que nos personnages en côtoient d’autres parce qu’il est vrai que nous nous étions retrouvés comme une bande à part. C’est bien aussi de montrer aux gens qu’ils peuvent être bien avec les autres, et qu’il n’y a pas plusieurs univers. C’est bien aussi d’appuyer cette idée que nous sommes une seule et même bande, et que nous sommes toujours ensemble.

La séparation est-elle définitive ?

C’était un couple qui était devenu emblématique, je le reconnais. Cependant, rien n’est définitif. Christian et Fanny se retrouveront sûrement à un moment donné. Dans Les Mystères de l’amour, il existe beaucoup de personnages qui meurent et qui ressuscitent après. C’est la magie de cette série. Il faut regarder chaque semaine pour avoir la suite de cette histoire.

« Je ne m’attendais pas à ce tel engouement autour de ces titres »

À travers les épisodes, vous dévoilez progressivement vos titres comme Tokyo ou Mal de toi, présents dans votre album. Ces titres ont cumulé près de 12 millions de vues. Vous attendiez-vous à un tel plébiscite ?

On souhaite que ce soit un succès. Lorsqu’il y a une chanson qui fonctionne bien, nous sommes les plus heureux. Je ne m’attendais pas à ce tel engouement autour de ces titres. Nous avons la chance également de pouvoir avoir une fenêtre d’exposition avec Les mystères de l’amour qui est la plus belle vitrine. La musique fait partie intégrante de mon personnage. C’est un bon test puisqu’à travers ce feuilleton, on peut voir quelles chansons peuvent plus ou moins plaire au public. Depuis maintenant douze ans, les téléspectateurs sont habitués au personnage de la chanteuse que j’incarne. Ça fait partie du système.

Comprenez-vous le coup de gueule de votre producteur, Jean-Luc Azoulay, qui affirme que vous auriez dû concourir aux Victoires de la Musique ?

Quand on fait de la musique en tant qu’artiste et chanteur, on se dit qu’on a le droit d’y participer. C’est comme ça que je vois les choses. En France, il y a des cases, mais je ne perds jamais espoir. Tant que le public est là, c’est le plus important.

Comment vivez-vous l’absence de soutien des radios également ?

Tant que ta musique fonctionne, même si les radios ne la diffusent pas ailleurs, tu t’en moques puisque les fans sont présents. Si ta musique les rend heureux, c’est une mission accomplie. Je n’ai pas besoin d’autre chose, tant que le public est présent et qu’il me montre leur amour et réciproquement, puisque je les aime tout autant, donc tout va bien.

« Pour moi, c’est magique d’avoir intéressé les États-Unis »

Vous avez un concert prévu à Tokyo en novembre prochain, aux Folies Bergère en janvier 2024, après vous être produite à Nashville et New York. Le prenez-vous comme une nouvelle étape dans votre carrière musicale ?

Jamais j’aurais cru de ma vie que j’intéresserais les États-Unis. Avec ce qui s’est passé dans la série Amour, Gloire et Beauté , c’est vraiment le rêve ultime. En tant que petite Française, le fait de pouvoir toucher aussi le monde des États-Unis, c’est incroyable. Je crois beaucoup au destin, bien qu’il faut le provoquer.

Jean-Luc Azoulay vous pousse-t-il à conquérir les territoires étrangers ?

Je me dis qu’il doit se passer quelque chose, c’est l’aventure qui continue. C’est grâce à l’amour du public et à cause d’une part de magie qui fonctionne, que je ne peux pas expliquer. Et on se doit de le préserver. Il y a du travail derrière tout ça. Ce qu’on a établi avec Jean-Luc Azoulay, cela a porté ses fruits et tant mieux. L’étranger est assez irréel pour moi, je m’accroche. On n’a rien sans rien. J’apporte mes idées aussi. J’ai dit à Jean-Luc Azoulay que ce serait bien d’adapter Mal de toi en japonais pour la chanter à Tokyo. J’ai envie que ça marche encore plus. On est sans cesse en pleine réflexion pour toucher les gens. Le prochain spectacle est en préparation.

C’est une consécration pour vous puisque vous avez participé à trois épisodes de la série Amour, Gloire et Beauté. Comment s’est passé le tournage ?

Je n’y croyais pas. De plus, je n’ai pas absolument pas été imposée. Les producteurs ont fait la demande d’avoir plusieurs artistes français pour un nouveau personnage dans leur série et ils m’ont choisi. On m’a rapporté qu’ils n’avaient pas hésité une seule seconde. Pour moi, c’est magique d’avoir intéressé les États-Unis. Nous sommes partis avec mon équipe. C’était une expérience merveilleuse avec eux. Ils étaient adorables, extrêmement professionnels. Ils ont laissé sous-entendre qu’ils aimeraient bien m’avoir de nouveau dans la série. Croisons les doigts, je leur ai donné satisfaction, j’en suis très contente.

Comment réagissez-vous quand on vous dit que vous êtes un peu la nouvelle Dorothée ?

Je le prends comme un compliment. Dorothée est mon amie, je l’adore. Je l’admire beaucoup. C’est une femme qui a toujours mené sa vie, qui a du caractère, qui ne se laisse pas faire et qui a une grande sensibilité. Elle a eu un succès phénoménal avec tous les Bercy qu’elle a remplis. Évidemment que si j’ai le même succès musical, j’en serais très heureuse. La comparaison me va très bien.