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De TF1 à France 2, les sagas de l’été au fil du temps (2/2)

Publié le 17/08/2005 à 00:32 Mis à jour le 20/06/2007 à 11:44

La saga estivale est devenue une véritable institution au gré des années sur TF1 et France 2. A chaque saison chaude, c’est désormais à qui saura le mieux conquérir les ménagères, préférant rester devant leurs écrans que de causer sur leurs terrasses. Cette année, Dolmen a triomphé devant 12 millions de téléspectateurs en moyenne sur TF1. Du côté de France 2, Trois femmes... un soir d’été ne connaît pas le même engouement. Si 7.5 millions de personnes ont suivi le premier épisode, le second, diffusé lundi dernier, en a abandonné plus de 1.6 million.

En 1988, la Une avait lancé en grandes pompes Le Vent des moissons. Face au succès, TF1 décide alors de donner une suite à ce « feuilleton de l’été », intitulé Orage d’été, avis de tempête. Annie Cordy, Gérard Klein, Patachou ont donné le la à ces nouveaux rendez-vous, immédiatement prisés par les téléspectateurs. Avec plus de 35% de part de marché, la saga a connu une suite l’été suivant avant de laisser place, en 1992, aux Cœurs brûlés, avec Mireille Darc en vedette. Cette dernière, dans le rôle d’une certaine Hélène, riche propriétaire d’un palace, dynamite l’audience de la chaîne. 50% des téléspectateurs présents devant leur écran le vendredi durant l’été ont choisi de regarder Les cœurs brûlés ! Un véritable plébiscite.

Ces deux succès n’ont pas laissé indifférente France 2, qui, en 1993, va elle aussi créer de toutes pièces une saga estivale, Le château des oliviers. Brigitte Fossey et Jacques Perrin, pour ne citer qu’eux, s’affrontent sur l’échiquier de ce château ancestral, pour le bonheur de plus de huit millions de téléspectateurs, soit 37% de part de marché, durant les mois de juin et juillet, le lundi soir. TF1, elle, programme sa nouvelle saga, le vendredi, à 20h50, le même été. Nicole Calfan et Jean-Marc Thibault font Les grandes marées, sur huit épisodes, qui dépassent facilement les 40% de part de marché.
Les sagas continuent. La ménagère en est folle !

En 1994, TF1 persévère sur la voie du succès en proposant la suite des Cœurs brûlés, baptisée Les yeux d’Hélène, avec la même Mireille Darc. Dix millions de téléspectateurs répondent présents. L’année suivante, Francis Huster, Cristiana Réali, Marie-José Nat et Jean-Marc Thibaut accompagnent Mireille dans Terre Indigo, sans laquelle plus aucune saga ne semble pouvoir se faire sur la Une. Le résultat ne se fait pas attendre : plus de 38% de part de marché !

En 1997, TF1 estime que cela ne vaut plus le coût d’investir dans une nouvelle saga de l’été et essaye d’utiliser ce qu’elle a en stock. L’ère de la saga de l’été inédite est désormais révolue ! Pour cet été 97, TF1 a décidé de rediffuser Les Yeux d’Hélène. Las ! Le public n’apprécie guère ce genre d’attitude. Le verdict est sans appel. Le premier épisode, programmé le lundi 30 juin, attire moins de 3.5 millions de téléspectateurs, soit 15.8% de part de marché en prime time ! Un bide inacceptable pour TF1 qui se retrouve, ce soir-là, à la quatrième place des audiences. Le feuilleton déménage illico presto le mercredi à 23 heures. Deux ans auparavant, la rediffusion des Cœurs brûlés avait conquis entre 5 et 6 millions de téléspectateurs en prime time. Des audiences bien loin des feuilletons inédits !

Ces dix dernières années, on dénombre beaucoup plus de sagas made in TF1 que de sagas France 2. Tramontane, Méditerranée, L’été rouge, Le bleu de l’océan... A quelques exceptions près, l’été a toujours fleuré la série de « prestige », avec un cocktail de stars et starlettes dans la droite lignée de Mireille Darc et Francis Huster, parmi lesquelles Alexandra Kazan, Natacha Amal ou encore Alexandra Vandernoot.

La 2, elle, a moins récidivé dans le genre, mais n’a pas été le parent pauvre en termes d’audience. En 1995, La rivière espérance de Christian Signol, avec Manuel Blanc, Carole Richert, Claire Nebout et Jean-Claude Drouot, avait, l’espace de neuf épisodes, atteint des chiffres comparables à ceux du Château des Oliviers. En 2003, Un été de canicule, avec Charlotte de Turckeim, Anthony Delon, Philippe Lefebvre et Lisa Martino, a détrôné les rediffusions de Julie Lescaut et dépassé toutes les espérances de la chaîne, avec plus de six millions de téléspectateurs et 33% de part de marché. Les discordes familiales d’un village du Lubéron ont ainsi raflé la mise, cet été-là.

Quand leurs épisodes sont inédits, les sagas sont vues comme de vrais bulldozers par les chaînes. Intervilles et Fort Boyard, bastions des programmes d’été, ou autres films n’arrivent pas à la cheville de ces monstres sacrés. Du drame comme s’il en pleuvait, un soupçon de mystère, un zeste de charme et beaucoup de soleil : ainsi vont les sagas depuis et pour longtemps.

 Lire la première partie de LA SAGA DES SAGAS TV DE L’ETE