Cindy Sander et Sébastien (Le Chantier)

Alexandre Raveleau : Il y a quelques semaines, vous participiez au Chantier de M6. Considériez-vous l’émission comme une télé réalité ?

Sébastien : Les premiers jours, on a quand même été effrayé par toutes ces caméras.

Cindy : En plus, tous les deux, on a été un couple très suivi. La production devait se dire : « La blonde, elle va faire que des conneries ! » D’ailleurs le soir, dans la salle de vie, quand les techniciens n’étaient plus là, les autres candidats nous reprochaient beaucoup d’être toujours dans le champ. Certains couples sont passés inaperçus...

Alexandre Raveleau : Vous attendiez-vous à devoir retaper une maison entièrement ?

Sébastien : C’était une horreur le premier jour ! Quant on a vu l’état des travaux... Nous, on s’attendait à poser de la tapisserie !

Cindy : Le jour du casting, on nous a tellement fait comprendre que c’était pour de la déco ! Nous ne pensions pas du tout au gros œuvre. Et arrivée à l’émission, je me suis dis : « Non, c’est pas possible ». Et en plus, j’ai tiré la plus petite clé de caravane donc nous avons été les plus mal logés...

Alexandre Raveleau : Etes-vous fiers du résultat des travaux ?

Cindy : La maison a ses défauts c’est vrai, mais il y a de nous tous dans toutes les pièces. Chacun a laissé sa petite marque. Elle est belle parce que c’est une maison que nous avons tous retapé avec cœur.

Alexandre Raveleau : Raoul et Steven ont été le premier couple homosexuel à remporter une télé réalité. Avez-vous été satisfaits des votes du public ?

Cindy : Ah oui, totalement ! Raoul est devenu un frère. Et puis, je le dis et le répète : je sors plus gagnante que n’importe qui ici, j’ai grandi. Et tout l’avenir est devant moi. On attend maintenant que nos rêves se réalisent. C’était une grande et splendide aventure.

Sébastien : Au début du jeu, on avait trois projets : gagner la maison, avoir un bébé et sortir un single. Cindy adore chanter, se faire voir, qu’on la remarque... Mais je pense que tout le monde l’avait remarquée ! Maintenant on va se battre pour elle. Et même si on a perdu le jeu, nous espérons y revenir en vacances. Chez Raoul et Steven, on va s’inviter sans problème !

Cindy : J’ai toujours aimé chanter. Ma maman était déjà chanteuse. Et les candidats du Chantier m’ont bien boosté. Un soir par exemple, ils sont restés devant moi, tous étonnés de m’entendre. Pendant tout le jeu, ils m’ont répété : « Tu chantes bien, t’as pas peur, t’es une bête de scène ». J’espère qu’un jour ça marchera.

Alexandre Raveleau : L’émission vous a t-elle ouvert des portes ?

Cindy : Je ne sais pas qui appeler, comment démarcher. Chez nous, en Lorraine il n’y a rien. J’espère juste qu’un producteur va m’appeler. Pendant des années, on m’a claqué la porte au nez, on m’a dit « Non, Cindy on n’en veut pas ! ». Si de nouvelles portes se ferment, je passerai par la fenêtre ! Aujourd’hui, je vois des chanteurs sans talent qui réussissent. J’ai un petit talent, un look, un style. J’ai travaillé, alors j’estime avoir droit à une petite chance. Et c’est à elle, je pense, de venir vers moi.

Sébastien : Grâce au Chantier, nous avons été médiatisés. Tout le monde reconnaît Cindy aujourd’hui. Elle n’est pas passée inaperçue (rires). L’aventure M6 s’est arrêtée, on aimerait bien qu’une autre commence.

Alexandre Raveleau : Vous ne pensez pas vous être trompés d’émission ?

Cindy : Je ne vais pas vous mentir, j’ai fait des castings pour d’autres émissions de chansons. Ils m’ont dit que je ne savais pas chanter... Ca m’a beaucoup blessée. Pour Le Chantier, on n’était vraiment pas venu pour se faire reconnaître, mais réellement pour gagner la maison.

Sebastien : Et Cindy, ça lui a permis de montrer qu’une blonde sait faire autre chose que...

Cindy : ... Les blondes sont vite cataloguées. J’ai voulu prouver beaucoup de choses. Et puis, je vivais des moments difficiles avec la disparition de ma sœur. Le Chantier et les candidats nous ont permis de remonter la pente. Grâce à eux, j’ai retrouvé l’envie de réussir.

Alexandre Raveleau : Qu’avez-vous pensé de la version télé de vos aventures ?

Cindy : C’était vraiment nous ! Personnellement, mes amis m’ont exactement retrouvé. Les montages ont été très bien réalisés.

Alexandre Raveleau : Et votre départ en chanson ?

Cindy : Vous ne l’avez pas vu à l’image mais tout le monde a pleuré : les candidats, les cameramens, la production, les journalistes...

Sébastien : C’était un départ vrai, tout à fait sincère avec de véritables émotions. Je pense qu’on a laissé une belle empreinte au Chantier.

Cindy : Et d’ailleurs depuis, on ne peut plus revoir les cassettes sans pleurer. Au moment de notre départ, à la fin de l’épisode, c’est trop dur pour nous.