Deutsch-les-Landes (Amazon) : Marie-Anne Chazel et le village de Jiscalosse à l’attaque de Netflix
Depuis le 30 novembre dernier, Amazon Prime met à la disposition de ses abonnés, les dix épisodes de Deutsch-les-Landes , première série du géant de Seattle tournée en France. Comme son nom l’indique, les deux pays voisins de l’Union Européenne sont au cœur de l’intrigue et des gags délivrés durant les diverses péripéties. Le casting est lui aussi franco-allemand avec Marie-Anne Chazel, Sylvie Testud et la jeune comédienne Roxane Duran du côté gaulois.
Deutsch-les-Landes s’appuie sur une rivalité entre deux pays longtemps ennemis et dont les cicatrices, encore béantes, laissent la place à une exploitation humoristique des clichés réciproques entretenus par le cinéma et la télévision. Le premier épisode, dans un contexte renvoyant à l’actualité sociale du moment -, met en lumières les déboires d’une Maire (Marie-Anne Chazel), confrontée à la grogne de ses habitants, exaspérés par les impôts. Pour écouler la dette de son village landais, elle décide de vendre le château local à un millionnaire allemand, ce qui entraîne la délocalisation de son entreprise et la venue de 200 germaniques dans le Sud-Ouest de la France. Ce qui va provoquer la révolte des habitants. Une dizaine de berlines noires des travailleurs allemands de la célèbre marque, dite « voiture du peuple », viennent attiser la curiosité du village « Jiscalosse », mobilisé pour jeter leurs détritus dans la propriété de la Maire mégère.
Après Netflix et Marseille, Amazon Prime lance donc à son tour sa première production française. Un budget de 6 millions d’euros et moins de deux moins de tournage, au cumul, ont permis de boucler cette première saison, produite par TelFrance (Plus belle la vie, Demain nous appartient) et Bavaria Fiction. L’écriture, quant à elle, a pu compter sur les plumes d’Alexandre Charlot et Franck Magnier (Les Guignols, Bienvenue chez les Ch’tis.) Et comme son concurrent, la plateforme subit également différentes critiques, pointant du doigt, entre autres, les clichés, le rythme et le ton inégaux, ainsi que le doublage français (la série a été tournée en allemand et en français).
Pour espérer se desserrer de l’emprise de son concurrent sur le marché français de la vidéo à la demande, Amazon tente également convaincre par l’intermédiaire de ses productions étrangères. The Man in the High Castle, Homecoming, La Fabuleuse Mme Maisel ou encore Goliath sont parmi les séries phares. Sans oublier, pour les fans de football, la production du documentaire All or nothing : Manchester City, consacré au club entraîné par Pep Guardiola.
Pour l’heure, Netflix conserve une nette avance sur son concurrent avec des chiffres récemment mis à jour sur le territoire hexagonal. En octobre 2018, le leader de la vidéo à la demande recensait 3.5 millions d’abonnés français, soit le double de son plus menaçant rival. Ce dernier entend néanmoins se développer en France : Georgia Brown, responsable des productions originales d’Amazon en Europe, avait déclaré à l’AFP concernant Deutsch-les-Landes : « C’est la première fois que nous fournissons à nos clients un programme français inédit, et ce n’est que le début ! Nous investissons massivement en France, dans des genres très différents, et nous travaillons avec beaucoup de créateurs, ce n’est donc qu’un avant-goût de ce que nous allons faire ».